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 “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”

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MessageSujet: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyMer 8 Aoû - 9:54




Et encore des branches à ramasser. Je crois que mes journées se résument beaucoup à ça. Ramasser. Le cimetière est grand, une journée c'est trop pour que je fasse attention à tout et ce n'est pas comme si Richard était très utile. Il se contente de gérer sa boutique devant le cimetière, alors m'avoir sous la main lui fait du bien. Il a quelqu'un à qui donner des ordres. Avec mes gants, je ramasse d'autres branches que je balance dans ma petite voiture. Je retire les énormes gants que je balance aussi, tout en regardant ce qui se passe autour de moi. Rien, il ne se passe jamais rien. Entre les oiseaux qui volent, le bruit des feuilles dans les arbres, le calme du lac plus loin. Je crois que jamais je ne me suis sentie si calme et si sereine qu'ici. Pour me poser, pour réfléchir les habitants de Taleville se baladent dans la forêt, ils y trouvent refuge. Ils se perdent dans l'immensité de l'endroit et trébuchent sur des corps.

« - Aie ! » Ce n'est pas vrai ! Il n'y avait que moi pour me couper le doigt en ramassant les clefs que je viens de faire tomber. Mais mon regard se pose sur des traces sur la terre boueuse. Récemment la pluie était souvent venue nous rendre visite. Je fixais les traces en me disant que c'était surement des traces de chien et pas de loup. Cette histoire dans le journal, c'était quand même assez effrayant et si un jour un loup me saute dessus pendant que je nettoyais la pierre tombal d'un habitant ? Bon, on avait des murs assez hauts et les grilles du cimetière étaient solides. Je n'avais pas à me dire et à penser à ce genre de choses. C'était inutile et ça me faire perdre mon temps. Je lance un coup d'oeil au ciel puis à mon téléphone portable. C'est l'heure de fermer. Je monte alors dans l'automobile, direction les 4 grilles du cimetière. L'une devant la route qui ensuite menait à la sortie de la ville. L'autre ouvrant vers des domaines privés, des habitations. La troisième ouvrait dans la forêt, pour mener plus loin au lac. Et enfin, l'entrée principale, celle par laquelle on pouvait continuer tout droit pour aller dans le centre. Je saute de l'engin, balançant les clefs en l'air comme une balle. J'attrape l'une des moitiés par une des longues barres métalliques vertes que je tire, pour ensuite aller chercherl'autre moitié. Et je le vois plus loin. Elliot Richter, où encore un gars d'une famille fondatrice de la ville. Dans le genre j'suis d'une classe supérieure aux autres. Je le fixe un moment, il est jeune. J'ai entendu récemment que sa cousine était à l'hôpital. Je n'étais pas allé au conseil de ville le soir de la découverte du voleur et personnellement, je m'en fichais royalement. La nuit n'allait plus tarder, alors je décide d'arrêter de le regarder pour fermer enfin les portes du cimetière. Je relève la tête et il est en face de moi. De l'autre côté. Je sursaute, comme une idiote avant de lâchait :

« - C'est fermé. »

J'espère que ce n'est pas un psychopathe. Les gens de ce genre de famille, des fois, on ne sait jamais. Et puis j'espère qu'il ne voulait pas passervoir une tombe, sinon je vais devoir l'accompagner. Et qu'il ne me fasse pas de sourire craquant, les filles aux lycées en avaient parlé. Un mec craquant et je n'avais pas besoin de les contre dire, c'était vrai. J'espère aussi que ce n'est pas à cause de moi qu'il est là. J'suis quand même une vulgaire étrangère rousse qui s'occupe de leurs ancêtres alors qu'elle à rien à foutre ici ? Et je suis sexy, c'est une évidence.
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyMer 8 Aoû - 11:28

Depuis l’accident de Kat, j’étais légèrement travaillé par les événements. Ceci dit, je ne pouvais pas y faire grand-chose donc, pas besoin de m’en soucier plus que ça. Après une matinée de cours assommante et un après-midi à travailler dans les archives de la mairie, il fallait bien admettre que je n’allais pas en plus me retourner le cerveau. C’était bien assez comme ça.
J’avais cherché quoi faire de mon temps sans y parvenir. La première chose que je fis. Couper mon téléphone. Je ne voulais pas de coup de fil surprise, je ne voulais pas qu’on me dérange, je ne voulais pas entendre les parents me rabâcher les oreilles avec mes notes déplorables ou mon attitude en cours ou mes retards, ou… Bref, tout ce qui ternissait leur réputation. Ce que c’était saoulant.

J’avais dis à mes potes de faire ce qu’il voulait, aujourd’hui, j’allais me promener. Pas envie de traîner dans un des petits coins de la ville, juste marcher. Ça ne m’arrivait pas très souvent, ça n’arrivait même que très rarement. Je n’avais pas réfléchis, j’avais juste marché. Et mes pas m’avaient mené au cimetière. Sympa. Ceci dit, la fille qui y travaillait n’était pas mal du tout. Et en parlant d’elle, je la voyais fermer les grilles. Je n’avais personne à voir au cimetière mais… je n’avais pas emmerdé mon monde depuis un moment. Sauf Rosie. Mais ça, c’était une habitude.

« - C'est fermé. »

« Merci, j’ai remarqué, tu viens de fermer les grilles. »

Je la regardais en souriant légèrement. Pas le genre de sourire, je me fous de toi. Non, le genre de sourire, je pense à un truc marrant.

« Y a pas moyen de les rouvrir juste quelques minutes ? J’aurais aimé aller rendre hommage aux parents de Katherine. Après ce qu’il s’est passé. Enfin, tu vois… »

Je souris, mon plus beau sourire à vrai dire. Je n’allais pas la lâcher toute suite je crois. Depuis combien de temps n’avais-je pas joué comme ça avec quelqu’un ? Un sacré bout de temps, ça commençait à me manquer. Et puis, si je veux être honnête avec moi-même, j’étais inquiet pour Kat, il fallait bien que quelqu’un me supporte en attendant, je décidais que ce serait cette charmante Aimée. Et puis avec un nom pareil, ça frôlait l’invitation.
Comme si j’étais du genre à rendre hommage… ça personne ne le savait bien sûr. Je n’avais pour ainsi dire pas connu ses parents et je ne m’y étais jamais intéressé plus que ça. J’avais déjà eu bien assez à faire avec la fille.

« Vraiment, je n’en aurais que pour quelques minutes. Je t’offre même un verre pour me faire pardonner après si tu en as envie. »

Je ne sortis pas le grand jeu, juste ce qu’il faut pour être crédible. J’avais appris à doser au mieux depuis le temps. Je regardais les grilles, les mains dans les poches, frottant mon talon contre le sol faisant crisser les cailloux.

« Aimée, c’est ça ? »

J’avais dû chercher son nom dans ma mémoire depuis que je l’avais aperçue en train de fermer les grilles. Ceci dit, j’avais du mal à me souvenir depuis quand elle était à Taleville.
[J'ai de nouveau ce problème avec la visibilité seulement pour les administrateurs.]


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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyMer 8 Aoû - 14:00



J'admes. Quand il a posé les yeux sur moi j'ai légèrement rougit, sans sourire, mais mes grosse petite joue avait changé de couleur, légèrement. Un regard étrangement perçant qu'il avait le jeune Richter. Je ne devais pas me laisser perturbé par ce genre de personne, ce genre d'homme venant d'une famille plus aisé, ayant un comportement encore plus que pathétique et surtout une arrogance à en faire sourire les plus connes. Ouais, je faisais partie des « connes » en question, mais ce n'était pas ma faute. J'étais presque blonde.

« Merci, j’ai remarqué, tu viens de fermer les grilles. »

Bah voyons ! Il a de l'humour en plus, pas étonnant. Je dirais même presque que j'aurais trouvé ça étrange s'il n'avait pas sortie de remarque dans le genre. Pluseurs des amies s'étaient bien faite refoulé quand elle avait tenté de le draguer. Dois-je préciser que mes amies sont le must en la matière de fille populaire, mais inutile ? Non ? Super alors, parce que rien que de penser à elle, ça me donnait déjà des frissons. Bandes d'idiotes. Elliot arracha un sourire, le genre qui te rend perplexe, mais je lui réponds d'un sourire et du bruit des clefs qui ferment la serrure de la grille. Et là bam, il me pose la question. Celle dont je m'attendais tant.

« Y a pas moyen de les rouvrir juste quelques minutes ? J’aurais aimé aller rendre hommage aux parents de Katherine. Après ce qu’il s’est passé. Enfin, tu vois… »

« - Oui, bien entendu. ». Sourire hypocrite. J'en avais rien à foutre de pourquoi il était là. J'étais pas douce et aimante, compréhensif ou autre chose dans le genre. Richard m'avait prévenu, c'était une petite ville, on ne pouvait pas dire non pour quelque minute. Mais je voulais jouer d'abord, je voulais le faire patienter un peu, alors je rejouais avec les clefs, en les balançant. « - J'hésite. » C'était vrai. J'hésitais vraiment, mais bon. Il avait un argumentant de choque. Oh oui, bien sur.

« Vraiment, je n’en aurais que pour quelques minutes. Je t’offre même un verre pour me faire pardonner après si tu en as envie. »

« Sauf si tu as envie de rentrer trempé, évite. » Au moins j'étais honnête. J'avais aucune envie d'aller boire un verre avec lui. Non, mais j'étais pas suicidaire et de toute façon, je n'aimais pas sortir dans la ville. Je n'aimais pas aller ailleurs que les petits endroits où on allaient en groupe, où le lycée. Je n'aimais pas être seule, face à ce monde extérieur.

« Aimée, c’est ça ? »

Il connaissait mon prénom. Une gamine se serait imaginé sautant partout, moi j'ai rit. « - Amy. On m'appelle Amy. » J'arrête de jouer avec mes clefs et je le fixe une seconde. Bon, aller, laissons le entrer. « - Bon Je vais devoir t'accompagner, c'est la règle, mais la prochaine fois, essaye « s'il te plait » ça a tendance à marcher. » J'haussais les épaules, triste destin qu'est le mien et je remes la clef dans la serrure pour lui ouvrir. Je pousse légèrement la grille pour le laisser passer. Direction la tombe des parents Richter. Maintenant que j'y pense, cette famille avait vraiment un problème et elle était sûrement maudite. Je lui laisse le temps de passer et je referme. Je n'ai pas envie que d'autres s'invitent dans le cimetière. Y'a pas marqué parc national sur la pancarte à l'entrée.
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyMer 8 Aoû - 16:19

Je n’étais pas observateur pour un rond. En revanche, j’étais un mordu d’ingérence. Tout le monde se permettait de faire de l’ingérence dans ma vie, j’avais donc une fâcheuse tendance à en faire de même avec les autres. Bref, ça n’avait aucun rapport. La petite rougeur m’échappa à peine mais je n’en montrais rien. Je n’étais pas le génie du siècle mais je n’étais tout de même pas stupide, quand on veut certaines choses, il faut s’accommoder avec quelque chose que le commun des gens appelle sympathie.
Un truc un peu surfait si vous voulez mon avis. La sympathie… depuis quand les gens avaient-ils besoin de sympathie ? Ridicule. Dans cette ville tout le monde mentait ou presque, j’étais même presque sûr que tous avaient un sale petit secret mais j’étais par trop fainéant pour les chercher. Ça demandait du temps, de l’investissement et je n’en avais rien à cirer.

Une question me passa par la tête au souvenir de cette légère rougeur. Avais-je déjà seulement regardé une autre fille pour, au minimum, sauvegarder les apparences ? Étais-je déjà sorti avec une fille à titre officiel et pas seulement pour une partie de jambes en l’air ? Impossible de me souvenir. C’était mauvais ça, très mauvais. Mince.

Je la regardais jouer avec ses clefs ne me séparant pas de mon charmant sourire. Elle hésitait… Mon œil. Elle avait m’ouvrir, c’était cousu de fil blanc.

« À mon souvenir, je n’ai rien qui puisse me faire arroser mais soit, au pire, je ferais quelque chose pour le mériter la prochaine fois. » Non, je n’avais pas réponse à tout mais j’avais cette vilaine manie de vouloir répondre à tout. Le dernier mot, c’était pour moi, pas pour les autres.

« - Amy. On m'appelle Amy. »

J’eus un petit soupir amusé.

« Si tu veux Amy. C’est dommage, c’est joli Aimée. » Non, je ne drague pas, pour une fois, j’suis sincère. « C’est ridicule cette manie de raccourcir son nom surtout quand il est charmant ou noble. Non, vraiment, c’est idiot. »

Quand je le disais que je ne draguais pas…

Elle cessa de jouer avec ses clefs pour m’annoncer qu’elle m’accompagnait, que c’était la règle. Et quelque chose à propos d’un « S’il te plait. » Ah ben voilà, c’est ça que j’avais oublié.

« Ah oui, sans doute en effet. J’y penserais la prochaine fois. S’il y en a une. »

Je ne passais pas mon temps à arpenter le cimetière de Taleville. Je ne me souvenais même pas de la moitié de ces gens, je n’en avais sans doute pas connu un grand nombre d’ailleurs.
Je mis un petit temps à me rappeler où ils avaient été mis en terre. Chose assez compliquée s’il en est mais l’apparence fut sauve. Je pris la bonne direction. Le temps qu’elle avait mis pour boucler la grille dernier nous m’aida beaucoup.

« Pas très sympa comme endroit où bosser. »

Remarquablement inutile comme réflexion mais assez juste.

« Choix intéressant s’il en est. »

Personnellement, il ne me viendrait pas à l’idée de bosser dans un cimetière. En fait, il ne me viendrait pas à l’idée de bosser du tout en y réfléchissant bien. Je détestais ça, travailler. J’avais le cul dans le beurre, j’en étais conscient et surtout, j’en étais bien content. Il faut savoir profiter de ce que la vie nous a donné, moi, c’est l’argent et mon petit charme, chacun sa croix.


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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyMer 8 Aoû - 18:07



Cette ville me faisait peur parfois, il suffisait de voir les habitants. Ils avaient tous l'air si gentil, si inoffensif. Ils avaient tous une vie presque parfaite. Ils nageaient dans le petit bonheur, en lisant le journal je me suis rendu compte que je comprenais de mieux en mieux pourquoi je n'avais pas trouvé Taleville sur la carte. Pourquoi je n'en avais jamais entendu parlais. Mais des histoires comme celle qui avait eu lieu récemment, ce n'était pas quelque chose qui se passait partout. Un mec mort, dans la forêt et dont personne n'a su dire qui s'était là, au fond, ça pouvait être n'importe qui. Ça pouvait être le maire, une serveuse ou moi. Ça aurait pu être n'importe qui, mais eux. Il s'en fichait, parce que c'était un inconnu mort sous les coups de blessure animal et la police avait juste interdit le passage près de la forêt. J'ai entendu Richard au téléphone parlait d'un couvre-feu. Ouais, qui allait le respecter franchement ? J'évite tout de même d'y penser. A force de trainer dans un cimetière, je commence à m'imaginer des choses et ce n'était pas bon pour moi. Ni pour ma tête.

Quel charmeur. Je n'en revenais pas. Il me paierait un verre, quand il le mériterait. Bah voyons, ce n'était pas gagné. Je lâchais un soupire, montrant mon agacement. Je ne serais pas une de ses conquêtes stupides. Je suis peut-être encore une adolescente, mais dans ma tête j'avais plus de maturité que mon apparence laissé croire.

« Si tu veux Amy. C’est dommage, c’est joli Aimée. C’est ridicule cette manie de raccourcir son nom surtout quand il est charmant ou noble. Non, vraiment, c’est idiot. »

« - Continue et je te surnommerais affectueusement Eli ou Riri pour Ritcher. » J'étais sérieuse. Qu'est-ce que ça pouvait lui faire qu'on change son prénom. Ce n'était même pas mon véritable prénom, c'était le second. En entrant au lycée, on avait changé Danielle pour Aimée, parce qu'il y avait quatre Danielle dans la classe. Et j'étais l'unique fille. Je n'aimais pas l'idée qu'on m'appelle « Danielle fille » ou « Danielle numéro 2 » alors du coup, Amy est venue naturellement.

Bon, je me lance. J'ouvre. Je vais l'accompagne et ensuite, je le mettrais à la porte, un beau sourire aux lèvres. Ça sera un truc à raconter à mes « copines » pendant le déjeuner. Il lance qu'il y pensera la prochaine, pour le « s'il te plait. » Et sa fin de phrase me laisse perplexe. Moi, il ne m'en a pas fallu longtemps avant que je lui réponde. J'avais déjà dans ma tête écrit ce qui pousserait à le revenir. Pas pour moi, je n'étais pas si conne. Je savais qu'un jour où l'autre, il remettrait les pieds dans le cimetière. Comme des tas d'autre.

« - Si ta cousine meurt, tu reviendras. »

J'avais lancé ça naturellement, sans être méchante. Ma voix était plus calme qu'irritante. Je le suivit, espérons au moins que ce crétin n'allait pas se perdre. Le cimetière était grand et la famille Richter avait un coin bien à eux. Avec leurs richesses et tout le tralala. C'était pire que celle de la famille Weber, à l'opposé du cimetière. Eux, il avait carrément une immense bâtisse, une espèce de bâtiment où il entreposait les défunts comme des rois. Pathétique.

« Pas très sympa comme endroit où bosser. » Je le fixe alors, avec des yeux un peu interrogateurs. Puis il rajoute : « Choix intéressant s’il en est. »

Je crois que le mieux, c’est d’être honnête.

« - C’est un job comme un autre, Monsieur l’archiviste. » Non, je ne savais pas tout sur sa vie. Je savais ce que tout le monde savait. C’était tout.

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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyMer 8 Aoû - 18:39

Quel caractère de cochon… Sérieusement. D’accord, je n’étais pas particulièrement réputé pour ma sympathie. Comme je l’ai déjà dit, la sympathie ne sert à rien mais quand même un peu de savoir vivre. Bon, là aussi, j’avais des progrès à faire mais quand même ! Je sais, je me répète.

Je la regardais en haussant un sourcil, un sourire en coin.

« Sérieusement, tu crois que franchement que j’ai échappé à cette manie du surnom ou du raccourci ? T’es pas la première qui m’appellerait Eli’. Riri aussi je crois que ça a été fait. »

Pas besoin de beaucoup de neurones pour se douter qu’elle finirait aussi un jour ou l’autre par apprendre par quelqu’un ou par hasard que certains de mes potes osaient m’appeler Lapinou dans mon dos. C’est parce que je n’étais pas foncièrement violant sinon je leur ferais manger leurs dents une à une. Tout ça pour dire que je préférais de loin que l’on utilise mon prénom en entier faut d’en avoir un qui sonne bien. Elliot… Je ne sais pas, le son que produisait mon nom quand on l’utilisait n’était pas particulièrement chantant.

J’avançais tranquillement dans les allées, calme pour une fois, serein je dirais même. Bizarre l’effet d’un cimetière. À croire que même les piafs la bouclaient pour foutre la paix aux morts. Un macchabé était un macchabé. Le repos de l’âme, toutes ces conneries qu’on pouvait parfois entendre. Sans blague. Les fantômes, les événements surnaturels… Autant de conneries que pouvaient en inventer le cerveau humain.
Et puis elle eut la seule parole malheureuse que l’on pouvait avoir. Je me figeais sur place et me retournais vers elle. Je dois dire qu’à cet instant précis, je l’aurais volontiers étranglé. S’il y avait une personne à laquelle je tenais très sincèrement même si on pouvait en douter, c’était Katherine.

Je ne savais même pas quoi répondre à ça, les idées se bousculaient dans ma tête et j’étais incapable d’y remettre de l’ordre mais il était assez facile de voir sur mon visage un mélange assez hasardeux de colère, de tristesse et même de peur. L’espace d’un instant, je m’imaginais aisément faire de sa vie un véritable enfer. J’étais très doué pour ça, j’avais les moyens, la ressource et la patience.

Je m’autorisais à la regarder dans les yeux, une fois sûr que je ne dirais rien et que plus rien ne se verrait sur mon visage. Personne ne devait savoir que je tenais à Katherine à et surtout pas l’intéressée. Aimer les gens, c’est filer des balles à quelqu’un pour vous tirer dessus à bout portant, c’est mortel à tous les coups. Je me retournais et me remis en marche.
Dommage pour Amy… Je l’aimais bien avant qu’elle n’ouvre la bouche sur ce sujet.

« - C’est un job comme un autre, Monsieur l’archiviste. »

Je haussais les épaules.

« Pas le choix. »

C’est tout ce que j’avais à dire. Je n’avais pas eu le choix, on m’avait mis là point barre. Je ne touchais presque pas à cet argent préférant dépenser celui des parents. Avec un peu de chance, eux, ils clamseraient assez tôt et à moi l’oseille… J’attendais ce jour avec impatience.

Cette pensée-là me réjouissait alors que celle de devoir revenir pour Kat’ me terrifiait.

Je m’arrêtais devant la tombe des parents de Kat’, je ne ressentais rien de particulier, je me fichais d’être là. Devant ces deux pierres froides. J’arrachais une mauvaise herbe ou deux pour faire genre.


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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyMer 8 Aoû - 19:14



Je sais, je n'étais pas gentille. Je n'ai jamais été le genre de fille calme, je n'ai jamais été le genre de fille qui arrive à vous faire parler en un sourire. Moi je parle, je suis directe quitte à être méchante sans le vouloir. Ce n'était pas ma faute, j'étais comme ça. Et je crois que ça avait empiré depuis la mort de Tommy. Il y a tellement de choses qui a changé, depuis sa mort. Je n'aime pas y penser. Je n'aime pas parce qu'automatiquement, je revois cette scène et je sursaute comme si le camion me foncer de nouveau dessus. Par chance, Elliot est de dos quand ça m'arrive. Je venais à peine de refermer la grille de le rejoindre. Je crois que je devrais apprendre à savoir changé de pensée, mais ce n'était pas quelque chose de facile à gérer. Ce n'était pas quelque chose de vraiment contrôlable, du moins je le pense. Son regard et son petit sourire en coin me perturbe, mais j'essaye de ne rien montrer.

« Sérieusement, tu crois que franchement que j’ai échappé à cette manie du surnom ou du raccourci ? T’es pas la première qui m’appellerait Eli’. Riri aussi je crois que ça a été fait. »

« - Tu veux peut-être que je t'en trouve un nouveau ? » J'avais dit ça pour l'embêter, mais s'il y tenait temps, je lui en trouverais un surnom. Idiot, débile, quelque chose qui vous fou la honte quand on vous appelle dans la rue. L'un de mes amis se fait surnommé Doudou. Et par la suite, je lui ai donnée le surnom Chaton. Un soir je l'ai croisé au supermarché, c'était plus fort que moi de l'appeler Chaton devant ses amis. Je sais, c'est fun, mais je crois qu'il avait juste envie de me massacrer après ça. Un bon coup de poing dans la figure. Ça m'aurait rien fait, je l'aurais mis à terre s'il avait osé lever la main, mais c'est un mec tout gentil. Mais je pense qu'Elliot, je finirais par l'appeler Richter tout simplement. Je ne voulais pas me montrer trop familière, c'était la première fois qu'on se parlait aussi. Il fallait que j'arrête d'être si sociable - si c'était une forme de sociabilité. La marche commença, le cimetière c'était devenu mon chez moi.

De toute manière je ne méritais pas de vivre ailleurs.

Alors que le calme prend place, je lui réponds. Il reviendra, je le savais. Il s'arrêta net et me fixa. Je le fixai à mon tour, j'avais le regard d'un enfant. Qui vous fixe sans avoir la moindre peur. Katherine était sa cousine, mais je crois qu'un lien fort existait entre eux. Je ne la connaissais pas, sa cousine. Si ce n'est l'histoire qu'elle s'est fait écraser et qu'elle est à l'hôpital. J'étais de ces habitants qui n'en savaient pas grand-chose. J'étais aussi maladroite, il fallait l'avouer. J'avais alors soudain peur qu'il ne me saute dessus, mais il était juste très confus. Il ne se serait pas arrêté si Katherine n'avait pas été importante pour lu. Le lien familial sans doute, c'est tout. Je ne sortis aucune excuse, pas même un sourire désolé. Passons, il avait l'air de reprendre ses esprits et s'attaqua à mon job. Il reprend la marche et je me remets à la suivre, comme un putain de robot.

« Pas le choix. »

Je n'avais rien à rajouter. Dans le genre doué pour la conversation je n'étais pas des plus doués. Je crois que le plus simple pour moi, c'était d'écouter. Devant la tombe des parents de Katherine, Elliot commença à arracher quelques mauvaises herbes, fixant de temps en temps les deux tombes. Je n'aimais pas le silence qui s'était installé. Je décide de regarder ailleurs, parce que ça m'énerve. Je déteste ce genre de situation. Quand on n'a rien à dire.

« - Tu crois qu'elle va se réveiller ? » la ferme ! Trop curieuse, trop irrespectueuse. J'aurais dû me taire, mais je le fixe. Cette pauvre fille était dans le coma et moi je disais qu'elle allait crever. J'étais abominable. Automatiquement, je m'éloigne. « - Non, oublis. J'ai l'impression d'être un de ses personnages de dessin animé stupide qui apparait toujours pour mesurer la taille d'un futur mort, afin d'être sûr de lui faire une tombe à la bonne taille. » Je m'enfonce. « - Enfin, non je veux pas qu'elle meur ! Je... »

Pitié, tait toi. N'ouvre plus la bouche, avale la mauvaise herbe et part en courant.

« - Je ne supporterais pas que quelqu'un vive la perte d'un membre important de sa famille. Pas maintenant. Ce n'est peut-être pas ta soeur, mais ça reste ta cousine. Ça doit être quelqu'un d'important pour toi... Enfin j'imagine. »

La preuve que j'étais qu'une nouvelle, que je ne sortais pas de ce cimetière et que j'étais incroyablement maladroite. Et la nuit qui tombait, l'endroit parfait pour faire un meurtre.
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyMer 8 Aoû - 22:09

Me trouver un surnom… Voilà qu’elle voulait me trouver un surnom… Manquait plus que ça. Enfin, si ça l’amusait, moi ce que j’en dis…

« Eli, Riri, Lap, Lapinou, mon petit cœur en sucre ça a déjà été fait. Doudou, Lapin aussi il me semble… Voilà, amuse-toi bien. »

J’aurais pu ne rien dire mais non, il avait fallu que j’ouvre grand ma gueule. En même temps, ces surnoms débiles n’étaient pas un secret d’état. Celui qui m’insupportait le plus, c’était Lapinou. Allez savoir pourquoi.

En marchant jusqu’aux tombes, j’avais eu le temps de considérer brièvement ma crise de nerfs passagère pas tout à fait passée. J’avais vraiment eu très envie de lui retourner la tête sur le moment. Le sujet Katherine était toujours délicat… Encore plus depuis l’accident.
Devant les tombes, pendant que j’arrachais les mauvaises herbes en réfléchissant distraitement, je ne m’étais pas aperçu du silence qui s’était installé. Le silence, j’en avais l’habitude. Quand mes vieux n’avaient rien à me reprocher, la maison ressemblait à un mausolée. Je crois qu’ils ne se sont jamais vraiment aimés, l’intérêt… ça avait dû tuer le peu d’amour qu’ils avaient pu ressentir et maintenant, c’était moi qu’ils faisaient royalement chier.

Le silence fut brisé net par Aimée. Je la regardais, le corps immobile, accroupit devant les tombes de gens dont je me foutais totalement.

« - Tu crois qu'elle va se réveiller ? » Silence de ma part. « - Non, oublis. J'ai l'impression d'être un de ses personnages de dessin animé stupide qui apparaît toujours pour mesurer la taille d'un futur mort, afin d'être sûr de lui faire une tombe à la bonne taille. » Je me fis toujours silencieux. « - Enfin, non je veux pas qu'elle meurt ! Je... » Le silence accueilli à nouveau cette tirade.

Mais celle-là… « - Je ne supporterais pas que quelqu'un vive la perte d'un membre important de sa famille. Pas maintenant. Ce n'est peut-être pas ta sœur, mais ça reste ta cousine. Ça doit être quelqu'un d'important pour toi... Enfin j'imagine. » …il m’était impossible de me taire.

Je réfléchissais à chacun de ses propos, me meurtrissant les méninges comme un chat pouvait griffer pour avoir ce qu’il voulait. C’était douloureux, vraiment douloureux mais je me forçais à ce que rien ne se voit. Personne ne devait savoir, personne.
J’aurais pu déballer absolument toutes les saloperies qui me venaient en tête par vague incessante comme une marée de réflexions toutes plus amères et cruelles les unes que les autres mais pour une fois… Une seule fois depuis longtemps, je m’en abstins. Je mis un moment à articuler une parole. Je devais être certain que ma voix ne flancherait pas. L’attente dû être longue pour Aimée.
Enfin, je me décidais.

« C’est juste… Katherine. » Ces paroles avaient un double sens que j’étais peut-être le seul à comprendre. « Il faut qu’elle vive, c’est tout, c’est comme ça. Elle doit survivre. Elle a intérêt à survivre. »

Il fallait que j’arrête de parler ou j’en dirais trop. J’en avais déjà trop dit en un sens. Si la demoiselle était observatrice, elle aurait vite grillé qu’il y avait un cœur là-dessous. C’était peut-être déjà fait. Mais après tout, ça pourrait peut-être me servir plus tard. De savoir que j’avais un cœur qui n’était pas fait en marbre blanc.

Mais c’était plus fort que moi. Une seconde nature.

« Ne t’avise pas de parler de cette conversation à qui que ce soit ou je ferais de ta vie un véritable enfer. »

J’aurais pu être gentil, j’aurais pu me confier mais je n’étais pas comme ça, je ne faisais pas confiance, je ne pouvais pas me permettre de faire confiance à quelqu’un. La confiance pouvait blesser profondément. Je ne pouvais pas être blessé, je ne pouvais pas apprécier les gens, je ne pouvais pas montrer que Katherine m’était précieuse.


Dernière édition par Elliot L. Richter le Jeu 9 Aoû - 11:37, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyJeu 9 Aoû - 11:11



« Eli, Riri, Lap, Lapinou, mon petit cœur en sucre ça a déjà été fait. Doudou, Lapin aussi il me semble… Voilà, amuse-toi bien. »

Il ne me félicitait pas la tâche. Je lève les yeux au ciel, je n'ai rien à rajouter. Je crois que je le nommerais juste Richter, c'est tout. Visiblement, les surnoms il n'aimait peut-être pas ça, mais beaucoup lui en donnait vu la liste. Lapinou, c'était chou. Je gardais ça pour moi. Peut-être un jour, qui sait ? J'emploierais l'un d'eux. Un frisson me parcourut. Quelle idiote à penser à ce genre de choses. De toute façon, idiote était ce qui me qualifier le mieux. Parce que j'étais incapable de me taire quand il le fallait et incapable de trouver les bons mots. On marchait, l'un à côté de l'autre, vers la tombe des parents de sa cousine. Et arrivée à destination, je le laissais faire ce dont il avait envie. Peut-être que ce n'était pas qu'une simple excuse pour passer le temps et qu'il pensait vraiment venir ici pour les voir ? J'en sais rien, je sais juste que je suis trop curieuse et trop maladroite pour me taire et le laisser partir. Au début, il ne dit rien. Il est silencieux, il me regarde m'enfoncer. Il regarde tout mon être prendre racine jusqu'à enfin arrêter. Jusqu'à ce que ma bouche arrête de boucher et que je le fixe, mon coeur ayant légèrement accéléré.

Je crois que j'avais peur. Peur d'avoir trop dit, trop parler. Peur qu'il me regarde avec dégout et mépris. Peur que je me prenne des insultes à la figure. J'étais déjà bien discrète dans la ville, on ne me voyait que rarement et voilà que maintenant un Richter allait pouvoir parler de moi comme l'être le plus stupide du monde. Et le silence vint de nouveau, comme un mélodieux à double tranchant. Je restais là, à attendre quand il se décida enfin.

« C’est juste… Katherine. » puis il rajouta : « Il faut qu’elle vive, c’est tout, c’est comme ça. Elle doit survivre. Elle a intérêt à survivre. »

Je ne savais pas s'il disait ça parce qu'il l'appréciait ou parce qu'il s'en fichait. Une chose était sûre, il voulait qu'elle se réveille et c'était tout. Je ne savais pas vraiment si Elliot était sincère, ou triste, ou perturbé par tout ça. Je crois juste qu'il n'est peut-être pas si mauvais qu'il laisse le croire. Je l'avais déjà deviné quand il s'était arrêté plus tôt. Si c'était qu'un membre de sa famille dont il se fichait pas mal, il n'aurait pas réagi ainsi. Je garde ça pour moi. Cette idée qu'Elliot ne soit pas vraiment celui qui laisse croire, parce qu'au fond dans cette ville on est tous ainsi. Moi, non. Je suis tel que je suis, je ne cache rien.

Enfin presque.

« Ne t’avise pas de parler de cette conversation à qui que ce soit ou je ferais de ta vie un véritable enfer. »

Je regarde la tombe des parents de Katherine. La voix d'Elliot passe presque inaperçu tant je me fiche pas mal de ses menaces. Ma vie un enfer ? La blague. LA GROSSE BLAGUE. Mais vraiment. Et c'était plus fort que moi, je souris. Bêtement, je lâche un léger rire. Je ne me moque pas de lui, ni de sa menace. De toute façon, je ne dirais rien. J'avais mieux à faire que d'hurler dans les rues de Taleville qu'Elliot avait un coeur. Je préfère qu'il garde sa réputation de connard, c'était plus drôle.

« - Je vis déjà un enfer. » J'articule ça sans le regardait, toujours fixant la tombe pour ensuite soupirer et me tourner vers lui. Je le regarde droit dans les yeux, sans pour autant le provoquer. Je n'avais pas dit ça pour qu'il se décide à me détester. J'étais honnête, c'est tout. « - Il n'y a pas de raison que j'en parle à qui que ce soit. Maintenant, si tu as fini, on y va ? »

Je me retourne, prête à faire marche arrière. Fixant l'horizon devant moi, la nuit était presque là. Bientôt, le cimetière plongerait dans le noir complet. J'allais surement me cogner à une tombe en rentrant, c'était ce qui m'arrivait quand je rentrait dans ma petite maison/cabane qui se trouvait non loin de l'entrée principal. Et c'était près du lac. J'avais au moins ça de bien, le lac. Je me retourne pour voir s'il me suit.
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyJeu 9 Aoû - 11:37

Je ne supportais pas que l’on sache qui j’étais vraiment. D’ailleurs, personne n’avait conscience de qui j’étais et personne ne s’en était jamais soucié. Tout était pour le mieux. Tout en ayant une foule de gens autour de moi, au fond, je n’avais personne. Comment dit-on déjà ? Mieux vaut être seul que mal accompagné ? Et bien dans mon cas, j’étais seul et mal accompagné. C’était une très bonne chose, avec une telle couche de faux semblants, il était dur de gratter jusqu’à la bonne couche.

Kat’ c’était une tout autre histoire… Une histoire compliquée à laquelle je ne trouverais sans doute jamais de solution. Je restais loin, j’observais de loin, ce que je savais, je l’avais appris par diverses personnes. Elle m’avait jeté de sa vie en partant de la maison, un point c’est tout. Je crois que c’est peut-être la seule décision que j’ai jamais respecté. La sienne.

Le rire d’Aimée me sortit de mon marasme intérieur. Elle se foutait de moi ou je rêvais ? Qui peut donc bien ignorer que la majeure partie de mes menaces sont loin d’être des paroles en l’air ? Il suffisait d’ailleurs de demander à la première qui avait subi mon sale caractère.

« - Je vis déjà un enfer. »

Ma grande, si tu penses que je ne peux pas faire pire, tu te goures. Quoi qu’il en soit, tant qu’elle ne dirait rien, pas la peine de mettre ma menace à exécution. Il faut être cohérent sinon, les menaces ne veulent plus rien dire. Cependant, je me rapprochais et saisis son menton entre mes doigts.

« Je ne plaisante pas, quelle que soit ta vie. »

Je la relâchais et reculais. Physiquement, je ne valais pas un clou et puis, jamais je n’aurais levé la main sur quelqu’un. Parce qu’il y a un autre secret, un secret que même Kat’ ignore, elle qui tente d’en apprendre toujours plus. J’étais le fils chéri, le fils comblé, le fils gâté mais il arrivait parfois que ce cher père, contrarié n’ait la main un peu lourde à mon égard. Toujours bien situé attention, il ne fallait pas que ça se voit.

« - Il n'y a pas de raison que j'en parle à qui que ce soit. Maintenant, si tu as fini, on y va ? »

« Oui, on y va, j’ai fini. »

La visite surprise inutile n’avait servi qu’à me torturer l’esprit avec la santé de ma cousine. Pas un très bon deal au final. Silencieux, je la suivais hors du cimetière.
Je ne savais pas ce qui était arrivé à Aimée dans sa vie pour qu’elle puisse penser qu’elle vivait déjà un enfer. Enfin, je m’en fichais, pas besoin d’en apprendre plus sur elle. Quoi que… elle avait titillé mon intérêt. Ça n’était pas vraiment une bonne chose. Ni pour elle, ni pour moi. Surtout pour elle en fait.

Une fois passé les grilles, je m’allumais une cigarette. Mon humeur devait être due au manque de nicotine. Oui, ça devait être ça. Une bonne cigarette et une petite sortie me remonterait le moral. Peut-être même un verre ou deux… pourquoi pas.

« Le verre tient toujours. »

Merde… pourquoi je lui proposais ça ? Comme si j’en avais quelque chose à foutre. Sérieusement. Je ne la connaissais pas vraiment après tout.
Saloperie, je parlais vraiment trop souvent sans réfléchir.
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyJeu 9 Aoû - 14:44



« Je ne plaisante pas, quelle que soit ta vie. »

Ok, là c'était légèrement déplacé. Il avait soulevé mon menton de ses doigts pour que je le fixe droit dans les yeux et que je comprenne que ses menaces n'étaient pas dans les paroles en l'air. Ce n'était pas ça que je mettais en doute, loin de moi. Il était intimidant, j'en avais conscience et je tentais de le cacher. Mais ce moment, ce moment où il lâcha ses quelques mots tout en me fixant droite dans les yeux. Sa proximité, sa voix. Tout laissait croire qu'il le ferait, sans le moindre problème, peu importe qui j'étais et peu importe ce que j'avais subi.

Il était idiot.

Idiot de croire que peu importe ma vie il pouvait faire pire et continuer à me faire vivre un enfer. Il était idiot de croire que je mettais ses menaces en doute. Non, c'est l'enfer de ma mie que je mettais en doute. J'avais atteint le fond, personne ne pouvait me faire vivre pire. Personne et surtout pas lui. Il recula alors. Je crois qu'à un moment il y avait quelque chose dans son regard, quelque chose de très humain. Je ne sais pas où était allé ses pensées, où ses esprits s'étaient plus à se balader, mais l'espace d'un instant j'oubliais même tout ce qui venait de se passer. Je repris vite la situation en main, je n'avais pas envie de rester là une éternité. Ni des heures. Surtout pas pour rester debout à le regardait arracher quelques mauvaises herbes. Finalement, il avait fini. Il était temps de faire marcher arrière, direction la sortie.

Silence, c'était la musique de nos pas vers la sortie. Je n'avais rien à lui dire, surtout pas maintenant et surtout pas après ça. Lui n'ont plus ne rajouta rien et quand les grilles étaient là, il sortit même une cigarette. Alors qu'il est dehors, allumant sa clope moi je referme déjà les grilles. Trop rapide sans doute.

« Le verre tient toujours. »

Je relève la tête vers lui. Il était sérieux là ? Le verre tiens toujours ? C'était sa technique pour me dire que maintenant que j'avais appris que c'était un sentimental un peu psychopathe, il voulait me garder près de lui ? Comme une prison vivante ou je serais une poupée dont il se jouerait ? J'avais déjà mis la clef dans la serrure. J'avais envie de retourner dans mon lit, de faire mes devoirs et de regardait la télévision. J'étais loin d'être du genre à sortir et à changer de plan. Et pourtant, là tout de suite, j'hésitais. J'hésitais comme une conne. Il allait surement croire que j'allais dire oui, que j'allais sauter sur l'occasion. J'avoue que je suis curieuse à son égard. J'ai envie d'en savoir plus, parce qu'il est peut-être moins con et moins prétentieux que ça. Et peut-être que ce qu'il est vraiment me plaira ? Dans tout là, rien ne m'empêche de l'arroser avec un verre et de m'en aller, quand je le veux. Je sors du cimetière pour fermer de l'extérieur. Richard n'aurait qu'à mettre l'auto dans le garage s'il sort de chez lui.

« - Pourquoi ? » Je me retourne alors face à lui, en dehors du cimetière. C'était comme un miracle que je sois dehors et pas dedans. Moi, la miss qui ne sort jamais de chez elle et dont les habitants de la ville ignorent tout. Je sais mon pourquoi ne mérite pas vraiment de réponse, mais je n'étais pas une fille comme les autres.

J'étais différente.

« - J'aurais cru que tu aurais préféré me laisser toute seule plutôt que de me payer un verre. » C'est vrai, normalement il aurait dû partir, sans se retourner, sans me demander de passer un autre moment avec lui. C'était peut-être un test ?
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyJeu 9 Aoû - 15:27

Je ne m’étais pas rendu compte que l’espace d’un court instant, je n’avais pas pris attention à ma façon d’être, que l’espace d’un instant, elle avait peut-être pu voir quelque chose en plus de ce que j’avais pu dire tout à l’heure. Cette petite pensée pour ce cher géniteur m’était venue sans prévenir. Je n’avais pas peur de lui pour autant. J’étais juste… blasé. Parfois en colère aussi. Mais il m’arrivait de l’emmerder au plus ou point pour le lui prouver et déguster encore un peu plus. Enfin soit. J’ignorais qu’elle avait pu voir quelque chose.

Une fois dehors, je fumais ma cigarette le plus calmement du monde. Indifférent à l’environnement. J’étais toujours indifférent à… à peu près tout. Je m’énervais vite, je m’agaçais vite mais je reprenais vite le contrôle.
Mais qu’est-ce qui m’avait pris de lui dire que ça tenait encore pour le verre ? Sérieusement ? Il fallait vraiment que je réfléchisse à ce que je disais parfois. Quoi qu’il en soit, je ne comptais pas me justifier et attendre cent sept ans qu’elle se décide. Jolie fille ou pas.

« - Pourquoi ? »

Je la regardais dans les yeux, comme toujours, je ne détournais jamais les yeux. Détourner les yeux, c’était fuir. Mais qu’allais-je répondre à ça ? Je n’avais rien à répondre à ça puisque je n’avais même pas réfléchis.

« - J'aurais cru que tu aurais préféré me laisser toute seule plutôt que de me payer un verre. »

« Si tu ne veux pas venir, ne viens pas. Un verre c’est un verre, ça ne veut rien dire pour moi. Un verre, ça sert juste à se changer les idées ou à se saouler à l’occasion. S’amuser, tu sais ce que ça veut dire ? Et bien ce soir, c’est ce que je compte faire. Seul ou accompagné, c’est du pareil au même. »

Je reculais et souriais, ma façade était revenue. J’écartais les bras en marchant à reculons.

« La vie c’est fait pour s’amuser. Moi je compte en profiter et tu sais quoi ? Je compte bien baiser la vie jusqu’au bout, elle, elle ne se prive pas pour jouer avec les gens alors j’en fais ce dont j’ai envie ! »

Pas tout à fait capricieux, pas tout à fait désabusé, juste un grand con de vingt ans. Voilà ce que j’étais, voilà ce qu’il fallait que je sois.

« Alors, tu viens t’amuser. Aucune promesse, aucune signification, rien ! Et surtout profite, c’est le père Richter qui régale ! »

Ah ça, pour dilapider de l’argent, j’étais très fort. Tout pour emmerder, tout pour faire chier, tout pour contrarier. Mon attitude de ces derniers temps ne plaisait pas, je m’en moquais. C’est vrai après tout, pourquoi un Richter aurait-il des problèmes ? Ils avaient tout ce qu’ils voulaient. Un Richter n’avait rien à envier… Un Richter devait être fidèle à sa réputation. La mienne était toute faite, j’étais un sale con et j’y était fidèle.

Je me retournais pour ne pas trébucher et je me mis en route vers la ville. Qu’Aimée suive ou non, ce que je venais de dire sur un coup de tête, j’allais le faire. Ce soir, j’allais rendre hommage à cette connasse qu’on appelait vie. Je rajoutais au passage.

« Oh et ne t’inquiète pas, je ne compte pas aller dans le repère de l’étudiant mais dans un endroit bien plus tranquille. »

J’avais mes petits endroits et pas toujours ceux qu’on croyait.
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyJeu 9 Aoû - 15:54



Je déteste être cette fille, celle que l'on regarde avec de drôle de yeux. Celle que l'on pointe du doigt, simplement parce que j'ai la force d'être direct et honnête avec les gens que je croise. Parce quand je parle, je dis ce que je pense plutôt de tout recouvrir avec des mensonges. J'ai vécu toute ma vie avec des parents adoptifs, des parents qui m'ont rejeté alors vivre dans le mensonge, je connais. Trop bien même. Je n'aime pas les gens qui cachent trop de secret, trop de vérité, mais ma curiosité me pousse parfois à aller vers eux. Peut-être qu'au fond, j'étais suicidaire. Peut-être que j'aimais plonger avec quelqu'un pour avoir encore plus de mal à avancer dans la vie. C'était la chose la plus évidente pour moi, sinon je n'aurais pas fermé la grille de son côté. Je n'aurais pas été face à lui. Le pire c'était que lui aussi, fixait les gens comme moi. Sans la moindre crainte et le moindre problème. Sans montrer quoi que ce soit.

C'était effrayant et attirant. Je ne savais pas quoi choisir. J'étais la seule fille dans tout Taleville à torturer un Richter qui offre un verre. Sans doute la seule qui ne le regardait pas comme si c'était une statue grecque en chair et en os, malgré le peu d'attirance que j'avais pour lui. La seule à vouloir de lui des réponses dont il n'avait aucune idée. Il n'y avait que moi pour faire ça. Vraiment.

« Si tu ne veux pas venir, ne viens pas. Un verre c’est un verre, ça ne veut rien dire pour moi. Un verre, ça sert juste à se changer les idées ou à se saouler à l’occasion. S’amuser, tu sais ce que ça veut dire ? Et bien ce soir, c’est ce que je compte faire. Seul ou accompagné, c’est du pareil au même. » Ok. Je sais que j’étais bizarre, mais lui n’avait pas tort. Un verre c’était un verre, peu importe le reste. Peu importe avec qui on le partage, c’est irréfléchi, c’est que pour soi et pas pour les autres. Et je le regard, rangeant mes clefs dans la poche de ma robe. Il s’écarte et tend les bras. Un sourire amusé apparait sur mon visage alors qu’il rajoute :« La vie c’est fait pour s’amuser. Moi je compte en profiter et tu sais quoi ? Je compte bien baiser la vie jusqu’au bout, elle, elle ne se prive pas pour jouer avec les gens alors j’en fais ce dont j’ai envie ! »

Si seulement il savait à quel point la vie m'avait baisé moi. Peut-être que ce que j'avais considéré comme la chose la plus ennuyante du monde pouvait être la plus amusante ? Il n'avait que vingt ans, c'était encore un adolescent au fond. Lui aussi voulait continuer à s'amuser et à vivre. J'avais perdu ce côté-là. La dernière fois que j'étais comme ça, c'était ce soir-là. Mais pour éviter d'y penser je me focalise sur lui. Sur son être, sur ce qu'il dit, sur ce qu'il fait. Elliot Richter était peut-être quelqu'un de bien, peut-être avait-je le droit de le découvrir et peut-être que j'avais le droit d'être ailleurs ce soir.

« Alors, tu viens t’amuser. Aucune promesse, aucune signification, rien ! Et surtout profite, c’est le père Richter qui régale ! »

« - J’suis sûr que je sais plus m’amuser que toi. »

Oui, un sourire moqueur. J’étais sortie de toute façon et j’avais fermé la grille. Je n’aurais pas aimé redevoir ouvrir cette saleté pour retourner chez moi. Ce n’était pas vraiment mon chez moi de toute façon. Et puis pour l’argent, j’avais tout laissé dans mon sac, qui se trouvait dans l’auto derrière, dans le cimetière, derrière les grilles. Bref, j’étais coincé avec Elliot, c’était un fait. Je le regarde continuait sa route tout en rajoutant :

« Oh et ne t’inquiète pas, je ne compte pas aller dans le repère de l’étudiant mais dans un endroit bien plus tranquille. »

Je ne sais pas ce que j'attends pour courir et le rattraper. Je décide alors de le rattraper et de marcher à ses côtés. Je ne rajoute rien, je le suis. C'est tout. Parce que j'en ai envie. Oui, finalement j'en ai envie. Je veux m'amuser ce soir, je veux rire.

« - De toute façon, ce n'est pas comme si j'avais peur que l'on me reconnaisse. » J'avais lâché ça comme ça, mais c'était vrai. Le repère de l'étudiant, déjà j'étais une lycéenne. J'avais à peine 18 ans. Et la ville, j'y étais que rarement. Presque jamais. J'étais l'inconnue de la ville.
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyJeu 9 Aoû - 16:52

Je commençais à m’éloigner pour rejoindre la ville et mon petit coin fétiche. C’était l’endroit où j’allais quand je voulais décompresser en petit comité. Certains potes le connaissaient, d’autres pas, ou peut-être mais on n’irait jamais me chercher là-bas à moins que je ne sois complètement déchiré.

« - J’suis sûr que je sais plus m’amuser que toi. »

J’éclatais de rire.

« On va voir ça ma grande. Va falloir me le prouver. »

Je ne m’arrêtais pas et continuais ma marche, si elle voulait me rattraper, elle le ferait. Si pas, je boirais tout seul à ma santé.

« - De toute façon, ce n'est pas comme si j'avais peur que l'on me reconnaisse. »

Elle m’avait donc rattrapé. Je souris en tirant sur ma cigarette. Vraiment ? Mais dans tous les cas, aurait-elle eu peur qu’on la reconnaisse ? Ou qu’on la voit avec moi ? Je me le demandais. Avait-elle des considérations de ce genre ?
En fait, je n’en savais rien, je ne savais même pas ce que les autres filles pouvaient bien penser. Elles m’évitaient, me haïssaient, gloussaient, me voulaient, certaines m’aimaient même peut-être… Je n’en savais vraiment rien du tout. Tout ce que je savais, c’est que bien souvent, un sourire suffisait à me faire pardonner. J’avais vraiment une gueule d’ange apparemment.
Bon, je n’étais pas sans le savoir et j’en jouais ouvertement mais il m’arrivait de douter, un peu… et pas très longtemps, ni très souvent.

« Qui sait, c’est peut-être moi qui ait peur. » C’est ça oui… Comme si j’étais convaincant. « Dis-moi Aimée… Ah oui, fais-toi une raison, je ne t’appellerais pas Amy, je trouve qu’Aimée est bien plus beau. T’es au courant qu’il y a des boulots plus fun en ville ? Je sais, c’est un boulot comme un autre mais quand même. Pas très joyeux de côtoyer les morts. »

Pour ma défense, si j’en avais besoin, j’étais un peu mieux lotis. Je côtoyais la paperasse, les états civil, les permis de conduire et même parfois, marrez-vous bien, les plaintes déposées auprès de madame le maire. Y en avait des gratinées.
Je sais, je n’étais pas censée les lire mais parfois, c’était trop tentant. Des histoires de clôture le plus souvent ou des arbres coupés trop courts ou même des arbres trop hauts.
Les gens n’avaient-ils rien d’autres à foutre que de se faire la guerre entre voisin pour une histoire de buisson ou de sapin ?

« Ceci dit, tes clients à toi, ils sont silencieux, ça doit être reposant. »

Ah oui… Allez savoir pourquoi, les gens étaient persuadés que je bossais à la mairie non stop et venaient se plaindre auprès de moi. En général, j’attendais qu’ils aient fini pour leur dire que les plaintes, c’était pas pour moi mais pour la permanence du maire. Si j’étais d’humeur taquine, je les envoyais à Pandore.
C’était assez mesquin de ma part mais si on ne peut plus s’amuser, où va-t-on ? Mes professeurs auraient peut-être répondu chômage. Quoi qu’il en soit, j’étais assuré d’en avoir un de job. Et plus que tout, je voulais absolument qu’on me retire de cette filière de merde. Ce qui m’amena bêtement à ma question suivante.
Elle ne suivrait sans doute pas ma logique mais tant pis.

« Tu comptes faire quoi après le lycée miss cimetière ? »

Parole malheureuse peut-être mais pour une fois que je ne pensais pas à mal…
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyJeu 9 Aoû - 17:56



« On va voir ça ma grande. Va falloir me le prouver. »

Je regrettais déjà mes paroles. Mais oui, je savais m'amuser, du moins à une époque je savais. A une époque j'avais 17 ans, je sortais la nuit avec mes amis et j'étais celle qu'il fallait avoir en soirée. J'étais celle qui mettait l'ambiance, qui faisait rire. Celle qui était debout toute la nuit et qui ne s'arrêtait pas jusqu'à ce que le soleil se lève et que je rentre. Aujourd'hui, les choses avaient changé. Mais c'était peut-être comme faire du vélo, ça ne s'oubliait pas. C'était dans mon sang. C'était naturel. Du moins je l'espérais. Dans le pire des cas, je m'en fichais. J'aurais qu'à m'échapper et fuir, comme je le faisais si bien. Si et seulement Si je m'ennuyais ! Il n'y avait pas de raison à ce que je fuis si je m'amusais ou si la soirée me plaisait. Ou même si j'appréciais la compagnie d'Elliot ? D'ailleurs, il y avait-il quelque chose dans mal dans le fait de l'apprécier bien que pour le moment j'étais assez réticente envers lui ?

Je le rattrape prête à avancer à ses côtés. Prête à le suivre là où il veut, à le laisser me payer un verre, voir plus et à partager la soirée à ses côtés. Parce que oui, soirée c'était le mot. La nuit était là. Le ciel qui s'assombrit et les rues qui deviennent plus sombres. Les lampadaires qui nous permettent de trouver notre chemin, bref je le suivais.

« Qui sait, c’est peut-être moi qui ait peur. » Je le regarde. Oui, je le fixe. Lui avoir peur qu'on le voit. C'était une blague ? Je devrais rire ? Parce que bon, c'était un peu Elliot Richter - je crois que je ne le dit pas assez - et que bon, on le reconnait de loin. « Dis-moi Aimée… Ah oui, fais-toi une raison, je ne t’appellerais pas Amy, je trouve qu’Aimée est bien plus beau. T’es au courant qu’il y a des boulots plus fun en ville ? Je sais, c’est un boulot comme un autre mais quand même. Pas très joyeux de côtoyer les morts. » Je laisse échapper un sourire. Parce que ça sera le seul à m'appelait ainsi. Je cherche une réponse dans ma tête, quelque chose de logique à lui répondre. « - Richard, c'est mon grand-oncle. C'est le seul lien qui me reste. Il a besoin de moi et m'offre du fric, je le fait. Je préfère ça que devoir servir des cafés à des minables où traînait derrière un bureau toute la journée. »

C'était notre mensonge à moi et Richard. Personne ne devait savoir qu'il m'avait trouvé presque morte de faim à l'entrée de la ville. Du coup, c'était mon grand-oncle et je n'avais plus personne ce qui expliquait pourquoi j'étais là. Pourquoi j'étais dans le cimetière et pourquoi je pouvais m'incruster en cours d'année dans le lycée du coin. Parce qu'il était là. C'était ma bonne fée, en plus gros et plus petit. Sans ailes ni baguette magique. Le plus drôle c'était lui. Il agissait comme si j'étais vraiment sa nièce. Il s'inquiète pour moi parfois, quand je ne suis pas dans ma petite maison. Il m'invite souvent à prendre le thé et il parle de sa famille et de sa vie. Passons, je n'avais pas non plus à lui dire la vérité, puisque je sais qu'Elliot me dirais jamais toute la vérité sur lui.

« Ceci dit, tes clients à toi, ils sont silencieux, ça doit être reposant. » Je ris. Ouais, sa phrase me fait rire. Ce n'était pas ma faute. « - Les mors, c'est rien. Les familles qui viennent lors des enterrements, c'est pire. Je deviens l'épaule sur laquelle pleurer. »

Les gens étaient attirés par moi. Quand il y a un enterrement, je dois rester à regarder si tout se passe bien. Vérifié qu'ils ne laissent pas des merdes derrières eux. Qu'il ne passe pas trois heures devant la tombe et à chaque fois, il y a quelqu'un qui viens me voir et qui pleure. Qui me parle comme si j'avais le pouvoir de retirer en eux toute souffrance. C'est faux, je n'avais pas ce pouvoir. Je n'étais une magicienne qui pouvait effacer tout ça de leurs têtes et encore moi les faire sourire après. Et en plus de ça, je déteste les enterrements. J'ai l'impression qu'à chaque fois, je suis de nouveau face à celle de Tommy. Mes genoux en tremble presque.

« Tu comptes faire quoi après le lycée miss cimetière ? »

« - Médecine.» Enfin c'était ce que je voulais faire, il y a un temps. Maintenant je ne savais plus trop, mais sauvé des vies m'avaient toujours plus et je n'étais pas si intelligente pour finir barmaid. « - Je côtoie la mort chaque jour, alors quand je serais devant une table d'opération et que le patient meurt, j'aurais moins de mal à culpabiliser. Au final, ça ne me fait plus rien de voir les gens mourir. » Ma voix était trop calme. Trop zen.

Encore une fois, j'avais rien d'une fille normal.
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyJeu 9 Aoû - 19:26

Je la regardais de temps en temps pendant notre conversation. Était-ce un sourire que j’avais vu quand je l’avais appelé Aimée ? Possible, je n’étais pas sûr. Sans certitude, autant ne rien dire. Mais si ça l’avait fait sourire, disons que c’était un début.
Oh non Elliot, mauvais chemin mon vieux, très mauvais. On n’ose même pas envisager de s’attacher un tout petit peu. On oublie ça très vite. Voilà, c’est bien, on efface ça de son cerveau. Bon garçon. Non mais vraiment, à quoi je pensais ? L’accident de Kat’ n’avait pas pu me toucher à ce point quand même ? Si ? Putain, c’était vraiment flippant, cette soirée me ferait le plus grand bien.

Je l’écoutais parler de son oncle. Je ne savais même pas que le type qui s’occupait du cimetière à la base s’appelait Richard. C’était dire. En même temps, je ne prenais pas vraiment attention aux gens qui ne me concernaient pas directement. Si j’avais entendu parler d’Aimée, c’était simplement parce que je l’avais croisée quelques fois et que j’avais fini par demander son nom à un pote histoire de le savoir si je tombais sur elle. Comme quoi, j’avais eu la réflexion heureuse ce jour là.

« C’est pas si terrible un bureau. » Je m’étonnais moi-même. « Oh putain ! Sérieusement, j’ai les fils qui se touchent. Je déteste bosser. J’ai horreur de ça. Si ça ne tenait qu’à moi, je démonterais des ordis et j’en remonterais à longueur de journée. L’informatique et l’électronique, c’est nettement moins chiant qu’un être humain. » Je la regardais. « Sans vouloir te vexer. »

Mais c’était vrai. Je trouvais l’être humain vachement compliqué comparé à ma vie qui était simple. Je demandais j’avais, si je n’avais pas, j’insistais et si une fois encore on me résistait, je trouvais un moyen d’avoir. Mon monde était simple, mon univers était remarquablement bien tissé.

« - Les morts, c'est rien. Les familles qui viennent lors des enterrements, c'est pire. Je deviens l'épaule sur laquelle pleurer. »

« Les gens devraient apprendre à pleurer en silence et en solitaire. La peine, ça se partage pas. La douleur non plus. La tristesse encore moins. »

Je détestais ça, voilà pourquoi j’avais aussi mal réagit au cimetière. S’exposer, c’était autoriser les autres à utiliser vos sentiments contre vous. Et puis, il y avait aussi mon petit souci concernant Kat’. J’avais deux secrets à protéger dans la vie. L’attitude du vieux en privé et mes sentiments pour Kat’. L’espace d’un instant, j’étais de nouveau dans mes pensées, loin de ma façade mais dès qu’elle se remit à parler, je me ressaisis. Fallait vraiment que je fasse quelque chose.

« Médicine ? Bordel… t’as du courage, le nombre d’années d’étude que ça représente… C’est dingue. Enfin, si tu gères ce côté du job, ça doit pas être une mauvaise chose. »

Elle était bizarre. C’est sûr. Les gens étaient censés être touché par les morts. Bon, je ne l’étais pas vraiment mais simplement parce que je n’étais pas assez hypocrite pour exprimer mes condoléances pour des gens que je ne connaissais ni d’eve ni d’adam. J’en avais rien à foutre moi que le pépé du petit Jules au coin de la rue ait canné pendant la nuit. J’en avais rien à foutre non plus du macchabé qu’on avait retrouvé dans les bois à moitié déchiqueté par une bestiole. J’les connaissais pas, j’en avait rien à cirer. La seule personne pour qui j’avais un cœur était à l’hosto, dans des draps blancs hideux, dans un état lamentable à se battre pour se réveiller. Là ouais, je serais touché, c’est clair mais j’espérais que si… nan, en fait je ne pouvais pas imaginer le pire. Mes vieux, j’en avais rien à branler, ils pouvaient y passer mais pas elle, c’était ainsi.

« En tout cas, c’est toujours mieux de pouvoir choisir. Ça doit motiver. »

Les études, ça n’était pas mon fort. Je n’aimais pas ça et les sciences politiques… C’était d’un chiant ! Mes parents appelaient ça un manque d’ambition… Je leur aurais bien foutu leur ambition dans le cul… J’me faisais chier, un point c’est tout, j’voulais bosser sur ce que je voulais vu qu’il fallait bien bosser dans la vie.
Qui sait, avec un peu de chance, j’arriverais à me faire virer cette année…

On arrivait à Taleville, j’écrasais ma cigarette sous ma chaussure et la mis dans ces espèce de petit renfoncement au dessus des poubelles.

« Me regarde pas comme ça. C’est dangereux une cigarette ou une allumette. »

Et… j’aimais l’environnement naturel qu’offrait Taleville même si je n’étais pas un fanatique de la randonnée ou autre truc du genre. J’étais pas non plus écolo, faut pas déconner. Y a des limites. J’aimais les belles choses, c’est tout.
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyJeu 9 Aoû - 21:34



« C’est pas si terrible un bureau. Oh putain ! Sérieusement, j’ai les fils qui se touchent. Je déteste bosser. J’ai horreur de ça. Si ça ne tenait qu’à moi, je démonterais des ordis et j’en remonterais à longueur de journée. L’informatique et l’électronique, c’est nettement moins chiant qu’un être humain. » Il me regarde. « Sans vouloir te vexer. »

Ok. Je le regarde un peu perplexe là. Je n'avais pas tout suivi, mais visiblement il avait un grain lui aussi. Peut-être qu'au fond, on était pas si différent que ça et peut être qu'il est plus flemmard que moi-même. Détester travailler, c'est un fait. J'en connais plein de gens qui travaillent toute la journée et qui rentre crever avec cette haine dans la gorge contre ce métier qu'il s'exerce. Mon père était neurochirurgien, ma mère infirmière. Ils détestaient ça, l'un comme l'autre. Ça ne les avait pas empêchés de rester à l'hôpital plutôt que de me voir à la maison. Presque toutes les nuits et tous les jours depuis la mort de Tommy. Comme si j'étais un fantôme qu'ils ne voulaient pas croiser, un monstre qui pouvait les dévorer, là tout de suite, dès qu'ils oseraient poser leurs regards sur moi. Oui, j'avais une drôle d'imagination et je pouvais parfois aller loin. Ce n'était pas ma faute, je n'imaginais tellement pas Elliot monté et démonter des ordinateurs, comme une machine. Si l'informatique et l'électronique était moins chiant que l'être humain, lui n'était pas un robot pour faire ça.

« - Si ça te plait de faire le robot, soit. » Oui, je dis ce que je pense, la preuve. Au cimetière j'étais plus libre, j'avais plus d'espace et je ne faisais rien de répétitifs et d'énervant. L'être humain, c'était juste quelques choses qui fait peur, parce que dans la force de l'un, on voit nos propres faiblesses.

« Les gens devraient apprendre à pleurer en silence et en solitaire. La peine, ça se partage pas. La douleur non plus. La tristesse encore moins. »

Et je le regarde encore une fois, perturbée cette fois. Presque choquée par ses paroles. C'était tellement vraiment, c'était tellement le fond de ma pensée que j'avais l'impression qu'il avait piqué ça dans mon journal intime. J'arrête de le fixer pour regardait devant, pour éviter de lui dire qu'il a raison et que je suis d'accord avec ses paroles. Que j'aurais même dit plus, rajouter des arguments en notre faveur. J'aurais aimé lui dire que j'étais contente de croiser quelqu'un qui pensait ça, quelqu'un qui avait compris comme moi, mais je ne fis rien. Parce que ça voulait dire que quelque chose lui avait fait comprendre ça, une douleur comme la mienne et je ne voulais pas savoir. Je ne voulais pas qu'un frisson parcours mon corps et que j'imagine de nouveau cette scène. Non. Pense à ton avenir, à la fin du lycée. Répond à sa question, c'est mieux. J'avais aussi l'impression d'avoir le don de retirer le mur qui entoure Elliot, parce qu'il s'égarait dans ses pensées comme moi parfois.

« Médicine ? Bordel… t’as du courage, le nombre d’années d’étude que ça représente… C’est dingue. Enfin, si tu gères ce côté du job, ça doit pas être une mauvaise chose. »

J'haussais les épaules et répondit naturellement : « - Mes parents étaient dans le métier, du coup faut crois que je veux les suivre bêtement. » Quand je dis ça, le mot parents sonnent faux. Ce ne sont pas mes parents, après tout ils n'ont fait que m'adopter et me rejeter après. J'en ai conscience mais ça fait toujours aussi mal d'y penser Le pire c'était aussi que je parlais toujours d'eux et que je voulais toujours faire médecine, comme papa et maman. Comme la fille que j'étais avant, celle qui accompagné sa mère à l'hôpital le jour des enfants aux travailles des parents. Celle qui allait chercher son père fatigué en voiture. J'imagine alors, comme un automatisme le camion me foncer dessus. Je voie Tommy se retourner vers moi et automatiquement je m'arrête dans ma marche. J'aurais pu hurler si je n'avais pas reprit mes esprits en faisant mine qu'un caillou était rentré dans mes baskets.

« En tout cas, c’est toujours mieux de pouvoir choisir. Ça doit motiver. »

« - C'est sûr. » Je reprends ma marche le suivant de nouveau. Il avait raison, ce soir il fallait s'amuser et je crois que j'en avais plus besoin que lui. Plus besoin que n'importe qui, parce que j'étais la seule qui n'avait rien à faire ici, mais qui était tout de même là. Ouais, moi j'étais là, je les observais et je restait dans mon coin. Sauf ce soir. Oui, ce soir je ne reste pas dans ma maison, ce soir je sors avec Elliot Richter. J'attrape mes cheveux lissent et je les mets sur un côté, j'avais chaud. Il faisait chaud. J'avais des chaussures plates avec une robe, parce que pour travailler c'était mieux que de hauts talons.

On arrive enfin, on est dans la ville et je le regarde écraser sa cigarette.

« Me regarde pas comme ça. C’est dangereux une cigarette ou une allumette. »

Je souris. Sa réaction est quand même chou, c'était con, mais chou. Oui je sais, moi je suis bizarre et lui il est étrangement chou. Je comprends mieux pourquoi les filles sont tellement en kiffs sur lui, pourquoi certaines le détestent temps. Je comprends mieux aussi ce côté dont je ne devais pas parler. Il était inquiet pour sa cousine, il avait un coeur. Oui, le connard de Taleville avait un coeur et j'étais seule à le savoir. A Cet instant, je voyais ça comme une chance et non comme un malheur. Ça faisait de moi une fille chanceuse.

« - Où est-ce qu'on va alors ? » j'suis aussi équivalente à la chieuse dans la voiture qui demande la même chose pendant cinq minutes.


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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyJeu 9 Aoû - 22:18

Je la regardais après avoir balancer ma tirade sur les ordis et le fait que je détestais travailler. Je m’attendais à tout sauf à ça.

« - Si ça te plait de faire le robot, soit. »

Je la regardais comme deux ronds de flanc. Sincèrement. Là, elle avait pas tout suivit ou alors je m’étais remarquablement mal exprimé. C’était peut-être ça.

« Ah nan, nan, t’as pas bien saisi. Ma passion, c’est l’informatique. Ce qui déconne, je le répare, je le change, je le rafistole. Parle-moi circuit informatique, tu me passionnes, parle-moi politique étrangère et je me pends. Quand je dis démonter et remonter, c’est dans ce sens-là. J’ai la gueule à vouloir faire du travail à la chaîne dans mon bleu de travail ? Pitié, je renvoie une meilleure image que ça, faut pas déconner. »

Ok, là je pouvais passer pour un sale con. J’étais un sale con, à quoi bon le cacher. Non mais vraiment. On pouvait sincèrement croire que je resterais sur une chaîne de montage toute la journée ? Sérieusement ? Là, j’étais vexé.

« Merde… T’es sérieuse ? T’as vraiment cru que c’était le genre de choses que j’aimerais faire ? » Je n’en revenais pas. « Vraiment ? »

Je m’allumais une cigarette à nouveau.

Quoi qu’il en soit, mes pensées se baladèrent un peu trop. Pas de réponse de ce côté, soit elle n’approuvait pas, soit elle approuvait. Je n’en savais rien. Je ne savais pas ce qu’elle avait vécu et je ne voulais pas le savoir. Je ne partagerais pas non plus. Que dirais-je ? Que dirait-on ?
Oh pauvre gamin dans une grande maison pleine d’argent ? De quoi se plaint-il ? Il a tout ce qu’il veut ? Que peut-on bien vouloir quand on est riche ?
Y a un adage débile qui dit que l’argent ne fait pas le bonheur. Je butterais bien le connard qui a dit ça. Parce qu’il avait raison. Pourtant, je me persuadais que l’argent faisait le bonheur, j’étais très doué à ce jeu. Mais dans le fond, signeriez-vous pour la pression, les obligations, l’intérêt, la solitude, la douleur pour avoir ça ? Ces vingt dernières années me pousseraient à dire oui et pourtant… tsss… Voilà pourquoi rien de tout ce que j’avais cité ne pouvaient se partager. Car personne ne pouvait réellement comprendre les douleurs de l’autre. Foutaise si on vous disait le contraire.

« - Mes parents étaient dans le métier, du coup faut crois que je veux les suivre bêtement. »

« Possible, peut-être qu’un jour tu te réveilleras en te disant que t’as fait le mauvais choix et t’y pourras plus rien. Quand je le dis que la vie est une salope. Quant à suivre bêtement ses vieux… » Je me mis à rire, c’était plus fort que moi. « Et bien… il suffit de les emmerder. C’est quoi des parents ? Surtout dans cette ville. »

Je n’étais pas un génie, je n’étais pas un as des maths non plus mais celui qui collerait un jour son nez dans l’état civil des étrangers qui étaient arrivés… Il aurait des surprises. Alors moi ce que j’en disais… c’est rien du tout. Je pense que la fermer est une bien meilleure solution. Faut toujours se méfier de l’archiviste, de celui qu’on prend pour un gamin riche qui s’en fout parce que quand il s’emmerde… il fouille. Y a toujours des fouilles merde après tout.

Elle me regardait d’un air bizarre par contre après le cou de la clope. Ça, c’était pas bon pour moi. Le coup de la clope n’était pas un secret, j’le faisais souvent, le fait que j’étais végétarien n’en était pas un non plus… Mais quand même, ce genre de petit sourire conquis me faisait chier et ça me faisait… plaisir aussi. Personne ne saurait jamais ça, vous pouvez me croire.

« Me regarde pas comme ça. »

« - Où est-ce qu'on va alors ? »

« Ah oui. Tu vois la ruelle juste là ? » Je la lui indiquais. « Il y a un bar, tout petit, y a cinq table à tout casser et trois tabourets mais là, pas de retransmission de sport, pas de petits concerts. Juste à boire, des amuses gueules et rien d’autre. »

Presque personne ne connaissait ce coin. À se demander comment le mec restait ouvert mais ça… c’était pas mon problème. Là-bas, j’étais tranquille.

« Ah et au cas où, le type appel un taxi quand t’es trop bourré pour rentré, il le retient juste sur la prochaine note. Ça t’évite la crise de nerf du vieux à l’autre bout du téléphone. »

Je me mis en marche vers la dite rue.
[Je vois bien la dite ruelle près du journal ou près de la libraire, au choix...]
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyVen 10 Aoû - 11:25




Son regard me donne envie de rire. Oui, le genre de regard qui prouve que je n'avais rien capté à son blabla. Oui, parfois pour écouter les gens j'étais nulle, la preuve maintenant. J'essaye de ne pas avoir l'air encore plus perturbé qu'il ne l'ait déjà.

« Ah nan, nan, t’as pas bien saisi. Ma passion, c’est l’informatique. Ce qui déconne, je le répare, je le change, je le rafistole. Parle-moi circuit informatique, tu me passionnes, parle-moi politique étrangère et je me pends. Quand je dis démonter et remonter, c’est dans ce sens-là. J’ai la gueule à vouloir faire du travail à la chaîne dans mon bleu de travail ? Pitié, je renvoie une meilleure image que ça, faut pas déconner. »

Je ris. Oui, qu'est-ce que je pouvais être con parfois. Conne plutôt. Il aimait juste les ordinateurs, l'informatique, c'était tout. Et moi je l'avais imaginé avec d'autres gars, comme les sept nains. Se passant ses pièces l'un à l'autre. Tous fiers. C'est vrai qu'Elliot n'avait pas du tout une tête à faire, mais mon imagination pouvait aller très loin. Il renvoyait une image de gosse de riches farçeurs et hypocrite. S'il voulait que je lui dise, je pouvais. Il n'avait qu'à demander. Après tout, je n'avais rien à lui cacher et j'étais directe dans mon genre, mais avant que je lui dit tout ça, il continue. Choqué le Richter.

« Merde… T’es sérieuse ? T’as vraiment cru que c’était le genre de choses que j’aimerais faire ? Vraiment ? »

Et je ris de plus belle. Oui. Il me fait rire le type. C'était drôle. « - Bah on ne sait jamais. » et je ris encore, tant l'image de l'ouvrier avec la blouse bleu me parait drôle. Je le vois un tournevis en main parlant comme un campagnard. Et puis je me calme quand même pour rajouter : « Les apparences peuvent être trompeuse, tu sais... » Et je lui souris de nouveau, sans rire cette fois. Finalement, j'aimais sa compagnie quand j'arrivais à l'exaspérait et à le faire parler de manière naturelle. Ma bêtise n'était peut-être pas si inutile que ça.

Il était peut-être plus riche que la plupart des habitants de cette ville, mais qui sait ? Peut-être qu'il aimait bosser au final, il aimait réparer les choses alors oui. C'est le travail qu'il lui fallait. Peut-être que la statue qu'on lui colle l'irrite plus qu'autre chose ? Bon faut que j'arrête de jouer les psychiatres non-diplômé. J'étais nulle pour analyser les gens de toute manière, mais qui sait ? Je devrais noter ça dans un carnet, peut-être que c'était un métier à envisager si jamais la médecine ne me plaisait plus tant que ça, bien que pour être psychiatre il faut passer par cette filière. Je pense trop je crois.

« Possible, peut-être qu’un jour tu te réveilleras en te disant que t’as fait le mauvais choix et t’y pourras plus rien. Quand je le dis que la vie est une salope. Quant à suivre bêtement ses vieux… » Il rit. Je ne comprends pas trop pourquoi, mais il rit. Et alors, il lance : « Et bien… il suffit de les emmerder. C’est quoi des parents ? Surtout dans cette ville. »

Je ne savais pas quoi réponse. Je ne sais pas ce que ça représente pour lui, les parents. Pour moi c'est rien de plus qu'un filet de secourt avec un énorme trou. Mes parents étaient loin d'être les meilleurs, les plus aimants. Ils étaient même détestables pour avoir fait ce qu'il avait fait.

« - C'est rien de plus que des abrutis qui te collent aux fesses en te disant de faire « ça plutôt que ça » pour ton bien. » Je secouais la tête le regardant. « - J'suis la première à dire que personne ne sait ce qui est mieux pour soi que soi. »

Et j'aurais aimé rajouter que mes parents, ils étaient seuls sans aucune nouvelle de moi. J'avais disparu de leurs vies aussi rapidement qu'ils l'auraient aimé. J'suis sûr que c'est la fête maintenant à la maison. Qu'ils sont enfin heureux de rentrer en sachant qu'il n'y a plus cette conne dans sa chambre là-haut. Au moins, on était presque arrivé. Ça c'était une bonne chose, on n'avait pas beaucoup marché ceci dit. Je reconnais le bâtiment du journal juste à côté. Je le suis sans parler. Ça me plait un petit endroit comme ça. Pas de groupe en chaleur, de petites midinettesqui chantent comme des stars ou encore d'émission de télé super forte. Je n'avais jamais remarqué l'endroit, en même temps je sors tellement peu.

« Ah et au cas où, le type appel un taxi quand t’es trop bourré pour rentré, il le retient juste sur la prochaine note. Ça t’évite la crise de nerf du vieux à l’autre bout du téléphone. »


Je souris. Je n'avais pas ce problème-là. Enfin le seul de mes soucis c'était d'éviter de perdre mes clefs.

« - ça sent le vécu. » Et puis dans mon cas, je rentrerais à pied, c'était plus simple aussi. Pas de prise de tête. Les murs du cimetière étaient un repérage, il suffisait pour moi de les suivre et hop, si jamais je suis trop soule pour me repérer, c'était fait. On s'avance alors vers l'endroit. Près à rentrer et enfin ne plus penser à rien d'autre qu'à nous.
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyVen 10 Aoû - 12:18

Je n’en revenais pas qu’elle ait pu croire que j’aurais voulu faire ça. Non, vraiment. Enfin soit, je n’allais pas y passer la nuit.
J’espérais qu’elle se fichait de moi. Ça m’avait quand même vachement vexé qu’on puisse me voir, moi, Elliot Lukas Richter, derrière une chaîne de montage avec un bleu de travail. J’y revenais encore mais merde ! J’étais un Richter, pas n’importe quel clampin de cette ville.

C’est vrai, ma façon d’être en cours avait peut-être un peu joué. Mais elle n’y assistait pas à mes cours que je sache. Elle était au lycée, pas dans mon bahut. Ok, je dormais la plupart du temps et je griffonnais dans mes petits carreaux le reste du temps. Pas ce qu’on peut appeler de l’assiduité mais mes vieux l’avaient bien cherché. À la limite, j’aurais pu accepter une autre filière mais sciences po’… qu’est-ce qui leur été passé par la tête ? Le droit, la géopolitique, l’histoire… Rien à cirer !

« - Les apparences peuvent être trompeuse, tu sais... »

« Oh non, regarde moi bien, je suis l’authentique Elliot Richter, y a pas de surprise dans le kinder. Y a pas de chocolat fondant sous la couche amère. Je suis bien le connard arrogant habituel et j’finirais peut-être bien la soirée avec un verre sur la tête. Te méprends pas et surtout, vas pas te faire des idées. »

FAUX ! Archi-faux mais on s’en tape, tant que les autres le croyaient, c’était très bien. Quant à se faire des idées, elle avait l’air d’avoir la tête sur les épaules celle-là au moins. Avec de la chance, il ne l’aurait pas aux fesses. J’avais peut-être un cœur, bon, j’en avais un mais je ne le montrerais pas.

« - C'est rien de plus que des abrutis qui te collent aux fesses en te disant de faire « ça plutôt que ça » pour ton bien. »

« Je ne peux pas vraiment te contredire sur le sujet. Passe une journée sous le toit Richter, ya de quoi devenir cinglé. »

Cette fois, je contrôlais parfaitement le ton de ma voix et mon expression. Tout le monde d’imaginait toujours que vivre sous le toit d’un Richter, c’était génial, qu’on avait tout ce qu’on voulait en claquant des doigts, qu’on était le roi et qu’il suffisait de foute ses pieds sous la table. Heureusement, personne n’osait y mettre les pieds. Bien entendu, Kat’ savait à quoi ça ressemblait parce qu’en plus, elle m’avait eu sur le dos. J’arriverais peut-être à m’excuser un jour pour ça… peut-être… Mais personne ne savait que vivre là, c’était vivre presque seul et dans le silence sauf quand il y avait des éclats de voix.

En entrant dans la rue, je me dirigeais tout droit vers une porte qui ne payait pas de mine et la poussait, mon sanctuaire à moi.
Je saluais le patron en rajoutant qu’aujourd’hui, il n’y aurait peut-être pas de taxi. Peut-être…

« - Ca sent le vécu. »

« Oui, ben oui, évidement. Quand je sors, c’est rarement pour boire de l’eau. Tu bois de l’eau toi quand tu sors peut-être ? » Je souris. « Tu peux prendre une grenadine si tu veux, ça me pose pas de problème. Tu peux être sage. »

Je m’installais à une table.

« Alors Aimée, une grenadine ? »

Non, vraiment, je ne pouvais pas m’en empêcher. Il fallait que je fasse chier.
[Je ne savais si on passe d'un endroit à un autre ici alors j'ai posté ici.]
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptySam 11 Aoû - 18:06




J'étais surprenante dans mon genre. J'avais quand même osé l'imaginer comme un simple paysan et pas comme un petit bourge qu'il était. En même temps, je n'avais rien à envier aux autres filles et au moins, moi j'osais dire ce que je pensais sans craindre son courroux. Comme s'il allait me frapper pour avoir osé imaginer une telle chose. J'aurais dû m'excuser non ? Pas politesse et tenter de remonter les choses en disant que je le voyais bien avocat ou quelque chose comme ça. Non, ce n'était tellement pas mon genre, tellement pas moi. Je n'étais pas aussi menteuse et hypocrite que lui, ouais dommage pour ses jolies fesses.

« Oh non, regarde moi bien, je suis l’authentique Elliot Richter, y a pas de surprise dans le kinder. Y a pas de chocolat fondant sous la couche amère. Je suis bien le connard arrogant habituel et j’finirais peut-être bien la soirée avec un verre sur la tête. Te méprends pas et surtout, vas pas te faire des idées. »

« - D'accord et moi je suis Danielle Aimée Jenkins et je me fiche pas mal que tu sois un connard arrogant. Richter ou pas. Même ton fric ne m'intéresse pas. Et je me fiche pas mal d'avoir évincé ton égo surdimensionné en t'imaginant avec le bas peuple. »

Et bam. J'avoue que je m'aime dans ses moments-là, parce que je trouve les mots justes pour m'exprimer, moi qui suis parfois tant de mal. Nan mais ce n'était pas la fin du monde d'avoir pu une seconde l'imaginer autrement que debout, un cigare à la bouche. Bon le costume et tout le tralala mondain, il devait connaitre mieux que quiconque. Au moins, je crois que ses parents le rendaient fou comme n'importe quel autres parents alors je rajoute rien. Je ne voulais pas non plus m'inviter chez lui pour voir ses parents adorés. J'imagine que chez lui ça doit être la fête. Ce qui expliquerait ce caractère qu'il affiche. Monsieur le Connard j'ai tout en claquant les doigts. Ouais, c'est ça. Il devait être plus libre que n'importe qui et ses parents ne devaient juste s'inquiéter de lui que pour ses études et son avenir. Gagne du fric mon fils, comme ton padre. Ça doit être ce genre de choses chez lui. La pression du rang social.

Stupide.

On finit par rentrer dans l'endroit. Le patron lui sourit et répond à son salut. Je regard l'endroit, curieuse, c'est dans mes habitudes de tout observer. Il faut que parfois j'arrête de regarder le monde comme si je n'étais jamais sortie de mon cimetière. Je sors, parfois. Bien que ça soit rare, mais je sors. Ce n'était pas la première fois que j'allais dans un petit bar avec un mec qui pourrait être à l'affiche d'un film tellement il est célèbre dans la ville. J'exagère un peu. Il se met à me taquiner, il blague. Est-ce que j'ai une tête à être sage ?

« Alors Aimée, une grenadine ? »

« - Un verre de Jacks. » Ma réponse est directe. Le whisky était la seule chose que je pouvais avaler sans me dire que c'était dégelasse. Je ne supporte pas la Vodka tant en soirée les gens ne buvaient que ça, mélanger a d'autre mixture. Quant au rhum je déteste ça. J'ai envie de vomir dès que je sens le gout et ce qui est dommage c'est niveau cocktail, il est beaucoup utilisé.

« - Mais j'hésite. Je peux être sage et m'amuser à te regarder te ridiculiser. Ça pourrait être drôle. »

Je le taquine parce que l'image me plait. Lui il boit et moi je lui soutire des souvenirs tordant et je crée un dossier dans ma tête. Que je ressors pour le taquiner dans le future. Je retire cette idée stupide de ma tête, sans le quitter des yeux. C'est vrai, qu'il avait tout pour plaire. Le physique, l'argent, l'humour. C'était stupide dit comme ça, mais c'était le cas. Je ne pouvais pas dire le contraire. J'étais loin d'être une très bonne menteuse, en réalité le mensonge je détestais ça, pourtant j'étais constamment obligé de mentir sur le pourquoi du comment.
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptySam 11 Aoû - 19:13

Oh la sale garce ! Là, j’étais vexé et agacé aussi. Personne ne se fichait que je sois le fils Richter, personne. Encore moins une gardienne de cimetière ou je ne sais quoi d’autre. Je pouvais au moins lui reconnaître une chose, elle était plus franche que la plupart des gens avec moi. J’étais déstabilisé par cette fille. J’aimais pas franchement ça et pourtant, ça avait quelque chose d’intéressant. Je n’étais pourtant pas curieux de nature.

« Hey miss cimetière, fais quand même gaffe à ce que tu dis. »

J’aurais pu rajouter un bout de menace mais je ne menace pas deux fois, le message doit passer tout seul.

Une fois à l’intérieur, je l’emmerdais un peu, histoire de… mais je souriais. Je souriais parce qu’elle n’imaginait même pas à quel point même complètement déchiré, j’étais capable de faire attention à ce que je disais. Pas ce que je faisais mais ce que je disais ça… Je ne sais pas comment mais j’y arrivais. Je suppose que mes plus noirs secrets se protégeaient d’eux-mêmes.

« Tu serais déçue et tu te ferais chier pour rien. »

Je commandais nos verres au comptoir, chopais un paquet de cacahuètes. Un sky pour elle et du rhum pour moi. J’étais un buveur de rhum. Je n’aimais ni la vodka ni le whisky mais le rhum… J’adorais ça mais sans mélange. La tequila aussi passait assez bien mais la tequila, ça se boit en groupe pour moi.
Je payais et revenais aves les deux verres et les cacahuètes.

Je lui posais son whisky devant son nez et moi mon verre de rhum devant le mien.

« Alors comme ça miss cimetière, on boit sur sky ? J’suis bien curieux de voir combien tu peux en avaler avant de te mettre à chanter debout sur la table. »

En réalité, j’étais tout aussi avide d’en apprendre plus sur son compte. Je n’étais pas curieux de nature, je n’avais aucune considération pour les gens et certainement pas pour elle. Ou si peu. Je n’allais pas la questionner ouvertement.

« Tu sais quoi ? On va faire un truc. Une question perso genre, vraiment perso, une seule sera autorisée de toute la soirée. Le reste, ce sera que des trucs à la con. Mais à cette question, il faudra répondre très sérieusement. »

Je ne comptais évidement pas tenir parole. Je n’étais pas un homme de parole, je n’étais pas un homme d’honneur. Peut-être me croirait-elle, peut-être pas. Peut-être me répondrait-elle franchement, peut-être pas. Au fond, je n’en avais rien à foutre. Le tout étant de voir ce qu’elle aimerait vraiment savoir sur moi. Je ne comptais pas jouer le jeu là non plus bien entendu.

Je m’allumais une cigarette en sentant mon verre de rhum. Pas le meilleur que j’avais jamais bu vu l’odeur mais pas le pire non plus. Le meilleur était à la maison, dans le bar que mon père croyait fermé de façon sûre. Quel crétin. Un coup de coupe papier dans la serrure suffisait à l’ouvrir sans abîmer quoi que ce soit. Il croyait toujours que c’était ma mère qui offrait à boire à nos visiteurs de passage. Soit il était stupide, soit il se foutait pas mal de ce qu’il advenait de ses bouteilles.

« Bref, à part ça, qu’est-ce qui te pousse à sortir de ton cimetière à part le bahut. T’as l’air aussi à l’aise ici qu’un lapin devant les phrases d’une voiture. »

Mauvais termes… Je tressaillis de façon imperceptible. Kat’… Bordel de merde… Tout finissait toujours par me ramener à elle. C’était impensable un truc pareil !
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptySam 11 Aoû - 20:41



J’étais fière de moi, mais il fallait que j’apprenne à me taire quand même. Je ne voudrais quand même pas perdre le lien qui nous unis. Oui, c’est ironique, mais pour le moment j’admets que je le préfère largement à l’autre espèce que je côtoie au lycée. Tellement superficiel. Il l’était aussi d’une certaine manière, mais j’avais l’impression qu’il était plus intriguant que tous les lycéens de mon lycée réunissent. Et c’était un petit lycée, mais c’était quand même des petits abrutis. Des filles sans cervelles, des garçons trop idiots. J’aimais la compagnie d’Elliot parce que ça me changeait du reste. Il me faisait sentir des choses que j’avais oubliées. C’était incroyable et frustrant parfois. Je crois qu’il ne cesse de surprendre au fur et à mesure qu’on avance.

« Tu serais déçue et tu te ferais chier pour rien. »

Nous étions rentrés et visiblement, même soul ce type arrivait à cacher sa part de mystère. On aurait dit une version du sexe opposé de moi. Quand j’étais soule, la seule chose que je faisais, c’était des conneries et je ne parlais que pour dire de la merde. En gros, j’étais de ces personnes qui avaient l’alcool heureux comme on dit. Bah ouais. Il fallait bien que je sois heureuse à des moments dans la vie, non ?

« - Oh zut. » je rajoutais une moue boudeuse à ça alors qu’il alla chercher nos commandes. Il ramena même des cacahuètes et moi je ne le lâchais pas du regard. Mon verre devant moi je le fixe un moment avant de le saisir.

« Alors comme ça miss cimetière, on boit sur sky ? J’suis bien curieux de voir combien tu peux en avaler avant de te mettre à chanter debout sur la table. »

Je lâche un sourire. Danser sur la table, je l’avais fait dans un bar à Boston. Oui, j’avais quitté Hartford pour un week-end et j’avais entamé une belle petite danse dans le bar, parce que je n’avais pas de quoi payer les verres qu’on avait bus. Un danse et la barman nous offrait tout à son compte, comment refuser ?

« - Si je me souviens bien, Aucun. » Chanter revenait au même, non ? De toute façon je ne chante pas, ma voix était terrible. Même chanter une petite mélodie pour endormir ça réveillé automatiquement la personne. Pour vous dire, j’étais un cas et je préfère de loin faire la pompom girl plutôt que de chanter devant des milliers de personne.

« Tu sais quoi ? On va faire un truc. Une question perso genre, vraiment perso, une seule sera autorisée de toute la soirée. Le reste, ce sera que des trucs à la con. Mais à cette question, il faudra répondre très sérieusement. »

Il m’intrigue. Ce type m’intrigue. Il a quelque chose de différent chez lui. Et je ne sais pas pourquoi, j’avais l’impression que pour lui tout ça était un jeu. Un jeu pour passer le temps plus que pour découvrir qui elle avait en face de lui et lui de découvrir qui elle était. Peu importe sa question, je répondrais en fonction. C’était trop tôt pour lui faire confiance et vu la menace dans le cimetière il était loin de me faire confiance aussi. Il fallait cependant que je trouve une question, une seule. Quelque chose qui m’intéressait vraiment. Quelque chose que je voudrais vraiment savoir sur lu. Je savais qu’il n’aimait pas ses études et ses parents. Sa vie n’avait pas l’air de lui plaire tant que ça, mais il en profitait un maximum vu sa réputation. Savoir le nombre de relations qu’il avait pu avoir ne m’intéressait pas non plus. Je sais qu’il s’inquiète pour sa cousine, mais je ne sais pas pourquoi il ne veut pas en parler. Tiens, la voilà peut-être ma question. Pourquoi il ne voulait pas montrer ça. Montrer qu’il tient à sa chère cousine ? Où est le problème la dedans ? C’était un membre de sa famille après tout… y’avais rien de louche la dedans… Bon je tente quand même, glissant mon verre sur la table d’une main à l’autre.

« - D’accord. Une question. Et ensuite on verra les trucs idiots. » Oui, d’abord j’accepte pour lui faire comprendre que ce genre de chose, ça pouvait être cool. J’arrête de fixer mon verre pour le regardait droit dans les yeux. « - Pourquoi tu as si peur qu’on découvre que tu tiens à ta cousine ? »

J’étais suicidaire dans mon genre, mais ça je pense qu’il va finir par le comprendre. J’ai perdu quelque chose en moi qui m’arrête avant que j’aille trop loin. Qui sonne comme une alarme. Qui évite que je dise les mauvaises choses. Cette limite, elle a disparus depuis un moment maintenant.
Je le regard allumer sa cigarette et sentir son verre de ruhm. Je n’avais pas encore touché à mon verre, non. J’avais l’impression de devoir attendre le bon moment.

« Bref, à part ça, qu’est-ce qui te pousse à sortir de ton cimetière à part le bahut. T’as l’air aussi à l’aise ici qu’un lapin devant les phrases d’une voiture. »

En parlant de bon moment. Phare d’une voiture. Ça raisonnait dans ma tête. La scène déboulait dans mon esprit à tel vitesse et que je bu mon verre entier d’un trait. Je ne voulais pas fermer les yeux par peur comme si j’étais de nouveau dans la voiture, ni même sursauté en entendant dans ma tête le bruit de la voiture se retourner. Me fixer sur le verre arrêta mon corps dans son automatisme habituel lorsque cela m’arrivait.

« - Je ne connais personne ici et je suis pas du genre à trainer dans la ville pour me faire des amis. » Voilà, j’étais sincère et je ne mentais pas. La vrai raison c’était surtout que j’avais peur qu’un jour quelqu’un me reconnaisse. J’étais toujours dans le Connecticut, à une heure d’Hartford. N’importe qui pouvait passer ici et poser une affiche.

Non, mes parents… plutôt Tom et sa femme se fichait pas mal de ce qui m’arrivait. Ça faisait un mois quand même.

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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyDim 12 Aoû - 11:09

« - Oh zut. »

Cette petite réflexion me fit sourire. Vraiment. Mais c’était on ne peut plus vrai. Combien de personne avait essayé de me rendre ivre pour en savoir plus sur moi ? Un sacré paquet. Et je n’avais jamais rien dit de très intéressant. Jamais. Les gens n’avaient pas besoin de me connaître. Je ne comprends pas cet intérêt de partager ses petits secrets, sa tristesse, sa peine.
« Dis-moi ce qui ne va pas. » Combien de fois n’avais-je pas entendu cette phrase dans la bouche d’une fille quand je tirais la gueule. Ma réponse était toujours identique. « C’est toi qui m’emmerde. » Vraiment, est-ce que j’avais une gueule à me confier ? Non. Je ne me confiais pas. Je ne m’épanchais pas non plus. J’étais qui j’étais et rien n’y changerait jamais rien, un point c’est tout. Pas la peine d’essayer de passer pour un mec aimable quand on était juste incapable de ne pas blesser les autres.

« C’est comme ça ! »

Une fois à table, je fus déçu d’apprendre ça. Pas de spectacle improvisé donc. Bah… On verrait bien. Qui sait.
Quand j’avais dit, une question peso, je n’avais pas pensé à ce qu’elle me tombe tout de suite dessus. Je pensais qu’elle la garderait pour plus tard. Je ne comptais pas y répondre sincèrement, c’est juste mais là, tout de suite, j’étais prit de court. Je ne m’attendais pas à ce genre de question. Oui… vraiment tout me ramenait à Kat’.
Il fallait que je trouve quelque chose à dire de convaincant et surtout, d’absolument faux et très loin de la vérité.
Je fis le tour du haut de mon verre avec mon doigt en réfléchissant et en tirant sur ma cigarette.

« Être attaché à quelqu’un, c’est une faiblesse. Je ne peux pas avoir de faiblesses, une faiblesse, ça vous retourne comme un gant et ça vous met les tripes à l’air. »

J’avais contourné la question bien malgré moi pour une fois et surtout, je n’avais pas menti au final. C’était une réalité. Je ne pouvais pas me permettre de m’attacher à qui que ce soit. Ce genre de choses finis toujours par vous retomber sur le coin de la gueule un jour et ce, d’une façon ou d’une autre. Je n’avais aucune envie qu’on se serve de ce genre de choses contre moi parce qu’à terme… je pense très sincèrement que je choisirais ma protection plutôt que le bien être de quiconque.
Je prenais plaisir à blesser certaines personnes et pour d’autres… c’était une autre histoire mais personne ne devait l’apprendre, la seule personne à qui je faisais du mal dans ces cas-là, c’était moi-même et ça n’était que justice. J’étais ainsi et je le resterais. Je n’étais pas masochiste, j’étais juste très réaliste. Ainsi, personne ne pouvait mieux me blesser que moi-même. Au moins, j’étais protégé, j’étais sur de ma propre tête, de mon propre cœur et ça même si je devais le combattre et le mettre en pièce en personne.

« - Je ne connais personne ici et je suis pas du genre à traîner dans la ville pour me faire des amis. »

« Ami… Le concept dans le coin, j’le trouve assez étrange. Y a qu’à lire la paperasse de la ville pour s’en rendre compte. L’amitié, c’est comme la famille c’est relatif. Ça peut s’avérer utile mais c’est très relatif et c’est surtout toujours en sens unique. »

Je n’étais pas cynique, simplement réaliste avec mon propre vécu. Quand j’entendais les mots amour, amitié et famille, j’avais toujours une furieuse envie d’éclater de rire ou d’éclater la tête de la personne qui venait d’énoncer une telle connerie.
En y réfléchissant bien, je crois qu’il est de notoriété publique que je n’aime personne à part moi. C’est très bien ainsi. Mon secret est en sécurité.

Je tirais sur ma cigarette une fois encore et j’attrapais mon verre. Je préférais qu’on me haïsse, je préférais comme me prenne pour un con. Je n’étais peut-être pas un génie mais je n’étais pas non plus le dernier des imbéciles.

« À notre santé et surtout pas au monde qui nous entoure. »

Je souriais comme un dément. Je crois qu’il était clair dans ce sourire, que j’avais un mépris profond pour tout ce qui m’entourait. Je crois qu’il était clair aussi, que je m’en satisfaisais faut d’avoir autre chose. Je crois surtout que je cachais très bien que je n’étais pas quelqu’un de stable ni de solide.
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MessageSujet: Re: “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ”   “ – La mort nous entoure, tu as peur ? ” EmptyDim 12 Aoû - 14:54



Dommage, moi qui espérait tant le voir me raconter ce qui le rongeait de l'intérieur pour ensuite imiter je ne sais qu'elle humoriste voire même finir par me raconter que dans sa tête il se prend pour un lapin blanc qui doit sauter toute les filles de la ville. Il faut croire que non. Je ne verrais jamais ce côté idiot et crétin, parce que monsieur était parfait dans son rôle. Il fallait que sa rentre dans ma tête maintenant. Que j'arrête de croire que je serais celle qui change le monde et les gens. Je devais arrêter de croire des choses aussi stupides et inutile. D'une manière ou d'une autre je me sentais plus proche de lui que n'importe qui dans cette ville - sauf sa famille bien entendus. Je me sentais comme si je découvrais quelqu'un à chaque minute qui s'écoule. Mon regard changeait constamment sur lui. Je pouvais le trouver irritant, comme marrant. J'aurais pu à ses blagues comme hurler face à ses menaces.

J'étais complètement indécises sur lui et incapable de le juger tant je n'avais pas d'idée de qui il était vraiment. Je savais juste que ce connard était un connard, avec un coeur bien caché. J'étais donc rentré dans son jeu, si gentiment proposé. J'avais balancé ma question comme la chose la plus normale du monde, mais j'avais réfléchis avant tout de même. J'avais quand même tenté de trouver quelques choses qui en valent la peine. J'attendais sa réponse, sans vraiment montrer de l'impatiente, mais plutôt de la curiosité. Je crois que je voulais savoir. Je voulais savoir s'il allait être honnête ou s'il allait me mentir. Je voulais essayé de deviner ses pensées, comme un psychiatre ou un détective. D'ailleurs quand j'y pense, Katherine c'est une détective, non ?

« Être attaché à quelqu’un, c’est une faiblesse. Je ne peux pas avoir de faiblesses, une faiblesse, ça vous retourne comme un gant et ça vous met les tripes à l’air. »

Une faiblesse. Il n'avait pas tort en disant que les gens utilisaient les faiblesses. Que ça se retournait sur soi. En fin de compte, elle était satisfaisante sa réponse. Je crois que je comprends mieux que quiconque pourquoi maintenant, peut-être il y avait plus, peut-être c'était tout, mais je m'en fichais. Il avait été honnête, je ne pense pas que tout ce qu'il vient de dire est un mensonge. Non, je crois même qu'il est assez sincère. Au fond ça répond bien à ma question, il ne veut pas en parler parce que de savoir qu'il tient à elle, ça risque de montrer que c'est sa faiblesse ? Bon je m'embrouille surement

« - D'accord. » C'est tout ce que j'ai à dire. On avait tous nos faiblesses, et pour moi c'était loin d'être une force. Ceux qui disent qu'on évolue et qu'on grandi, qu'on avance dans la vie grâce à nos faiblesses, j'aimerais bien leur planté une fourchette dans la main, juste pour leur dire que ça, cette douleur équivaut à 0.1 % de ma faiblesse, alors commence je pouvais avancer avec ça dans la vie ? Je lui explique d'ailleurs que je ne sors pas parce que je n'étais pas du genre à aller me faire des amis et sa vision sur la chose me plait. C'est relatif, j'ai envie de dire que tout est relatif dans la vie.

« - Mieux vaut être seul que mal accompagné, c'est ça ? »

J'aurais pu dire « n'est-ce-pas » au lieu de « c'est ça ? » mais je ne sais pas, c'est sorti tout seul. Dans mon cas, la solitude était ma seul ami, je ne risquais pas un jour dans sortir. D'attraper la lumière plus loin, d'avoir des personnes dans ma vie qui comptera plus que pour du beurre. Peut-être avec le temps, si je suis sûre qu'on ne me retrouvera pas et quqe je puisse vivre ici sans avoir peur qu'un jour quelqu'un frôle la pancarte de la ville avec une affiche de moi.

« À notre santé et surtout pas au monde qui nous entoure. »

Je jouais de nouveau avec mon verre vide. Je crois qu'il déteste tout ce qui l'entoure. Sinon pourquoi ce sourire. Mais je me demande si à ce moment précis, il m'inclut dans le truc. Si je fais partie de ce monde ou je suis l'exception ce soir. Je pense à ça d'une manière idiote, mais ce n'est pas grave.

« - Santé. » et je lui montre mon verre vide. Avoir pensé à Tommy m'avait forcé à tout boire et j'ai encore le whisky qui me brule au fond de la gorge. « - J'cois qu'au lieu de faire des aller-retour inutile vers le bar, tu devrais carrément prendre les bouteilles. Plus pratique. » Je lui envoie un gros sourire. Après tout, c'est lui qui paye.
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