Aimée, ou plutôt Amy tu l'aimes bien Marley. Après tous c'est ton amie. Il y a quelque chose chez elle d'assez différent par rapport aux autres nanas du coin. D'ailleurs, elle vient de te laisser pour aller s'occuper du cimetière, parce que c'est son job. Toi, tu décides d'aller faire tes occupations, histoire d'éviter de faire tes devoirs sauf que pendant que tu rentres chez toi tranquille, tu bouscules un mec. Elliot, tu es jaloux. C'est évident. Tu n'aimes pas l'idée d'être dans cet état là, mais tu y peux rien, semblerait que tu l'aimes la petite Aimée. Tu ne peux donc pas t'empêcher d'envoyer des remarques à ce crétin qui te bouscule. Et Fanny. Ta journée était tranquille. Tu as pu avoir une demi-journée pour te poser un peu, vu le boulot à l'hôpital. Tu sirotes tranquillement chez toi, quand tu entends quelqu'un parler. Ouais, c'est juste devant chez toi que tu remarques Elliot et Marley. Semblerait qu'il y a de la bagarre dans l'air et ça, tu ne supportes pas. Va falloir remettre ses gamins à leurs places.

J’ai la tronche des mauvais jours, le cerveau à l’ouest, j’sais plus où j’en suis. Jai décidé de sécher les cours aujourd’hui, de me balader. Faut que je m’aère, j’ai l’impression de devenir marteau. Aimée. Cette fille fout un tel boxon dans ma vie que, par moment, je ne suis plus sûr de savoir ce que je veux. J’dirais pas que je l’aime, en fait, j’en sais trop rien. J’l’ai invité pour le bal, j’lui ai offert une jolie robe… J’espère qu’elle dira oui, qu’elle la portera. Je hais attendre, ma patience a des limites vite atteintes.
C’est donc avec les pensées qui me ravagent le crâne que je marche, clope au bec. J’passerais bien chez March. Un p’tit thé, ça m’aiderait pas mal ça.
Alors je marche avec ce nouveau but dans le crâne, un thé chez March, March qui se fiche de ma mauvaise humeur, March qui se fiche de mon cerveau à l’envers parce que March ne me juge pas, j’ignore pourquoi. Et puis parce que March est le seul à savoir.

Sauf que sur mon chemin y a un gars et ce gars me bouscule. J’crois que je l’ai déjà vu… Avec Aimée. Ça doit être un de ses potes. Faut que je reste zen. Pour elle, enfin, essayer, un peu… J’crois qu’elle m’en voudrait d’incendier son pote. Mais cet espèce de crétin se met à m’envoyer des piques à la tronche. Mauvais plan, j’suis bon à ce jeu-là, c’est moi le maître en la matière d’ailleurs. Être désagréable et blessant, c’est mon rayon. T’es un amateur pauvre type.
Mais il commence à me faire royalement chier. J’ai la tête en vrac, les idées qui partent en couille et puis ce p’tit con qui m’emmerde pile au bon moment. Si la vie se payait pas ma gueule, franchement, j’sais pas ce qu’elle faisait d’autre. J’en ai marre. Ça ne me ressemble pas mais clope au bec, je lui colle mon poing sur le nez. C’est pas parce que je suis pas le genre à me battre que j’sais pas me battre. Nécessité obligé parfois… J’suis pas une bête de combat, loin de là. Mais lui, il me gonfle. Tant pis pour plaire à Aimée, c’est raté… En même temps, on a pas idée de me chercher moi. Il s’attendait à quoi ? Que je continue à l’enterrer sous des remarques plus blessantes les unes que les autres ? Hors de question.

J’crois qu’Aimée va m’en vouloir… vraiment… Mais est-ce que ça me gêne franchement ? Ouais… je crois. J’en sais rien, j’ai vraiment la tête à l’ouest. Je frappe encore une fois. Pour la forme. S’il riposte, ça risque de durer un moment.

« Va donc faire chier quelqu’un que ça intéresse ! J’ai eu une putain de journée, tu m’gonfles ! » C’est à ces mots que j’ai frappé la deuxième fois.

J’me surprends franchement. C’est vraiment pas dans mes habitudes de cogner les gens. Bon, si j’étais bon juge de ce qui me passait par la tête, je saurais que j’suis jaloux de l’attention qu’il porte à Aimée. De ce qu’il peut lui donner et que moi pas. J’ai du mal à être attentif, tendre et j’en passe. J’arrive pas à être comme ça. C’est tout.