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MessageSujet: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyLun 2 Juil - 21:51


never thought i'd have to retire,
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    Les cris, les assiettes cassées, les fausses notes, les partitions qui volent. Tu ne rentres que lorsque tu as des ennuis, avait dit sa mère lorsqu'il avait sonné à sa porte, mais là c'est le bouquet. Il était arrivé sans affaires, sans cigarette, juste son portable et sa main cassée. « Laisse-moi, s'il te plait. » Mais ce n'était pas ses mots, c'était ceux de March. Il les répétait comme un robot, un automate rien que ça. De toute manière il n'est plus que ça, dès le moment où son pied passe la porte, dès le moment où il retourne dans cette maison. Il y a quelque chose de sécurisant, comme sortir de sa chambre à seize heures et trouver le thé préparé, ou encore taper dans le paquet de cigarettes de sa mère. Mais est-ce vraiment bien lorsqu'on arrive dans la cuisine et qu'on s'assoit à table, seul, le thé presque froid, ou encore prendre des cigarettes et savoir qu'il va falloir les rendre. L'argent, Yaël, c'est cher les cigarettes. Et il le sait, pas besoin qu'on lui rappelle sans cesse. Et aujourd'hui, c'est un jour qui n'est pas différent des autres, Yaël est assis à table, sa main entourant la tasse froide et son regard fixant la chaise vide face à lui. You and me baby stil flush all the pain away. Des cernes sous les yeux, à force de s'endormir et ne faire que des cauchemars comme si un monstre avait décidé de dévorer tout ses rêves, penché sur son lit. Est ce qu'il y a vraiment une issue ? Il entend son prénom crié et il sursaute presque, ses doigts se referment un peu sur la tasse. Ici, il n'est qu'un boulet, la cinquième roue du carrosse, on le traîne derrière. Il ne fait rien, reste avachit sur le canapé ou enfermer dans sa chambre, il fume clope sur clope, il ne parle pas et ne participe même pas au ménage. De la mauvaise foi ? Non, juste l'envie de rien. Et pourtant il faut qu'il fasse quelque chose, toujours, alors il se lève et marche à grandes enjambées, il saute sur place presque. Il doit bouger. Si sa mère gueule, c'est sûrement pour le verre cassé. C'est plus la rage qui l'a fait le jeter contre le mur que la maladresse, pour une fois.
    Le piano retentit, et il connaît ces accords par cœur, mais ce qu'il connaît surtout c'est le sourire suffisant qu'à eu Maël en le voyant rentré. Ne pas s'énerver pour pouvoir rester, voilà. Mais il n'en peut plus, Yaël sent tout son corps se tendre comme s'il allait exploser, et cette musique... La tasse part, se fracasse contre le mur, et ça lui plaît. Sa mère arrive, alerté par le bruit. « Yaël ! » Mais il est déjà trop tard, l'anglais a attrapé la théière pour la fracasser avec la tasse. La porcelaine éclate vole, dangereuse, et retombe au sol, à ses pieds, sa mère n'en revient pas. Un monstre. Pourquoi n'était-il pas plus comme Maël ? Il a comprit la chanson. Mais lui il n'aime pas la musique, lui il est fait pour les histoires, les partitions il n'y comprend rien, il n'y a même pas de mots, c'est pas joli. Où sont les métaphores ? La ponctuation, les point-virgules. Au diable Maël et ses feuilles ! Au diable tout ce monde. Il s'approche de sa mère, elle recule, comme March l'avait fait. Il fait peur, hein. « C'est comme ça que je bois le thé chez moi. » lâche-t-il, le regard effronté avant de se diriger vers la porte d'entrée et sortir. Partir, s'enfuir, la liberté. Il ne peut plus rester ici, mais il ne peut pas rentrer, alors il se retrouve bloqué et il erre dans les rues, il n'ose aller nul part, il n'ose pas retourner au parc, il n'ose pas entrer dans un café, de toute manière il n'a pas d'argent. Alors il traîne toute la journée, il se tourne et retourne toute les questions possibles dans sa tête. On ne peut pas faire comme si cette guerre n'avait jamais existé, March ? Juste... Juste rester ensemble. S'il faut rester assis l'un à côté de l'autre, à ne rien dire, ça lui va aussi, mais il préfère encore faire sourire. C'est peut-être à lui d'enterrer la hache de guerre ? Et depuis trois jours il n'a que ce prénom à la bouche, que ce petit prénom dans sa tête qui résonne, coincé entre chaque battement de cœur. BAM, March, BAM, March, BAM, March. Il s'est insinué dans ses veines, dans son corps, dans son esprit, comme un poison. Un doux poison. Il a l'impression que tout est gelé en lui, comme s'il manquait quelque chose, même les souvenirs et les rêves sont gelés, les rouages, tout. Retourner à l'appartement, recroqueviller sur le canapé, voir les aller-retour de March, se sentir revivre un peu, toucher du bout des doigts les rêves.
    Il se fait tard, il va mourir de faim bientôt, et sa main lui fait mal, elle brûle encore, comme pour rappeler. Yaël s'attarde sur son bandage, l'observe un instant et soupire... il ne peut même pas bouger les doigts, sa main gauche est foutu, il ne peut même pas écrire. Qu'est ce qu'il va faire, hein ? Ses pas l’amènent à l'appartement, comme un fantôme, oui c'est ça, il va hanter les lieux, comme March a hanter ses pensées. Il suffisait de fermer les yeux pour apercevoir un fantôme gris, une ombre. Et les rouvrir ne suffisait pas à les faire disparaître. Sans s'en rendre compte il est déjà devant sa porte, il entre déjà dans l'appartement et referme la porte derrière lui. Une odeur écoeurante le prend au nez et il connaît cette odeur que trop bien, c'est celle de la cigarette. March a invité des gens ? Pas son genre. Il... Il fumerait ? Quand même pas... Yaël secoue la tête, il ne veut pas savoir, ou plutôt ne préfère pas. Il sait que c'est de sa faute. L'appartement est tout retourné, et ça ne le choque même pas alors qu'il s'approche de la cuisine et se sert un bol de Lucky Charms. March ne semble pas être là, alors il peut souffler un peu. D'une main il amène son bol et sa cuillère dans le salon et s'assoit dans un coin du canapé, contre le mur et pose sa tête contre avant de commencer à manger, le bol posé sur ses genoux, essayant de le tenir de sa main blessée. La porte sur sa gauche, à l'opposé du canapé, s'ouvre et une ombre se profile dans le salon. De tout ces vents, un seul m'emporte, lorsque ton ombre passe la porte. Son cœur s'accélère, padam, padam, padam, et il se recroqueville un peu plus dans son canapé alors que March apparaît dans un état... pas vraiment charmant, couvert de peinture, sentant la cigarette jusque là, perdu. Le cœur de Yaël se serre et une voix résonne dans sa tête. C'est de ta faute, de ta faute, ta faute. Il n'ose rien dire, assis dans son canapé, il n'y a que ses yeux qui le regarde, apeuré, appréhendant la suite.
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March L. Richter
MARCH HARE si ton cerveau déraille, c'est fini.

March L. Richter

→ INSCRIT DEPUIS : 12/06/2012
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→ LOGEMENT : dans un appartement qui sent la peinture à plein nez.
→ JOB(S) : artiste.
→ HUMEUR : c'est une très bonne question.



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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyMar 3 Juil - 5:11

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❝ Ce qui caractérise l'enfant, ce n'est pas tant qu'il passe sans effort de la réalité au rêve, c'est qu'il vit dans un monde sans communication possible avec le monde des adultes. Il n y a pas de mots pour rendre compte de ses tribulations ténébreuses. L'enfant avisé le sait et en accepte les conséquences inévitables. Quand ces conséquences commencent à lui paraître trop lourdes à porter, il cesse d'être un enfant. ❞

Mes yeux s'ouvrent et tout est flou. Autour de moi, des paysages, des visages inachevés. Couché sur le sol, je tente de me repérer. Parce que oui, sur le coup, j'ai du mal à me rendre compte du lieu où je suis. Un, deux, trois. Et là, tout me revient. Trois jours, oui, c'est ça. Je me revois dans l'appartement, seul. Des meubles qui valdinguent un peu partout et, je crois que la plupart des pièces ont été touchées par mes mains folles. Mais, plus je tente de revoir tout ça, plus ma tête me fait souffrir, comme des coups. J'appelle ça, le méchant calme après la monstrueuse tempête. Un peu comme la gueule de bois, sans vomir. Je me redresse, pour finir assis sur le sol. Mes mains sont bleues, mes cheveux ont des nuances des vert et mon visage ? Je sens quelque chose dessus, surement une tâche. Rouge ou autre, je ne sais pas la couleur. Mes vêtements sont dans un état tout aussi coloré. De la fumée, beaucoup de fumée. Il est vrai que durant ces trois jours, je n'ai pas lésiné avec le bâton blanc écoeurant. Au début, je toussais, et maintenant j'en ai besoin d'une certaine façon. La cigarette calme les grands nerveux et je n'ai pas été une exception. Je déglutis, passe ma langue sur mes lèvres, et sans vraiment le remarquer, ma main se pose sur ce paquet rouge. Elle en sort ce cancer et le porte à mes lèvres. La fumée passe dans ma trachée. Bon dieu ça pique,ça attaque directement, ça tue mes poumons. Mais, tant pis. Juste la fumée qui s'échappe de mes lèvres.
Silence.
Tu es si ... si, imaginatif. Imaginatif, imaginatif.
Mon coeur commence à augmenter la cadence, je secoue la tête. Je n'en peux plus, je suis lessivé, vide de toutes mes forces. Je revois Yaël et ses larmes, Yaël et sa main saignante. Yaël et sa bonne humeur. Une insulte m'échappe en sentant la cendre de la cigarette tomber sur mes doigts - c'est que ça brûle en plus. Faut pas jouer avec le feu, mais tu le sais ça. Non ? Je me lève, passe ma main sur un mur et m'approche de la fenêtre, pour l'ouvrir. Cigarette entre les lèvres, un vague sourire s'accroche à mon visage, en sentant le vent passer sur mon visage. Trois jours, vides, morts et enterrés. Tout ça, à cause d'une discussion. En temps normal, je ne juge pas les avis des autres, je ne prends pas la peine de débattre, de m'attarder sur eux. Mais, avec Yaël j'ai sentis une balle me traverser les tripes, d'un coup. Réduit à un monstre déglingué pendant quelques jours, je me demande si j'ai eu le temps de réfléchir à tout ça, entre une danse avec la chaise et une autre avec une assiette. Tu parles, après ta crise de furie, tu as commencé à fumer. Après, amusons-nous avec les toiles. Et pour finir, t'as dormis. Effectivement, au moment précis où j'ai posé mon pied sur le parquet, j'ai cessé de penser. Peut-être pour me protéger des mots et des phrases, surement. Je me surprend à me dire, que j'aimerais le voir débarquer et dire que tout ça, ce n'était qu'une mauvaise blague. Mais, non, je divague. La bouche trahis les pensées. J'en ai marre de me torturer comme ça. Je m'étire, mon dos craque. Tu commences à te faire vieux. Des paroles en l'air, oui. Aujourd'hui je vais ... hm. Oui rien du tout en fait, je verrais bien. De toute manière, je ne sais même pas quel jour de la semaine nous sommes. Désespérant. Je me met à rire bêtement, l'air de rien. Un relâchement de tout ce qui a pu se passer, de tout ce qui a pu être dit. Quelques secondes - ou minutes - et de nouveau, ce silence de cimetière. Quelle horreur. Avant, il y avait de la vie ici. J'ai l'impression d'être un fantôme qui erre sans grande raison. Un fantôme est bien plus actif que toi, tu es complètement amorphe cher lièvre. C'est tout juste si tu parles, tout juste si tu vis. Grimace. Je tente de voir mon reflet dans la fenêtre. Il est vrai que je me suis connus sous des meilleurs jours. Je pousse un soupir et toujours cette lune face à moi, elle n'est pas pleine mais je l'entendrais presque rire de mon " triste " sort. Un jour, tu verras tu ne riras plus de moi, un jour les rôles s'inverseront. Une main dans la poche, l'autre reste dehors. Le petit rouleau de tabac, commence sérieusement à rétrécir. Non loin de l'encadrement de la porte de ma salle, il y a une petite table et dessus, un cendrier. Je m'approche et écrase cette petite fin dedans. J'hausse les sourcils, un regard, quelque chose. Je manque de faire une attaque en le voyant sur le canapé. Un simple sursaut - faut pas me faire des peurs comme ça aussi, bon c'est vrai que je n'ai pas l'oreille vraiment fine quand je suis dans cet état second, mais tout de même. Yaël est là, enfoncé dans le canapé, comme un enfant effrayé. Aujourd'hui, je suis le croque-mitaine, le méchant qui fait peur, celui qui saute sur le minot qui se trouve au pays des rêves. Je pince ma lèvre inférieure, rien, c'est vide. Je vois encore ce fossé, à nouveau. Stop, faut arrêter de réfléchir, tout de suite. Trop crevé pour gueuler à nouveau, fatigué pour tout et rien. Je papillonne des yeux puis les frotte avec mes mains. Comme si, je rêvais. Mais non, il est revenu. « On est quel jour aujourd’hui ? » Mais quelle réaction, mais quelle gourde oui. Tu parles d'une façon de parler tranquillement. En fait, je suis assez étonné de lui adresser la parole, mais, ceci dit, réfléchir ça donne trop mal à la tête. Et là, je suis tout sauf dans l'état de réfléchir. Je tire une grimace, ma voix est presque cassée. En même temps, trois jours sans parler, ça fait des dégâts, je tire une grimace. On dirait un ours. Je tape sur mon torse, tousse légèrement avant de croiser mes bras sur mon torse, j'avance, lentement, mais pas vers lui. Je n'ai pas encore le courage de l'affronter totalement face à face. Mes yeux se baissent sur lui, et là, un éclair blanc. Un pansement, dieu il a vraiment dû s'achever la main pour ne pas pouvoir la bouger. « T'y es pas allé de main morte on dirait. » Sans mauvais jeux de mot, franchement. Les sourcils haussés, mon coeur tangue dans mon torse et cette boule apparait à nouveau. Non, stop, j'en peux plus d'y penser, ça me fatigue, ça me tue. Malheureusement, je ne sais pas quoi dire de plus pour briser la glace. Je n'ai pas envie de le faire trop espérer, non, quelque chose a éclaté ce jour-là, je ne saurais dire quoi, mais ça ne sera plus comme avant - à moins que par miracle il se souvienne, et encore j'ai des doutes. Je le sens, je le sais - fataliste vous dites ? J'ouvre la fenêtre pour croiser à nouveau le regard de cette lune. Mes yeux se perdent dans le ciel, la contemplation d'une nuit presque banale.
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyMar 3 Juil - 19:16


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    Il prend un soin tout particulier à ne pas croiser son regard, à ne même pas regarder ce qu'il fait, mais l'odeur de la cigarette lui fait redresser le nez. Depuis quand March fume ? Depuis quand... Depuis quand c'est le bordel à ce point dans sa tête à lui ? Yaël ne comprend plus rien, il aimerait juste tout effacer, malheureusement c'est la solution de facilité, et rien n'est facile à présent. Et March le voit, il sursaute comme s'il avait vu un fantôme et ça doit être un peu ça oui, avec sa peau blafarde et ses grands cernes, recroquevillé dans son coin. Une vision, comme dans les pires films d'épouvantes. Un éclair de culpabilité traverse Yaël alors qu'il arrête de manger, sa cuillère encore stoppée dans sa main, comme si elle allait encore se plonger dans le lait. Et si c'était la tête de Yaël qui plongeait ? On se noie dans le lait, ni vu, ni connu. Il n'a plus la force de supporter une nouvelle dispute, pas maintenant, pas après ces trois jours. Allez, on fait comme si de rien n'était, on sourit et on se fait des promesses d'enfants. Mais ce n'est pas comme les autres fois, on a beau faire semblant, il y a quelque chose de casser au fond. March n'en revient pas, il doit penser que Yaël a du culot, mais c'est juste un trop plein de tout. Maintenant, il a l'impression de ne plus connaître March, et à ça se rajoute la furieuse envie de tout savoir, de le connaître par cœur, de ne plus rien dire de mal. Une illusion. Et voilà l'écrivain qui n'ose plus bouger, n'ose plus respirer, comme un animal, il est tapis contre le canapé. Il a peur de se retrouver à la rue, il a peur de rien trouver à dire. « On est quel jour aujourd’hui ? » Faire comme si de rien n'était, se créer un sourire, oublier qu'on a existé à travers des cris, se mentir. Mais Yaël en a marre maintenant, il ne veut plus mentir, il ne veut plus faire semblant, et c'est sûrement parce qu'il y a quelque chose de nouveau en lui. Et il refuse d'y croire. Mais il n'a plus la force de se battre, plus maintenant, il a trop pleurer, il est mort une centaine de fois depuis, il a posé les armes. Alors c'est partit pour les mensonges, si on doit façonner de nouvelles choses, il faut bien commencer par là. Quel jour on est, hein ? Le troisième jour depuis la dispute, le troisième de souffrances, le troisième de tasses cassées, le troisième de colère ravalée, le troisième jour de rêves brisées, le troisième jour des émotions fortes. Mais s'il faut poser un nom dessus, il a oublié lui aussi. « Je ne sais plus. » Le monstre l'a dévoré de l'intérieur, il n'a plus rien vécu à part ces trois jours, hanté par un fantôme, à se parler à soi-même comme si c'était Lui.
    « T'y es pas allé de main morte on dirait. » Un sourire s'étire sur les lèvres de Yaël, mais ça s'apparente plus à une grimace qu'autre chose en fait. Il se rappelle le banc blanc, il se rappelle le sang dessus, il en voulait partout, recouvrir, repeindre le banc, les murs, les toiles. Rouge, tout est rouge. Et tout ces gens... Non, il ne peut plus revivre ça. Et là maintenant, dans le salon, pour Yaël ça s'apparente plus à un jeu : à celui qui détruira mieux l'autre. Il ne sait pas quoi répondre tout de suite. On brise la glace pour se rendre compte qu'on tombe dans une eau gelée. Ce n'est pas mieux, ça coupe le souffle et ça pique partout, surtout les yeux. Ca tort le ventre, ça le noue et le secoue dans tout les sens. Y a quelqu'un de vraiment pas net qui tire les ficelles là-haut. March ouvre la fenêtre, se perd dans la contemplation de la lune, alors que Yaël pose maladroitement son bol sur la table dans une nouvelle grimace. « J'aurais préféré qu'elle soit morte, au moins j'sentirais plus rien. » Parce que la douleur qui lui traverse la main est encore présente, beaucoup moins lancinante qu'au début, mais toujours là, comme pour prévenir. Vicieuse douleur, elle s'est glissé jusque dans le cou de Yaël, elle siffle à son oreille de sa langue de serpent. Personne n'a osé le tuer depuis l'autre jour. Une cigarette, vite. La main valide se glisse dans la poche de son jean et en ressort une cigarette en piteuse état mais fumable, heureusement. Par réflexe, il s'est levé pour s'approcher de la fenêtre, pour fumer dehors, et il s'est placé aux côtés de March. Son cœur bat un peu comme pour lui signaler que c'était indécent un tel rapprochement. Pas besoin de lui rappeler. J'ai tout mes doigts, prends ma main mais ne serre pas. Il allume sa cigarette, et fume dans un quasi-silence, il a peur de parler et d'espérer pour tout voir s'effondrer après. Et pourtant, il déteste cette situation. Que faire de plus ?
    Doucement, Yaël tourne son visage vers March, il remarque la peinture, les différentes couleurs, l'atroce odeur de cigarette. Bordel, il en revient pas. Son cœur se serre, il n'a plus envie de battre, il reste coincé dans sa poitrine, il sait que c'est de sa faute. Penser, un moment, que March pourrait le haïr et voir sa vie passé sans jamais n'avoir guérit... Ca le ferait presque chialer. Mais il a épuiser les larmes, il a trop pleurer pendant ces trois jours. Surtout le premier, oh oui, surtout le premier. Et le regard de Maël... Bon dieu, il était prêt à lui arracher les yeux cette fois-là. Mais il n'a rien fait, n'a rien dit, jusqu'à ce qu'il explose. Après tout, sa mère a sans doute raison, il est un monstre, et ça vraie place est ici, dans cet appartement. Ici il peut se jeter contre les murs en hurlant, on ne lui dira rien, on lui proposera une nouvelle tasse de thé. « Tu sais ce que j'ai envie de manger ? Un kit-kat. » WOW. Dis donc ce soir ils se défient de dire les phrases les plus pourries dis donc ! Y a du level ce soir. Sinon y a une tonne de choses qu'il mangerait si vraiment quelqu'un se lance pour faire la liste. Pitoyable, pitoyable, pitoyable. Laisse-moi, s'il te plait. La phrase résonne dans sa tête, en boucle, comme une mauvaise musique, comme si le CD était rayé. Ca doit être ça. Yaël sait ce qu'il lui reste à faire, il se redresse, tenant maladroitement sa cigarette de la main droite, et il se tourne vers March. « Si tu veux que je te laisse, dis le moi. Par contre, j'te donne juste un conseil : tu devrais prendre un bain. »
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March L. Richter
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyMar 3 Juil - 20:37

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❝ Ce qui caractérise l'enfant, ce n'est pas tant qu'il passe sans effort de la réalité au rêve, c'est qu'il vit dans un monde sans communication possible avec le monde des adultes. Il n y a pas de mots pour rendre compte de ses tribulations ténébreuses. L'enfant avisé le sait et en accepte les conséquences inévitables. Quand ces conséquences commencent à lui paraître trop lourdes à porter, il cesse d'être un enfant. ❞

Il y a un malaise. Oui un énorme malaise dans l'air. Et, de toute manière, je devais m'y attendre. Soit ce malaise viendrait de moi, et soit de lui. Je penche plutôt pour lui maintenant. Moi ? Je suis juste fatigué. Enfin, fatigué est un bien grand mot. Ma tête n'arrive plus à suivre, les mots se mélangent et mes mots ne traduisent pas mes pensées les plus profondes. C'est triste et par simple nervosité, je me met à m'attaquer à nouveau à ma lèvre inférieure. Torture ? Un peu. Mais je n'y porte pas vraiment attention. Le voir est bien pire. Il agit de deux manières, entre l'ange et le démon, le bien et le mal, l'antidote et le poison. L'entendre me fait du bien, tellement de bien. Puis, ce souvenir vient tout gâcher, tout briser d'un seul coup. Comme un miroir. Je suis le miroir, il est la pierre. Un adulte digne de ce nom, devrait pardonner aussi vite fait que possible. Mais, je ne suis même pas humain. Alors à quoi bon faire comme eux ? Pourquoi les suivre, faire le petit mouton ? Toujours à penser, à parler comme eux. L'enfant intelligent sera considéré comme trop mature, alors que l'adulte trop enfantin, sera considéré comme immature. C'est à se tourner la tête dans tout les sens, je n'arrive pas à les comprendre. Pourquoi s'arrêter à une seule hypothèse ? Une seule idée ? L'enfant croit à ce type bizarre en rouge, le père Noël je crois, oui, c'est ça ! Et pourquoi pas l'adulte ? Réalité, pas réalité, croire en quelque chose d'autre, ne fait jamais de mal. Et pourtant, c'est à penser qu'ils croient le contraire. Je passe une main sur ma tempe gauche et commence à masser. Bon dieu, le contre coup est douloureux dans son genre. Comme des migraines, mais en pire, ou quoi que peut-être moins, je n'en sais rien. Là est le point négatif du lièvre de Mars. Sa faiblesse à s'énerver et après, finir à moitié dans les vapes. Bon dieu Alice, tu n'aurais pas pu me donner un autre caractère ? D'autres points négatifs ? Parce que là, c'est vraiment trop. Tu es du genre à aimer voir souffrir tes créations, surement. Je n'ai pas pris le temps de faire attention à sa réponse. Trop plongé dans mes pensées, contradictoires comme logiques. Je suis coincé entre le type qui a besoin d'aide, et celui qui n'en veut pas et préfère se fermer dans sa bulle, dans ses pensées. Coincé entre trop de choses, entre l'homme et l'enfant, le vivant et le mort. « J'aurais préféré qu'elle soit morte, au moins j'sentirais plus rien. » Ah la douleur physique, étonnante, et parfois on peut croire qu'elle est plus difficile à supporter, et pourtant. J'aurais préféré me prendre un poing que d'entendre des mots. Le poing peut casser, mais le mot lui peut anéantir complètement. Je ne suis pas au stade de l'homme qui mettra sa vie en l'air, pour une seule personne. Je suis juste, perdu ? Oui, c'est le mot juste. Perdu. Comme le gamin qui a perdu sa maman dans une rue, il aura beau courir et hurler son nom, elle ne répondra pas. C'est à se demander alors, si sa mère est partie de son plein grès, l'abandon, ou alors tout simplement la petite perte, et dans ce cas, il la retrouvera sans soucis. L'abandon ou la petite perte ? Je ne sais pas, je n'arrive même pas à tellement analyser la situation. « Tu pourrais plus écrire. Ce serait triste pour les enfants, tu crois pas ? » La voix ni joyeuse, ni malheureuse, ni rien. Tout simplement neutre. L'énervement ne fait qu'agrandir la douleur et la joie, tout autant. La surexcitation après hibernation, c'est pas vraiment bon. Amorphe, amorphe, amorphe. Ouais, c'est ça. Complètement amorphe, un véritable chewing-gum. Je roule des yeux et j'entends ses pas. Il se rapproche.
Avoue tu as peur, peur qu'il remue le couteau dans la plaie. Peur qu'il rigole, peur que tout se dise à nouveau. Je pousse un soupir, baisse les yeux vers le sol. Le vide. Je ne sais pas combien de mètres il y a en dessous, surement beaucoup. Une odeur de cigarette trop proche, après moi et bien, au tour de Yaël. Allons-y, faisons une fumée party ! Un peu comme au pays des merveilles, mais là, à la place du thé ce sera la fumée. Et le maître des lieux, sera la chenille, cette chère chenille bleue. La plus grande fumeuse de ce monde, ici, elle devrait avoir un cancer, mais là-bas, la maladie n'existe pas. Mes yeux pétillent à cette idée ! Il faudra que je parle de tout ça à ce cher chapelier, je dois garder ça dans un coin de ma tête. Il est là, tout proche, je le sens, j'entends sa respiration, tellement le silence est lourd. On entendrait presque le hurlement d'une fleur en train de se faire enlever ses pétales. « Tu sais ce que j'ai envie de manger ? Un kit-kat. » Je papillonne des yeux, seigneur, c'est la soirée. Contre ma volonté, un rire s'échappe de mes lèvres. Incroyable oui, même dans les moments les plus sombres, il reste incroyable. « Tu trouveras peut-être pas ça ici. Enfin, en partant du principe que tout a valsé, évidemment. » Je n'arrive toujours pas à le regarder. T'arrive pas à l'affronter, dis-donc, tu sais pas ce que tu veux toi. Tu lui parle et tu peux même pas le regarder. Tu es faible, quand tu veux. Faible pas faible, de toute façon, chacun est comme il est à sa manière. Pas vrai ? Oh et puis c'est vrai, je ne sais même pas ce que je veux, mes envies changent selon les jours, selon mon humeur. « Si tu veux que je te laisse, dis le moi. Par contre, j'te donne juste un conseil : tu devrais prendre un bain. » Et là, y'a cette boule qui refait apparition. Faire ou pas faire, continuer à se quereller ou non, l'envoyer vivre ailleurs ou non. Boum, boum, boum. « Si tu es revenu, ce n'est pas pour repartir tout de suite. Je pense ? » Il y a une raison, peut-être est-ce moi, le remord, peut-être sa famille qui est une machine en surchauffe, ou ... Je n'en sais rien. Il y a des tas d'idées, mais une seule pourra correspondre, peut-être que je me plante sur toute la ligne et que je ne connais pas la réponse. « Je te l'accorde. C'est vrai que le tabac, dans le genre, c'est pas vraiment agréable quand ça monte au nez. Le narguilé, c'est tellement mieux. » Et voilà tu t'emportes, tu reviens sur le sujet que tu veux éviter. Le narguilé signifie la chenille, et la chenille veut dire pays des merveilles. En fin de compte, plus tu tentes d'éviter le sujet, plus tu t'en approches. Mes yeux se tournent vers sa main, endommagé. Tout ça, à cause de moi, je lui ai fait du mal. Je tire une grimace, manquerait plus que je culpabilise. Yaël tu m'énerves, à cause de toi, dans ma tête c'est qu'un bazar ambulant.
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyMer 4 Juil - 11:20


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    « Tu pourrais plus écrire. Ce serait triste pour les enfants, tu crois pas ? » Et pas que les enfants, Yaël finirait par devenir fou s'il ne pouvait plus écrire. Ou pourquoi ne pas devenir conteur ambulant ? Il marche dans les rues, appelle les enfants à lui et raconte ses histoires. Du moment qu'il y a toujours quelqu'un pour l'écouter... Mais il ne répond même pas, ça sert à rien de parler avec du vide. Oui, March n'est plus rien à part le vide, le néant. Les corps cassés, ils sont de retour, ils ont entamés une nouvelle danse. Pourquoi s'être rapproché ? Ah oui, la fenêtre... Et Yaël regarde la lune ronde et un soupir passe ses lèvres, doucement, alors qu'il se perd dans la contemplation. C'est pour ça qu'ils ont craqués, qu'ils ont tout cassés, c'est parce que c'est la pleine lune. Il aurait préféré se transformer en loup-garou et dévorer tout le monde. Ca aurait été beaucoup plus amusant que de se péter la main sur un banc et de crier, de se faire posséder par la haine et de redevenir une loque juste après. Et March rit, parce que ce soir c'est à celui qui sera le plus absurde, et Yaël croit bien avoir gagné pour le coup. « Tu trouveras peut-être pas ça ici. Enfin, en partant du principe que tout a valsé, évidemment. » Un moment de doute prend l'écrivain... il n'aurait quand même pas fait ça ? Ca serait... Oh mon dieu, la pire chose qu'il ne lui ai jamais faite, vraiment la meilleure façon de se venger. Jeter ses kit-kat tant adorés à la poubelle, tout envoyer valser, il aurait préféré que ce soit lui qu'on prenne et qu'on jette plutôt que son précieux chocolat. Le regard de Yaël se fait lourd, plein de suppositions alors qu'il finit par rire un peu, c'est nerveux on a dit. Ses doigts tapotent la cigarette, les cendres tombent par la fenêtre, s'envolent au vent et disparaissent. Dès fois, il aimerait savoir voler, il aimerait pouvoir se jeter par la fenêtre et être conduit par le vent à travers toute la ville. Une idée. Il sort un stylo de sa poche, remonte la manche de son bras invalide et le pose contre le rebord de la fenêtre alors qu'il écrit le long de son bras. C'est comme un enfant de CP qui apprend à faire ses premières lettres, il n'est vraiment pas doué de la main droite.
    « Si tu es revenu, ce n'est pas pour repartir tout de suite. Je pense ? » Evidemment, non, il est revenu parce qu'il pensait que tout allait être à nouveau comme avant, comme les mauvais rêves, ouvrir les yeux et se rassurer de voir que tout est fini, que tout ça n'était pas réel. Et pourtant... l'appartement tout retourné lui a prouvé le contraire. Yaël n'ose même plus regarder March, il n'ose plus, même s'il n'a qu'une seule envie : attraper sa main et proposer des idées folles, comme s'enfuir, ne plus être que tout les deux, et ça leur suffit largement. Il irait dans n'importe quel monde pour March. L'idée est folle, totalement, mais Yaël s'en fiche, il se sent prêt à tout maintenant. Il y a une étrange euphorie qui monte en lui, ça lui donne envie de rire, ça lui donne envie de pleurer, ça lui donne envie de tout lâcher, ça lui donne envie de sauter partout. C'est une euphorie qui fait peur. Comment lui dire ? Je suis revenu parce que chez moi c'était comme si tout était en noir et blanc, et j'suis revenu, maintenant on va pouvoir s'amuser. Il n'a pas réussit à apprivoiser cet instant qu'on lui a offert pendant ces trois jours, la liberté de faire tout ce qu'il lui plat, il n'a pas réussit. Il préfère mille fois être pris au piège dans une pièce avec March que d'être libre de faire tout ce qu'il veut. Je suis revenu pour toi. « Je te l'accorde. C'est vrai que le tabac, dans le genre, c'est pas vraiment agréable quand ça monte au nez. Le narguilé, c'est tellement mieux. » Il a envie de glisser sa main dans la sienne, de partir loin, d'aller fumer le narguilé si ça lui chante, de faire tout ce qu'il veut. Yaël est partit loin, il a même un petit rire en l'entendant qu'il retient d'aller plus loin sinon il sait que ça va partir en fou rire. Keep making me laugh, let's go get high, the road is long we carrying on, try to have fun in the meantime. Finalement il trouve le courage, il se lance et se retrouve face à March, confrontant leurs regards. C'est sans doute une mauvaise idée, c'est même certainement une mauvaise idée puisque d'un coup le cœur de Yaël s'emballe et s'évertue à lui déchirer le torse, mais l'euphorie cache tout ça, l'euphorie a un grand sourire et fait rire l'écrivain.
    « Mettons les choses au clair, tu veux ? Je t'en veux grave si t'as jeté mes kit-kat, tu devras m'en racheter au moins cinq paquets, et encore, c'est peu. » Il se mord la lèvre avant de regarder les peintures de guerre sur March et il trouve que ça manque de fantaisies... Pourquoi ne pas avoir fait deux traits de chaque côté, mettre des plumes dans les cheveux et danser ? Yaël se retient de rire encore en imaginant ça. Oui, ce n'est pas approprié et il ne comprend même pas ce qu'il lui arrive, mais il a soudain envie de s'enfuir, avec March de préférence, contre son gré même s'il le faut, il en fera son prisonnier. « Je suis revenu, oui, et je compte pas repartir avant longtemps, avant que... avant que tu me jettes dehors avec un coup de pied au cul, j'en ai marre de te lâcher, alors je te tiens et tant pis pour toi. » Ouais, voilà, de toute manière Yaël a un sourire idiot au coin des lèvres, comme s'il avait abusé sur la fumette, et sa main valide se pose sur le bras de March, en mode aventurier qui ne regrette pas son geste alors qu'il sait qu'on va lui couper la main. Tant pis, qu'on lui coupe la main, qu'on lui tranche la tête, il gardera son sourire et il flottera toujours. Les idées de Yaël se mélange, il ne sait plus quoi penser, son fil de pensée s'est tout emmêlé, il a envie de faire mille choses. Come and take a walk on the wild side, let me kiss you hard in the pouring rain. « On peut fumer le narguilé si tu le souhaites, mais je vois que t'as eu une ration de cigarettes assez importantes pendant ces quelques jours. Tu vas te choper un truc, fais gaffe. » Il fronce légèrement le nez, ça fait une grimace et il est adorable comme ça, mais il s'en fiche. Ca serait dommage que March attrape une maladie.
    Don't make me sad, don't make me cry, sometimes love is not enough and the road get tough, i don't know why.
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March L. Richter
MARCH HARE si ton cerveau déraille, c'est fini.

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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyMer 4 Juil - 16:18

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❝ Ce qui caractérise l'enfant, ce n'est pas tant qu'il passe sans effort de la réalité au rêve, c'est qu'il vit dans un monde sans communication possible avec le monde des adultes. Il n y a pas de mots pour rendre compte de ses tribulations ténébreuses. L'enfant avisé le sait et en accepte les conséquences inévitables. Quand ces conséquences commencent à lui paraître trop lourdes à porter, il cesse d'être un enfant. ❞

« Mettons les choses au clair, tu veux ? Je t'en veux grave si t'as jeté mes kit-kat, tu devras m'en racheter au moins cinq paquets, et encore, c'est peu. » Faire comme si tout allait bien, alors que le contraire se passe à l'intérieur, au fond, tout au fond des choses, rien ne va plus. Peut-être est-ce une façon fataliste de voir les choses et pourtant. J'ai encore en mémoire les images, ce moment précis. Je déglutis, tire une vague grimace, les yeux fixant le vide. Incertitude. Je ne sais pas où j'en suis, je ne sais pas ce que je veux. Mes pensées sont floues, c'est un bordel dans mes idées. Et une bête se nourrit de mon tourment. S'énerver, à quoi bon s'énerver à nouveau ? De toute façon, je préfère en rester aux mots. Même s'ils font mal. Je ne sais pas à quoi m'attendre de sa part, sur ce coup. Qu'il remette le sujet sur le tapis peut-être, ou bien qu'il tente de positiver la situation, je n'en sais rien. L'hypothèse de remettre cette guerre au goût du jour, est bien plus plausible. Mais, auquel cas il dirait qu'il me croirait pour le pays des merveilles, je ne pourrais pas le croire. Ce serait juste de la pitié mal placé, une envie de se racheter, sans vraiment y croire. C'est bien vrai, à quoi bon faire semblant quand on peut vraiment croire ? Quand on peut sentir pétiller ses yeux en imaginant les choses ? Bonne intention ou non, le résultat reste le même. C'est ne pas y croire, c'est parler dans le vide à une personne qui fait semblant de vous comprendre. C'est faux, comme une guitare mal accordée. Quitte à parler à Yaël, je préfère qu'il soit sincère, qu'il reste celui que j'ai connu il y a déjà deux ans, au détour d'une rue. Lui en train de raconter des histoires à une bande de gamins et moi, non loin de là fort curieux de savoir la suite, je me suis approché. Mon dieu, faut arrêter. Tu ferais presque dans le mélodramatique là. C'est vrai, c'est pas le moment de faire comme les vieilles personnes, se souvenir des bons moments en sentant arriver la fin. C'est ... Oui, dramatique le mot est fort bien choisi. Je roule des yeux à cette pensée. On dirait une vieille série américaine, celle avec les gros clichés. « Je suis revenu, oui, et je compte pas repartir avant longtemps, avant que... avant que tu me jettes dehors avec un coup de pied au cul, j'en ai marre de te lâcher, alors je te tiens et tant pis pour toi. » Marre de me lâcher ? Mais, Yaël tu as fait bien pire que de me lâcher simplement, tu as changé mes idées sur ta personne, je ne sais même pas si je peux te croire maintenant. Yeux dans les yeux pendant un laps de temps, je tourne alors d'un coup ma tête, et ma lèvre en souffre encore. Pas envie d'exploser, envie de rien. Je ne sais pas si je veux qu'il parte ou non, si je veux que tout deviennes comme avant ou non. C'est contradictoire et mes mots n'aident pas, loin de là. Je sens sa main se poser sur la mienne, c'est comme un électrochoc. Agréable, désagréable, le contact reste ... Je ne sais pas, mais pour le moment, c'est trop pour moi. Quelques secondes et je retire ma main, je la glisse dans ma poche. Est-ce qu'il pense vraiment que j'ai un problème ? Voilà la question, je n'arrive pas à savoir, avant je pouvais avoir des doutes, avoir des hypothèses. Mais là, la question reste sans réponse à mes yeux pour le moment. Son frère pense que je suis mal foutu et lui, maintenant, je n'en ai pas la moindre idée. S'il est revenu, c'est parce qu'il ne me prend pas pour un fou furieux, non ? « On peut fumer le narguilé si tu le souhaites, mais je vois que t'as eu une ration de cigarettes assez importantes pendant ces quelques jours. Tu vas te choper un truc, fais gaffe. » Un rire s'échappe du coin de mes lèvres.
La maladie, grave ou non, un jour on fini tous six pieds sous terre. Alors que je sois malade ou non, qu'est-ce que ça pourrait changer ? Cancer des poumons, incendies, intoxications, noyades. Personne n'est épargné. Et si je dois mourir à cause de cette fumée qui me petit à petit, me bouffe les poumons et bien, qu'il en soit ainsi. J'hausse alors les épaules, l'air de rien. « Tu survis bien depuis des années à ça. Pourquoi pas moi ? » Sourire aux lèvres, je tente de me rappeler le nombre de paquets que j'ai pu épuiser en trois jours. Je ne sais pas, peut-être trois ou plus, ou moins. J'ai cessé de réfléchir, j'ai juste continué à enchainer les cancers en boite. Je me tourne alors, dos à la fenêtre et j'avance vers le canapé - qui je précise, est le seul meuble à être resté plus ou moins debout dans cet appartement. Je m'assois en tailleurs, pose mes coudes sur mes genoux et pose mes mains sur mon front. Tête baissée, yeux clos, respiration lente. Quelle fin de journée, et encore, je n'ai même pas commencé à être hostile, c'est bien ça le pire. Fatigué avant l'heure, fatigué de l'être humain tout simplement. Je reste un petit moment silencieux, avant de laisser ma curiosité l'emporter sur à peu près tout. « Ton frère devait être content de te voir revenir dans cet état. » Je m'imagine ce fameux Maël, le sourire triomphant et répétant sans cesse : je t'avais prévenu. Comme l'oracle de notre ère, à se croire au dessus de tout, au dessus des gens. Heureux de savoir qu'il a raison, heureux de savoir que son jeune frère de quelques secondes, a découvert que quelque chose clochait avec moi. La famille, c'est bien pire que tout. La famille n'hésitera pas à planter des couteaux dans le dos, et tu sais pourquoi. Je revois mon père, les yeux remplis de haine, ma mère à côté, triste, si triste. Je voudrais faire quelque chose, mais je ne peux rien faire. Et il y a ce type face à moi, un docteur. Il me pose des questions, tente de faire le point avec mes parents. Moi ? Je suis juste perdu, je fais que parler du pays des merveilles, c'est pas ma faute, pas ma faute. Mes yeux s'ouvrent d'un coup, rivés vers le sol. Bon sang. Et là les questions me viennent en tête : tu crois toujours que j'ai une imagination débordante ? Tu crois que je suis dangereux ? Et autres. Bien trop de questions. « Tu crois vraiment que j'ai un problème ? » Voix faible, yeux perdus dans le vide. Et voilà c'est sorti, enfin. J'ai touché le sujet du bout des doigts, c'est comme une porcelaine à manier avec douceur, parce que si elle tombe et bien, elle se brisera. « Dis-moi, vraiment. Je te jure que je ne m'énerverais pas, de toute manière, j'ai pas les yeux en face des trous. » Mes yeux se ferment à nouveau, j'ai peur de la réponse, peur qu'il choisisse l'hypocrisie facile à la vérité. Mais, dans les deux cas, la réponse risquera de faire mal. De toute manière, je dois accepter le fait qu'il ne me croit pas. Je suis obligé, je n'ai pas le droit de le juger sur ce qu'il peut se dire sur mes manières d'agir, de parler. Pas le droit de juger sur ses croyances. Même si je sais, que je le connais depuis des lustres, depuis bien longtemps. Après tout, au jour d'aujourd'hui, je commence à me dire que peu importe les idées, on ne vous croira pas forcément. Croire, juste croire, c'est si difficile ?
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyMer 4 Juil - 17:29


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    La fumée tue, elle entre dans les poumons, insuffle la mort et repart, belle, magnifique. Une grimace sur les lèvres de Yaël alors qu'il jette la cigarette par la fenêtre pour qu'elle aille s'écraser au sol et faire une multitude d'étincelles. On ne survis pas longtemps à ça, ça finit par rattraper, ça finit par bouffer, voilà surtout ce que ça fait. Sa main... Elle est restée que quelques secondes, elle est repartie tellement vite qu'on dirait qu'elle n'a jamais été là. Il a l'impression d'avoir tout perdu, d'un coup, son château de cartes s'est effondré, bien trop fragile. Et que lui reste-t-il à faire maintenant ? Il a beau pleuré, March ne veut pas de ses larmes, il en va de même pour les excuses. Et le toucher... C'était juste une main, juste une main. Comment va-t-il faire, lui qui aime tellement se faire câliner, venir frotter son nez contre le sien, poser sa tête dans son cou, il a beau trouver quelqu'un d'autre, ce ne sera jamais partit. Y a-t-il vraiment quelqu'un pour entendre ses prières ? Quelqu'un qui insufflerait un peu d'envie à March, assez pour supporter son regard, assez pour le tenir dans ses bras... Il semble que non, il est bien loin assis sur son canapé, alors que lui n'ose même pas bouger de sa fenêtre. La peur. Elle le plante au sol alors que ses doigts tremblent un peu, ses jambes aussi, personne pour l'aider. Merde quoi. Il se retient de ne pas frapper le mur de sa main droite, il serre le poing, il ferme les yeux et inspire lentement. Ca sert à rien de pleurer, on l'a déjà dit, alors pourquoi en avoir furieusement envie ? « Ton frère devait être content de te voir revenir dans cet état. » Son poing tremble, il ne comprend pas comment ils font tout les deux, comment ils font pour avoir des mots tranchants qui s'insinuent dans le corps, qui vont directement au cœur, qui tue d'un coup. Le cœur ne bat plus, le regard est vide. Sur certains points, vous vous ressemblez Maël et toi, March. S'il y a bien une personne qui s'est réjouit de cette situation c'est lui, son frère, avec ce sourire moqueur en coin, il l'avait prévenu, oui, à force il a comprit. C'est passé en boucle dans sa tête comme on repasse le moment préféré d'un film, sauf que là c'est équivalent à de la torture. « Il a cru que je t'avais cogner dessus. » La voix est lointaine, légère, les yeux rivés vers l'extérieur, ailleurs. Il n'y a plus personne dans ce corps, on l'a abandonné, il est plus qu'un pantin désarticulé, et qui tire vraiment les ficelles ?
    « Tu crois vraiment que j'ai un problème ? » Ca tombe, bam, ça détruit le reste de souffle qu'il y avait. Le pantin ne bouge toujours pas, il écoute, il réfléchit, il essaye de se redonner vie. On peut bouger la main, allez, on peut se détourner de l'extérieur pour regarder March. Voilà. Les iris vertes se posent sur la table basse renversée, ils n'osent se poser sur son colocataire, n'osent pas encore le regarder. Il connaît déjà la réponse à cette question, il l'a bien comprit à force pendant ces trois jours, et même s'il aimerait répondre, sa voix préfère se perdre ailleurs, se bloquer dans sa gorge et l’étouffer. « Dis-moi, vraiment. Je te jure que je ne m'énerverais pas, de toute manière, j'ai pas les yeux en face des trous. » Voilà qui est mieux. Ou pas. C'est pire, dans un sens. Mais l'écrivain ne sait plus vraiment alors il s'approche de la table basse, pose son pied sur le fauteuil retourné et donne un coup de pied dedans pour le faire se remettre droit. Silencieux, il s'assoit dessus et regarde fixement la table, l'oeil vide. Il a lâché ta main. Et lui vient de s'embarquer dans n'importe quoi, comme d'habitude, Yaël ne réfléchit pas souvent avant de faire quelque chose. Et ses yeux se posent sur la main qu'on a lâché. Non, qu'Il a lâché. Et puis merde. « Je pense que si t'as un problème, je te raconte même pas ce que c'est chez moi. » Et il lâche du regard sa main, ça suffit. Ses yeux papillonnent et se tournent vers March alors qu'il se dit que c'est le moment de... rouler. Un joint. Vite. Sans s'attarder plus, il sort le matériel de sa poche et commence se faire sa cigarette magique alors qu'il finit par murmurer doucement : « Tu sais très bien, je... je ne penses pas que t'ai un problème. Je ne peux pas croire à ce que tu m'as dis, mais... mais si tu y crois, je me suis dis : pourquoi pas ? Je suis pas réticent à cette idée, j'ai juste du mal à l'accepter, j'aurais préféré en écrire une histoire. C'est tout. » Après comment peut-il être le premier à juger, lui qui préfère fumer pour se refaire une vie, pour pouvoir s'évader. Et alors qu'il glisse le joint entre ses lèvres et l'allume, il se détend doucement, ses yeux remontent jusqu'au mur. Il raconte n'importe quoi, tout s'embrouille dans sa tête, et ça en devient lourd, ça devient fou. Finalement son regard tombe enfin sur March, et Yaël déglutit lentement. Pourquoi tant de choses dans ton esprit ? Pourquoi ne pas tout abandonner et suivre March au pays des merveilles ? Trop rationnel. « Oublie ce que j'ai dis, c'est pas clair, je... Je ne penses pas que t'ai un problème, je t'aime n'importe d'où tu viens. » La fumée lui brûle les poumons, embrume son esprit et il recrache lentement la fumée, doucement, ses yeux se ferment finalement alors qu'il pose sa tête sur le dossier du fauteuil. Il est dans un bordel sans nom, voilà. Et alors qu'il fume encore, ses yeux se réouvrent doucement. Pitié, qu'il ne gueule pas, qu'il le frappe juste et que tout se termine rapidement.
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyMer 4 Juil - 19:26

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❝ Ce qui caractérise l'enfant, ce n'est pas tant qu'il passe sans effort de la réalité au rêve, c'est qu'il vit dans un monde sans communication possible avec le monde des adultes. Il n y a pas de mots pour rendre compte de ses tribulations ténébreuses. L'enfant avisé le sait et en accepte les conséquences inévitables. Quand ces conséquences commencent à lui paraître trop lourdes à porter, il cesse d'être un enfant. ❞

« Je pense que si t'as un problème, je te raconte même pas ce que c'est chez moi. » Il tente de me rassurer, tente de gentiment tâter le terrain pour éviter la tempête. Et il l'évitera, c'est véridique. Trop sur les rotules pour pouvoir ne serais-ce que gueuler. Pardonner, pas pardonner, après tout, les choses restent où elles sont, quoi que je puisse y faire. Et malgré tes efforts, il y aura toujours cette réticence au fond de toi, cette impression de rejet venant de lui. Et pourtant, il affirme ne pas le faire. Comment empêcher ses idées de prendre le dessus ? Dites-moi, parce que me concernant, je laisse mes pensées troubles prendre le dessus. Me diriger, comme une marionnette, un simple objet de pacotille, manipulé par deux personnes. Celle qui veut tout pardonner, et celle qui veut enfoncer le couteau dans la plaie, remuer encore et encore. Je ne sais plus qui écouter vraiment, qui prendre en compte, je doute de moi, je doute de tout le monde. C'est à devenir paranoïaque, comme ce cher lapin, tellement paranoïaque, qu'il passe sa vie à courir pour s'échapper de tout. De la réalité, ou de l'illusion pour trouver sa paix. Juste, sa paix. J'aimerais quelque chose comme ça, pouvoir respirer tranquillement, rire sans compter, réfléchir sans avoir la tête en compote, vivre les choses comme elles sont. Avant, j'étais comme ça et depuis le lièvre de Mars a changé, oh oui il a tellement changé. Parfois, je ne me reconnais plus. J'ai l'impression de devenir comme eux, de perdre goût à tout. Il n'y a plus que la peinture, pour me rappeler qui je suis vraiment et Yaël aussi. Il est le seul à être resté pendant deux ans, ici avec moi, supportant à peu près tout, me voyant sous mon vrai jour. Je lui dois tellement. Et ça pince dans mon ventre, ça pince partout. Mes mains tremblent, j'ai peur de craquer, peur de défaillir à nouveau. Je suis trop accroché à lui, et ce n'est pas bon pour moi. Mais, le "mal" est fait, et je subis les conséquences. Je perds mes moyens, mais pas de la façon furieuse. Juste, de la faiblesse. Durant ces trois jours, durant toutes ces années, je n'ai pas eu la force de pleurer, réellement, vraiment. Toujours à positiver les choses, me dire que demain sera mieux. Parce que le présent est ce qu'il est, et le futur est un bien grand mystère. Désaxé, étrange, malade, cinglé, taré, fou. FOU, fou, fou. March tu sais même plus qui tu es, tu perds la tête, tête, tête. Mes mains se serrent dans mes cheveux, d'un coup. L'émotion prend le dessus. Après lui il y a trois jours, c'est à mon tour. De manière moins fulgurante. Faiblesse, faiblesse, quand tu prends les gens aux tripes, tu ne lâche plus la grappe jusqu'à ce que tout sorte. « Tu sais très bien, je... je ne penses pas que t'ai un problème. Je ne peux pas croire à ce que tu m'as dis, mais... mais si tu y crois, je me suis dis : pourquoi pas ? Je suis pas réticent à cette idée, j'ai juste du mal à l'accepter, j'aurais préféré en écrire une histoire. C'est tout. » Mes yeux, ma vision est floue, je tente de ravaler un minimum de tout ça pour ne pas perdre la face, mais je crois que c'est déjà perdu d'avance. La tête toujours baissée, je ne préfère pas parler, du moins pas pour le moment. J'attends son verdict, ses paroles, mais pour le moment, il n'y a pas cette hypocrisie faible que je craignais, je m'attendais à quelque chose comme : Tu sais j'ai bien réfléchis et j'te crois en fin de compte. Il n'a pas fait ça et dieu que ça peut me rassurer, je ne pense pas que j'aurais accepté ça. Oh non, tout sauf ça. « Oublie ce que j'ai dis, c'est pas clair, je... Je ne penses pas que t'ai un problème, je t'aime n'importe d'où tu viens. »
Sourire niais aux lèvres, rassuré. Des mots simples mais qui font tellement de bien. Je lève ma tête tout à coup, les yeux rouges, ils pétillent. Pour le moment, ça n'a pas coulé, mais bizarrement, je sens que ça ne devrait pas tarder. T'es au plus bas mon vieux, dis-donc si t'es au stade de pleurer, c'est que ça va vraiment pas dans te petite tête de lièvre. Au plus bas, c'est tellement grand pour tout définir. Au plus bas, pour moi, c'est se sauter du haut d'un immeuble, là, si je suis haut ou bas, je ne sais pas. Avoue, ça te fait un mal de chien, t'as besoin de lui. T'es juste trop têtu pour te l'avouer. Dépendre de quelqu'un ? Puis quoi encore. Peut-être pas jusque là, mais. Mais, rien du tout. A tes yeux, c'est un peu une dose de liberté au quotidien, un fou-rire constant, une main tendue avec un sourire au bout. Il comble un manque, et tu le sais. Je le fixe, un moment, les sourcils tristement foncés. Je suis réduit à l'état d'un enfant, un enfant qui a perdu son porte-bonheur, quelque chose qui compte à ses yeux, et il veut absolument le récupérer, sauf qu'il ne sait pas où chercher. Mais, il sait très bien, qu'il ne pourra pas s'en passer. Parce que c'est son porte-bonheur à lui et personne d'autre ne pourra le lui prendre. Yaël, c'est plus qu'un simple porte-bonheur, mais quoi ? Je n'en ai pas la moindre idée. Quoi qu'il en soit, mon corps se redresse sans que je sache vraiment pourquoi, je m'approche de plus en plus près. Face à face, yeux dans les yeux. Enfin. Mes mains glissent sur son dos et je l'attire contre moi. Je pose mon menton sur son épaule et mes yeux se ferment. J'en ai besoin, je n'explique pas pourquoi, mais j'en ai besoin, point à la ligne. « Tu deviens sentimental en plus ? » Simple murmure, mon coeur claque contre ma poitrine. De manière agréable, après la tempête vient le calme. Un calme très spécial, mais un calme tout de même. J'inspire un long moment, le pardon n'a pas été dit certes, mais je ne peux pas me permettre de lui dire de partir. Il en va de tout, même de moi. Cette enveloppe humaine me change, me rend étrange, plus ... Oui, plus humain et même les sentiments humains, sont spéciaux, ils ne s'expliquent pas, ou du moins, je n'arrive pas à les comprendre. Avant, je ne connaissais que la joie, l'euphorie, la colère douce. Et maintenant, j'ai appris plus de choses en quelques années et je ne cesse de continuer de découvrir tout ça. Parfois agréable, parfois désagréable, tout dépendra du cas de figure. « D'où je viens, où je vais, ça n'a pas d'importance. » Oh que si, d'où tu viens, ça a de l'importance à tes yeux, tout est important, tu veux qu'il te croit. Mais, tu préfères tenter de faire des efforts, oui, c'est bien le mot : tenter. « Je ne peux pas te faire croire quelque chose en particulier. Surtout pas le pays des merveilles, je ne veux pas que tu fasses ça juste pour me faire plaisir. Je ne veux pas que tu mentes. » Voix basse, yeux clos, ces mots m'étouffent. Mais, à quoi bon se mettre à rêver qu'un jour il me croira vraiment ? Pourquoi s'illusionner ? C'est inutile de se fermer dans sa bulle, de se mettre à croire qu'un jour tout pourra revenir comme par magie. J'y crois d'un côté, mais cette idée de miracle, est si faible, que petit à petit, mon espoir commence à fondre.
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyJeu 5 Juil - 11:15


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    Les yeux de Yaël se posent sur March, attendant une réponse. Finalement il voit ses yeux, il voit les yeux rouges, comme les siens, mais certainement pas pour la même raison, et le voilà perdu. Il l'observe un moment, surpris, mais n'ose rien dire, n'ose toujours pas bouger, c'est à peine s'il ose respirer. Ce n'est pas March qui est en face de lui, impossible, ça ne lui ressemble pas de pleurer... ou alors tes souvenirs sont flous, mon cher. Et le voilà qui se lève, mais ça parait tellement étrange, tellement lent, qu'on se croirait dans un rêvé éveillé, l'étrange moment où on est réveillé mais pas assez, et qu'on a l'impression qu'on a mit notre tête dans du coton. Voilà, Yaël voit tout en coton maintenant, tout ça semble irréel, et le regard de March supporte le sien. Un frisson. Laisse-moi être tes yeux, laisse-moi faire l'amoureux. Il n'arrive même plus à porter le joint à ses lèvres, il est scotché, et il se rend compte que ses yeux ne sont pas simplement bruns, non, ils sont plus complexes que ça, et en plus ils ont la même couleur que le chocolat. Et March glisse ses mains jusqu'à lui, effleurent son dos, se posent délicatement et il l'attire contre lui. Yaël n'ose plus bouger, n'ose pas y croire. Le rêve, ce n'est qu'un rêve, et il ne bouge toujours pas, les bras ballants et le regard surpris. Son cœur s'accélère d'un coup et il part dans une course effrénée, il essaye de briser sa cage thoracique et de s'en aller. Les larmes lui montent aux yeux, piquent un peu et finalement une seule roule sur sa joue. « Tu deviens sentimental en plus ? » Oh non, March, c'est trop banal d'être sentimental. Et ses bras bougent enfin, s'enroulent autour de ses épaules, son visage pivote doucement vers celui de son colocataire. Son cœur va exploser. Et il se retient tout juste de déposer un baiser sur ses cheveux. Le temps ne semble plus vouloir s'écouler alors que March reste là, et que Yaël l'enlace, il essaye de remettre ses idées en place mais tout se bouscule dans sa tête. Est-ce une manière de dire que la guerre est finie, qu'on a décidé d'enterrer la hache, même si on peut toujours la ressortir pour se trancher la gorge avec ?
    On peut encore se tenir la main, dis ? Joindre les paumes, emmêler les doigts, rester comme ça un moment, continuer à vivre comme avant, voir passer ton ombre par la porte et sentir le cœur battre plus vite. On jette les armes, on les envoie loin, on ne les attrape plus jamais, on ne se ment plus, on reste juste comme ça, et on attend, on essaye de rattraper la vie. Mes rêves s'accrochent à tes phalanges. Mais peut-être que ça ne marchera jamais, peut-être qu'ils ne sont pas fait pour ce genre de vie, peut-être qu'ils sont faits pour toujours se faire mal, parce qu'au fond on sait tous que l'après est délicieux. Les violentes pulsions du cœur contre la poitrine, l'euphorie qui s'insinue jusqu'au bout des doigts, l'étrange calme, on en vient presque à aimer souffrir, on en vient vite addictif. Mais dans les deux cas il y a toujours l'étreinte, toujours le moment où les corps s'enlacent, et c'est ça qui est parfait. « D'où je viens, où je vais, ça n'a pas d'importance. » Si tu me serre comme ça, non ça n'a pas d'importance. Yaël ferme finalement ses yeux, préfère se laisser bercer. On s'en fiche bien de qui est quoi, quoi est qui, on peut être l'un et l'autre si on veut, on peut échanger, ça serait amusant. Laisse-moi être ton roi, laisse moi le faire comme toi. Il n'a plus envie que l'étreinte s'arrête, plus jamais, et pourtant il faut que ça arrive à un moment, Yaël le sait, et le redoute tellement.
    « Je ne peux pas te faire croire quelque chose en particulier. Surtout pas le pays des merveilles, je ne veux pas que tu fasses ça juste pour me faire plaisir. Je ne veux pas que tu mentes. » Jamais, on ne ment plus jamais. L'écrivain redresse son visage doucement, desserre un peu l'étreinte pour venir poser son front contre le sien, l'observer à nouveau dans les yeux. Il n'arrive toujours pas à parler, il reste idiot, et sa main valide se glisse finalement sur sa joue, ses doigts effleurent sa peau, redessiner doucement la ligne de sa mâchoire. C'est n'importe quoi dans son esprit, il va raconter n'importe quoi, il le sent venir grand comme une maison. « J'aimerais pouvoir te croire un jour, ça doit être cool là-bas. En attendant, pas de mensonges, pas de mots méchants, pas de disputes, sinon... sinon je vais devenir aussi chiant qu'une nana qui a ses règles. » On fait pas dans le glamour ce soir, c'est pas grave, et un sourire maladroit se dessine sur ses lèvres. Et bêtement, il se dit que c'est à son tour de montrer un peu de son monde à lui à March, et alors il embrasse son front et le relâche doucement, il le regarde longuement, presque comme s'il ne le connaissait pas, avant de porter le joint à ses lèvres. L'idée folle. « Laisse moi te faire une soufflette. » Un léger rire et il montre le joint avant de reporter son regard brillant sur March. Il brille de folie, il brille d'euphorie, il brille de mille feux, il a un bout de terre dans le crâne et des étoiles dans les yeux.
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March L. Richter
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyVen 6 Juil - 17:59

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❝ Ce qui caractérise l'enfant, ce n'est pas tant qu'il passe sans effort de la réalité au rêve, c'est qu'il vit dans un monde sans communication possible avec le monde des adultes. Il n y a pas de mots pour rendre compte de ses tribulations ténébreuses. L'enfant avisé le sait et en accepte les conséquences inévitables. Quand ces conséquences commencent à lui paraître trop lourdes à porter, il cesse d'être un enfant. ❞

Le temps s'arrête, se coupe quelques minutes. Bizarrement, pour la première fois depuis trois jours, je me sens juste ... bien. Peut-être même trop, apaisé et fatigué à la fois. C'est comme se rappeler pourquoi on continue à tenir debout, pour des moments simples mais qui font du bien. Qui parfois, arrivent à vous faire oublier pourquoi vous en êtes arrivé à là, à serrer dans les bras l'autre. Dans ma tête, ce n'est plus que du vide, le silence complet. Mais, un silence doux, qui fait du bien, qui donne envie que le moment s'arrête, comme figé dans le temps. Respiration calme, c'est tout juste si je ne suis pas en train de m'endormir sur son épaule. Je ne veux pas me souvenir pourquoi j'en suis arrivé à là, arrivé à montrer mes faiblesses face à lui. Ne pas pouvoir contrôler mes yeux qui sont maintenant rouges, ne rien pouvoir contrôler. Parce que les sentiments sont étranges et quand ils sortent, je n'arrive pas à les contrôler. Ou du moins, certains. Parfois, il m'arrive à comprendre pourquoi l'humain part en vrille, c'est le trop, la goutte qui déborde du vase. Les sentiments sont étranges, incroyables et ils prennent bien facilement le dessus. On aura beau déglutir, inspirer, expirer, on ne pourra pas tout retarder très longtemps. C'est vicieux, mais parfois réparateur. Je crois que, sur ce coup la tristesse a été un baume, bien plus que la colère dévastatrice. Première fois qu'il me voit dans cet état, et j'espère bien la dernière. Quand mes yeux se brisent, je me sens, je ne sais pas. Peut-être simplement honteux de me laisser aller aussi facilement. Je suppose. Je n'en sais rien. J'ai cette sensation bizarre dans le coeur, dans l'âme. Une douce mélodie, un sourire d'enfant. Juste besoin de mots, d'être rassuré, besoin d'un sourire idiot au visage, d'un geste, d'un tout à la fois. Une présence, juste une présence. Oublier quelques minutes la douleur, oublier juste un instant, qui peut paraitre éternel. Juste ça, rien que ça. C'est simple, et pourtant, les gestes simples peuvent faire des miracles. Je n'ai pas envie de parler, pas envie de penser, envie de rien du tout, juste rester là, sans bouger un peu plus chaque secondes, chaque minutes. J'ouvre les yeux, Yaël se recule. Front contre front, yeux dans les yeux. Cette scène, un beau tableau, une belle photo. Je sens toute cette émotion me relâcher doucement, la tristesse n'est plus, ne peut plus. Je le fixe dans le blanc des yeux. Se lancer des horreurs à la figure, douter un peu, rire sans se s'occuper de qui peut regarder, se jeter des objets quelconques en plein visage. Hurler, s'énerver, claquer la porte sans donner signe de vie. Puis, revenir, encore et encore. Deux aimants, deux choses qui peuvent paraitre contradictoires. C'est une histoire mal conçue, mal faite et pourtant. Jusque là, je n'ai pas osé m'en plaindre. Parce que plus la rupture est violente, et plus les retrouvailles sont exceptionnelles. Se sauter dessus l'un sur l'autre, sans pour autant s'excuser, rire à nouveau. Encore, et toujours, depuis deux ans. Un type normalement constitué, devrait partir, en aurait eu marre, depuis tellement de temps. Mais, moi je reste et lui aussi. Je n'ai jamais cherché à savoir pourquoi et comment, et je ne veux pas savoir la réponse. L'ambiance monotone n'existe pas, le pauvre traintrain quotidien n'a pas sa place ici. Chaque jour, c'est différent, chaque jour il y a quelque chose, qui peut exploser, ou bien se recoller. Toujours continuer à sourire, pour l'un comme pour l'autre. Ce large sourire sincère qui veut tout dire. Se sentir vivre à nouveau, parce que tout n'est que couleur. Yaël c'est une explosion de couleurs, c'est un tout à lui tout seul. Un tout qui ne perd pas de son dynamisme, un tout important à mes yeux. Peut-être trop. Mais, tant pis, tant pis. Je préfère m'accrocher à lui, que de tomber dans le délire profond et désespéré de celui qui n'en peut plus de rester ici. Qui veut retourner dans son lieu de création. S'accrocher, encore et encore. Et même quand le fil est non loin de se briser, toujours s'accrocher à ce minimum de lumière qu'il reste. Parce que l'obscurité n'est pas loin, elle guette de son oeil qui est non loin de tomber dans sa fosse. Mais, il y aura toujours ce fil, accroché entre lui et moi. Fil si fin, mais difficile à décrocher. Un besoin sans vraiment en être un, une dépendance sans vraiment en être une. Un tout. « J'aimerais pouvoir te croire un jour, ça doit être cool là-bas. En attendant, pas de mensonges, pas de mots méchants, pas de disputes, sinon... sinon je vais devenir aussi chiant qu'une nana qui a ses règles. » Rire en coin, sourire presque idiot pointant le bout de son nez. Charmant dans le genre, mais Yaël sans une phrase de ce type, ce n'est pas un Yaël complet. « Laisse moi te faire une soufflette. » Oublier, laisser tomber un instant la réalité, se laisser aller sans vraiment savoir pourquoi. Laisser le monde entier se bagarrer, laisser l'homme se briser avec d'autres. Partir, un instant.
Je ne peux qu’acquiescer sa proposition. Il glisse le bâton entre ses lèvres, une odeur étrange s'en échappe. La fumée s'écrase sur les murs, se fond dans l'air. A nouveau front contre front, mes lèvres se glissent sur l’extrémité, sans pour autant la toucher. Mes mains se posent sur son visage, un souffle. La fumée se glisse dans ma gorge, dans mes poumons. C'est comme se brûler, mais de l'intérieur. Elle arrive bien vite dans mes poumons. Les secondes passent, quelques minutes, je n'en sais rien, j'ai cessé de faire attention au temps autour de moi. Mon coeur ralentit, petit à petit. Doux mélange, sensation étrange. Si près de son visage, trop près. Mes yeux se ferment l'espace de quelques secondes, mes mains restent là où elles sont. Juste profiter de cet instant, essayer de le graver dans ses souvenirs. Mes idées s'envolent dans le ciel, de simples oiseaux, la tête vidée de toute absurdité. Je me recule, romps ce contact. Mes yeux s'ouvrent. Léger, comme sur un nuage, sensation de liberté qui pique le bout des doigts. Lui et moi contre ce monde destructeur, lui et moi contre les idées, les mots. Contre tout et rien à la fois. Contre un peu et un pas assez. Douce euphorie qui grimpe le long de ma gorge, sourire béat. Retour à l'état d'enfant candide qui ne se doute plus du monde adulte, qui continue à exister pour lui et pour personne d'autre. Exister sans grand but, sourire sans savoir pourquoi. Boum, boum, boum. Doucement, tout doucement, comme une mélodie qui s'incruste dans vos oreilles, une chanson qui petit à petit, se met à ralentir, une presque berceuse, une sensation agréable dans le corps. Voir le monde sous un autre angle. « Wow. » Simple murmure tout simplement inutile, et pourtant. Wow est un qualificatif qui convient à cette situation, cette impression. Et c'est à nouveau le rire intérieur qui reprend le dessus, non pas le fou-rire qui ne s'arrête plus, mais le rire sans grande conviction, le rire qui parfois sort et qui parfois ne veut pas. Et y'a toujours ce sourire qui est collé à son visage, ce sourire qui ne s'efface pas au fil du temps, qui reste le même, encore et encore. Ce sourire qui donne envie d'y croire à nouveau.
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyMer 11 Juil - 10:28


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    C'est apaisant. Le calme après la tempête, le cœur qui se serre parce qu'on est dans un état du beau qui est incomparable, c'est un état qui donne presque envie de pleurer, comme lorsqu'on est soudainement ému par une musique ou une peinture... Et Yaël est frappé comme ça, de plein fouet, et dans les bras de March, il s'y sent bien. Tout au fond de lui, il espère qu'on le délogera pas, il espère sincèrement que tout va être calme, ou au moins pour cette nuit. Il n'en peut plus de se battre, il est fatigué, il aimerait juste que tout s'arrête. Alors il propose qu'on fume le calumet de la paix, et il le porte à ses lèvres, sent les mains de March se poser sur lui. Un frisson. Poignarder par le beau. Ses iris vertes contemplent longuement le visage face à elles, le scrutent minutieusement, essayent de se l'incruster en mémoire pour toujours. March et sa peinture. Il en oublierait presque de souffler, il a la tête dans le coton, et doucement il souffle. Evidemment, son colocataire se débrouille comme un petit chef, comme s'il avait fait ça toute sa vie, et ça fait sourire Yaël. Un sourire bête, idiot, niais à souhait. Si le contact ne dure quelques secondes, pour l'écrivain ça dure une éternité. Il peut sentir son souffle se mêler à celui de March, et ses pensées s'allongent, longuement. Il a besoin de moi. C'est égoïste de penser comme ça, mais dans l'instant il est prêt à tout, il est prêt pour se donner entièrement à lui, le laisser faire ce qu'il veut, le laisser forger un petit soldat. Il allait être sa révolution, il serait les mots de March, il serait ses gestes, il mélangerait ses idées aux siennes pour faire des choses explosives, on allait avoir peur d'eux. Hold on tight, i'm a revolution.
    Le contact est rompu, et Yaël redescend sur terre, il observe March partir loin, un peu comme lui, et cette idée le fait sourire. De toute manière, tout le fait sourire, il en oublie même sa main immobilisée, il en oublie même qu'il ne va rien pouvoir faire pendant quelques jours et que ça va le rendre fou. Après trois jours de vide, on se fiche de tout. Ses mains sur son visage, c'est comme si on lui insufflait à nouveau la vie, doucement, on ré-habite les corps, on reprend doucement conscience. On vit. Et March s'éloigne, Yaël ne se rend même pas compte qu'il allait mourir étouffé si ça continuait. Alors il retire le joint de sa bouche, fais une grimace parce qu'une cendre lui est tombé sur la langue, et c'est pas bon les cendres. Vraiment pas. Alors c'est drôle de le voir tirer la langue bêtement, fronce un peu ses sourcils. « Wow. » Le bouclé redresse son regard vers le peintre et un sourire dessine ses lèvres. Ouais c'est ça, l'instant présent est wow, y a pas d'autre mots pour le décrire. Il a envie de se lever, de danser, de bouger sa tête dans tout les sens, de faire n'importe quoi, même de partir au Pays des Merveilles. Un rire passe ses lèvres, il redresse son regard vers March et il sait ce qu'il veut être, il veut être un pirate aujourd'hui. Et il se lève d'un bond sur le fauteuil, un peu en lévitation pour ne pas se casser la gueule, il porte le joint à ses lèvres, tire dessus et murmure. « Tu ne vois pas ? C'est le moment de se battre, maintenant, pour ta survie, ou la mienne. Alors, en garde ! » Il coince le joint entre ses lèvres et attrape la cuillère sur la table renversée, il la pointe sur March comme si c'était une arme. Il ne sait pas trop ce qu'il fait mais tente de l'intimider avec sa fausse épée. Les volutes de la cigarette magique monte jusque dans son nez, monte jusque devant ses yeux. Ca pique, et le voilà qui se met à pleurer presque. Il ne se laisse pas faire, il pousse March jusqu'au canapé en le menaçant de sa cuillère-épée. « Ils sont partout autour de nous, tu es cerné, mon équipage des... des ombres. Oui, ce sont des ombres qui vont te dévorer, oh March. » Un nouveau rire passe ses lèvres, trouvant lui même que ce qu'il raconte est complètement absurde. Tant pis. Alors il retire le joint de ses lèvres et vient doucement souffler la fumée près de ses lèvres, trop près peut-être, c'est indécent et plaisant en même temps. Finalement dans un bond il le pousse sur le canapé et se retrouve assis à califourchon sur lui, se retenant de rire à nouveau, il doit reprendre son rôle de capitaine impitoyable. « Je t'ai eu. » Un sourire. Do anything you wanna do.
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyMer 11 Juil - 13:26

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❝ Ce qui caractérise l'enfant, ce n'est pas tant qu'il passe sans effort de la réalité au rêve, c'est qu'il vit dans un monde sans communication possible avec le monde des adultes. Il n y a pas de mots pour rendre compte de ses tribulations ténébreuses. L'enfant avisé le sait et en accepte les conséquences inévitables. Quand ces conséquences commencent à lui paraître trop lourdes à porter, il cesse d'être un enfant. ❞

Fumée dans les yeux, fumée dans les poumons. Elle s'incruste et ronge tout de l'intérieur, pour ne laisser plus qu'un coeur qui bat, lentement, si lentement qu'on pourrait penser qu'il frôle la mort. Qui attend quelques secondes, avant de s'arrêter, d'un seul coup. Se sentir autre que la personne que nous sommes d'habitude, juste être bien. Ne pas s'arrêter de sourire, s'endormir sur un nuage. Yaël qui s'accorde aussi un moment de calme, de répit. Tout les deux, partir un moment qui peut paraitre court, mais qui se veut long à mes yeux. La création inutile, a peut-être enfin de compte, trouvé une bonne raison pour continuer de se lever le matin. Un peu de foi dans l'humanité, un bien être étrange en sa compagnie. Un truc, que je ne peux pas expliquer. Une émotion qui vient, revient, sans cesse. Faire ses valises, partir du jour au lendemain. Je veux l'emmener là-bas, loin de cette furie humaine, de cette humanité qui se ronge de l'intérieur. Se battre, toujours se battre, avec des mots, des mains, des gestes. Je n'en veux plus. Je veux juste continuer à parler, écouter, rire avec lui, sans me douter des mauvaises paroles, des mots qui blessent. Blesser, blesser, toujours blesser. Moi je veux des histoires sans aucune fin, je veux du pétillement dans les yeux, je veux revenir à l'état d'enfant. Me douter de rien, prendre la main de quiconque voudra et courir dans l'herbe jusqu'à s'écrouler, raide. L'insouciance, l'innocence. Se dire que les adultes, de toute façon c'est trop compliqué à comprendre, et que jamais on ne sera un adulte. Et pourtant. Adulte, est un si grand mot, qui s'ajoute avec le mot complexe, aussi douleur, et dieu seul sait quoi d'autre. Moi, je ne veux plus être un adulte. Viens avec moi Yaël, retournons en enfance, retournons dans un monde où nous serons tout deux rois, où la violence des mots, des gestes n'aura pas sa place, où tu passeras ton temps à raconter des histoires à quiconque voudra. Vivre le peu de temps que nous avons. Partir, disparaitre, loin, si loin. Je lève mes yeux vers le plafond, la fumée s'incruste, se cogne contre nos visages, s'éclate au sol. Fumée, fumée, fumée. « Tu ne vois pas ? C'est le moment de se battre, maintenant, pour ta survie, ou la mienne. Alors, en garde ! » Je papillonne des yeux, baisse mon attention sur Yaël. Pas le temps de dire ouf, de remarquer ce qui peut se passer dans sa tête qui déborde d'idées. Je fronce les sourcils, plisse les yeux un instant, un vague moment. Je recule alors de quelques pas, je heurte le canapé. Yaël, lui, a l'air complètement dans son rôle. Même si je n'ai pas totalement remarqué qui il tentait d'imiter. Un des trois mousquetaires peut-être ? Enfin quoi qu'il en soit, c'est que tout a un rapport avec une épée - de ce que je tente d'imaginer. « Ils sont partout autour de nous, tu es cerné, mon équipage des... des ombres. Oui, ce sont des ombres qui vont te dévorer, oh March. » Oh. Le mot équipage, se faire dévorer. Pirate ? L'effet de ce bâton étrange, le rend surement bien plus imaginatif que d'habitude. Un enfant qui imagine, qui s'amuse dans un autre monde, il mêle la réalité à l'illusion mais sait très bien faire la part des choses. Oui, il est comme tel. Se mêle entre deux lieux. Deux idées folles. Près, à nouveau trop près. S'en est presque malsain, presque un mauvais jeu qui risque de mettre bien de choses en péril. L'interdit. Mais, les choses ne sont amusantes, que si elles sont interdites. Fumée dans la figure, son souffle s'écrase sur mes lèvres. Pas le temps de rétorquer quelque chose. Me voilà alors dans un état bien bas. Semi-allongé sur le canapé, Yaël assis à califourchon sur mon corps. J'hausse un sourcil, un sourire s'accroche à mon visage. « Je t'ai eu. » Il pourrait presque être sérieux, mais il y a ce pétillement dans ses yeux qui ne peut que le trahir. Mes coudes posés sur le canapé, je tente de tenir plus ou moins mon corps avec Yaël dessus. Je laisse tomber ma tête en arrière, un rire, à nouveau. Oh oui rire pour des bêtises, pour des idioties. « Oh capitaine, mon capitaine. » Redressement de ma tête, je le fixe un moment.
Un rire en coin. Je fixe ses lèvres qui tiennent en otage la cigarette modifiée. « Je vais mourir comment ? » Entrer dans un jeu, s'amuser avec le feu pour en fin de compte, se brûler le bout du doigt. Petit changement de situation, mes bras me permettent de me redresser, plus ou moins assis, il reste malgré tout posé tranquillement sur mon corps. Face à face, mon visage s'approche du sien, yeux dans les yeux. Cette sensation bizarre dans le ventre, dans le coeur, cette envie de sourire bêtement. Ma main droite passe sur ses lèvres pour piquer le joint, qui se trouve maintenant au bord de mes lèvres. La fumée s'amuse dans ma trachée jusqu'à trouver repos dans mes poumons. La tête ailleurs. Il passe dans ma main, entre mes doigts. Je souffle sur son visage, c'est de bonne guerre. Mon nez frôle gentiment le sien, un petit instant de silence. Un murmure. « Dévoré par les requins ? » Moment d'égarement. Et boum, boum, boum ça me reprend de plus belle. Une chaleur douce et envahissante, étrange. Près toujours aussi près. Jouer, jouer, puis finir par perdre ou gagner selon le cas. Dans ce jeu, il n'y a pas de règle et il existe sans vraiment le vouloir, sans avoir été choisi. Le contact ne cesse de s'intensifier, sans que je le remarque moi-même. Les idées trop floues pour pouvoir me mettre à réfléchir sérieusement à la situation à laquelle nous sommes confrontés. Mes yeux se ferment un instant, mes lèvres frôlent les siennes. Comme une claque, tout à coup, un violent frisson se met à parcourir mon échine. Mes paupières s'ouvrent, seulement à moitié. Comme endormis sans s'en rendre compte. Loin, loin, tout ça va fort loin. Continuer ou arrêter ce jeu, le compte à rebours est lancé. Bam, bam, bam. Un égarement, une bêtise, un geste et toujours cette sensation qui prend place dans mon âme. Les idées ailleurs, il ne me reste plus que les phrases irréfléchies, les agissements maladroits. Partir loin de cette fatalité qui colle à la peau.
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyMer 11 Juil - 15:02


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    « Oh capitaine, mon capitaine. » Il l'a emprisonné avec ces simples mots, un frisson qui lui parcourt l'échine, il ne sait plus s'il joue ou pas, mais c'était vraiment plaisant d'entendre ça. L'âme pirate de Yaël se sent gonflée d'une estime soudaine et il pose ses mains sur la taille de March, étrange façon de retenir un prisonnier en otage, et le regarde droit dans les yeux. Que répondre ? Oh moussaillon, je t'ai eu ! Non. De toute manière il n'a pas le temps de réfléchir qu'on lui subtilise sa cigarette magique, et puis on lui demande comment il va mourir... Très bonne question. Mais il n'arrive pas à lâcher la cigarette que Mach tient à présent entre ses doigts, et lorsqu'il redresse ses yeux verts vers les siens, et qu'il a tout qui se mélange dans la tête, il sent son cœur se gonfler, il se sent sur le point d'éclater, et en plus le joint n'arrange pas les choses. Look at the sky, they have stars in their eyes. Il n'arrive même plus à bouger, il n'arrive même plus à parler, il ne sait plus quoi dire, il a tout perdu. Son corps l'a abandonné, le traître. Et March frôle doucement son nez, un sourire béat sur les lèvres de Yaël. On peut rester comme ça indéfiniment, le temps est bien comme ça, vraiment très bien. « Dévoré par les requins ? » Son cœur s'affole bêtement, et il se dit qu'il aurait aimé être un requin, il aurait aimé dévorer March et ne plus rien en laisser. Et il se dit d'un coup, aussi, que c'est bête de réagir comme ça, enfin, ça ne lui ressemble pas. Ca serait donner raison à Maël, et c'est quelque chose qu'il ne peut pas se résoudre, alors il détourne la tête, réfléchit, cherche un peu. Ne trouve pas.
    Le feu qui le dévore de l'intérieur prend de l'ampleur, il brûle ses raisons et se moque presque de lui. C'est n'importe quoi ce qu'il raconte, dès que March bouge, des que sa peau effleure la sienne, c'est un frisson qui le prend, c'est un feu qui né au creux de son ventre, qui ronge ses os, et bon dieu, que c'est bon. C'est comme un poison qui s'insinue dans ses veines, qui glisse dans son corps, atteins son cœur et son esprit : le rend fou. I can't wait, i need a hit, baby give me hit, you're dangerous, i'm lovin' it. C'est comme si on l'attire vers le bas, et parallèlement le joint le fait planer tellement haut que la chute risque d'être dure, très dure. C'est dans un semi-rêve qu'il essaye de répondre, mais le souffle de March s'écrase contre ses lèvres, se rapproche, beaucoup trop près. Et ses lèvres effleurent les siennes. Padam, padam, padam, son cœur va exploser, la décharge électrique dans son dos le rend fou et le feu dans son ventre s'intensifie. C'est rien, ce n'est qu'un effleurement, ce n'est même pas comme si les lèvres se sont vraiment touchées. Mais c'est interdit normalement, normalement on se prend seulement dans les bras, on effleure les nez, on fait des bisous. On ne s'approche pas des lèvres. Il y a une barrière qui s'est brisé, et le cœur de Yaël qui s'emballe, et une voix qui essaye de lui dire que Maël a raison ou qu'il n'est pas de ce bord, ou... Oh la ferme.
    L'écrivain ne sait plus, il y a tout qui s'est envolé dans son esprit, comme des petits bouts de papiers, emportés par le vent. Alors doucement sa main valide serre sa taille, et son cœur bat encore plus vite, encore plus fort, il va sortir de sa poitrine et tout détruire. Il en veut plus. Il s'enfou des voix dans sa tête, celles qui lui disent qu'il est fou, qu'il ne devrait pas faire ça, pas du tout. I'm a freak, baby. Et doucement il glisse ses lèvres sur celles de March, d'abord hésitant, mais il envoi tout ça au diable. Il scelle leurs lèvres, l'embrasse doucement, goûte à un peu de paradis. Par pitié que quelqu'un l'aide, il va défaillir, son cœur ne peut pas supporter autant. C'est dans ce baiser que la vraie aliénation commence, c'est maintenant qu'il vient de sceller son destin, et son cœur qui est prêt à exploser, prêt à mourir. Pourquoi c'est tellement compliqué d'un coup, pourquoi la raison de Yaël essaie de s'insinuer doucement, essaie de le rappeler à l'ordre ? Il ne comprend pas. I don't wanna be friend, caught in a bad romance. Le baiser est rompu, l'esprit de Yaël est partit beaucoup trop loin alors qu'il récupère le joint entre sa main, maladroit, il observe March, cherche à plein ménage. Le jeu. C'est le jeu, oui il s'amuse, c'est ça. Son visage ne s'éloigne pas, comme aimanter, comme accrocher, il porte la cigarette magique à ses lèvres et inspire la fumée doucement avant de murmurer : « C'est moi le requin, je pense pas que tu aimerais être dévorer par lui. » Et pourtant si, il aimerait tellement pouvoir le dévorer, mais jamais ne l'avouer, jamais ne le dire. Et tout ce qu'il trouve pour faire passer ça, c'est fumer et approcher ses lèvres des siennes, souffler doucement pour le laisser avoir la fumée nocive. « Alors ça sera par le poison. »
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MARCH HARE si ton cerveau déraille, c'est fini.

March L. Richter

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→ LOGEMENT : dans un appartement qui sent la peinture à plein nez.
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyMer 11 Juil - 16:37

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❝ Ce qui caractérise l'enfant, ce n'est pas tant qu'il passe sans effort de la réalité au rêve, c'est qu'il vit dans un monde sans communication possible avec le monde des adultes. Il n y a pas de mots pour rendre compte de ses tribulations ténébreuses. L'enfant avisé le sait et en accepte les conséquences inévitables. Quand ces conséquences commencent à lui paraître trop lourdes à porter, il cesse d'être un enfant. ❞

Toujours aller plus loin, sans vraiment s'en rendre compte. Fumer quelque chose, ne plus comprendre nos gestes, nos pensées, nos idées qui peuvent vite partir en vrille. Pourtant, parait-il que la vérité sort seulement de la bouche des enfants et des ivrognes - et peut-être de ceux qui s'amusent à l'art de fumer ? Allez savoir. Plus de question, plus rien du tout. Juste près, trop près d'un visage familier. C'est briser un miroir, frôler une barrière, un lieu qui peut être dangereux. C'est tenter le diable, toucher l'interdit du bout de doigt. Cet interdit qui nargue depuis deux ans, cet interdit qui s’immisce un peu partout dans les pensées. Yaël est un interdit, un point que j'ai placé, une idée farouche que j'ai dans le coin de la tête. La joue, c'est la parfaite limite, mais là, trop tard. Mon corps n'a pas vraiment répondu à mon envie terre-à-terre de s'arrêter tout de suite avant de tomber de haut. Non, non. Tout ça, à cause de ce que peut contenir le joint. Tout ça, à cause de ça. Dépasser les limites, aller plus loin que prévu. Je m'attends à tout à vrai dire, à ce qu'il tombe par exemple sans vraiment savoir pourquoi et qu'il éclate de rire. Quelque chose de comique, digne d'un Yaël maladroit. Pourtant, c'est le contraire, tout ça, c'est le contraire. Un silence, un croisement de regards. Puis, l'étonnement, mes yeux s'écarquillent. Pour tout dire, je ne sais même pas si je suis en train d'imaginer la scène ou si je suis en train de vraiment la vivre. Hallucination ? Non, c'est trop, trop réel. Et c'est lui qui a sauté la barrière, qui a croqué l'interdit à pleine dents. Et là, je me demande, si c'est vraiment lui que j'ai face à moi. Qui ne cesse de dire qu'il préfère les formes des femmes, leurs sourires, leurs yeux, tout. Non, tout ça, ce n'est qu'un égarement. Et pourtant, il me fait du bien. Une agréable impression qui se propage dans mon corps, une chaleur douce mais dévastatrice. Mon coeur claque contre mon torse - c'est à se demander s'il ne va pas le briser. La sensation est différente que d'habitude, c'est comme, comme ... Oh, c'est trop compliqué. J'en ai mal à la tête. Jouer, jouer, toujours jouer. Mais, ce jeu peut faire vraiment mal. Mais, à quoi bon s'arrêter ? Un jeu est seulement drôle quand il y a des blessés à la fin. C'est comme ça, et mon esprit humain ne cesse de me le répéter. Nos lèvres se touchent, s'amusent pendant quelques secondes. L'euphorie me prend, comme avoir un feu d'artifice qui explose à l'intérieur du corps. Agréable, désagréable, de toute façon, maintenant, je n'arrive plus à faire réellement la part des choses. Bêtise, bêtise. Pourquoi partir en vrille comme ça Yaël ? Pourquoi toi, pourquoi moi ? Je n'en sais rien, des questions sans réponses. Puis, tout à coup, tout se romps, un temps tellement court que j'aimerais en redemander. Mais, ce serait déraisonnable, inconscient. Tu crois vraiment être en état pour te demander ce qui est raisonnable ou non ? Je pince ma lèvre inférieure, le regarde. Un sourire s'accroche à mon visage. Tout ça, c'est la faute de la fumée magique. Magique, magique, tu parles. J'ai envie de rire, mon dieu que oui. Il est quelque part caché dans mon ventre, et attends le moment propice pour se mettre à rire. Mais, après tout, quand on a droit aux effets du joint, à quoi bon attendre le bon moment ? Un coup lucide, un coup non. C'est comme jouer à la roulette russe. « C'est moi le requin, je pense pas que tu aimerais être dévoré par lui. » Chassez le naturel, il revient au galop. Toujours dans son rôle du capitaine du navire, dans son rôle d'enfant qui se laisse gentiment aller. Un coup adulte, un coup enfant. Il passe de l'un à l'autre, comme si tout ça, c'était inné chez lui. Il crache la fumée sur mon visage, une bonne quantité. Mes yeux se ferment sur le coup. « Alors ça sera par le poison. »
Mon ventre se contracte, je me met à rire intérieurement. Puis, le vase déborde je n'arrive plus à me retenir. Il s'échappe, les ondes cognent contre les murs, ma tête part en arrière d'un coup. Pourquoi rire ? Je n'en sais rien, une envie, comme ça, un besoin du corps de s'exprimer de cette façon. Le poison agit bien on dirait, il enlève le peu de lucidité que je peux avoir. Bon sang. Quelques secondes, quelques minutes. Le contrecoup ressort de cette manière. Se moquer de cette planète, se moquer de tout le monde, se moquer des voisins qui se plaignent de nos voix trop portantes. Puis, petit à petit, il s'estompe, disparait dans l'appartement. Mes yeux sont rivés sur le plafond, un large sourire collé au visage. « C'est toi le requin ? Capitaine aurais-tu viré cannibale ? » Mon attention se repose sur lui, je n'ai plus envie de bouger. Juste rester là, avec lui pendant un temps indéterminé. Oh émotion humaine quand tu prends le dessus, ça fait des dégâts sur mon pauvre coeur. « Capitaine, mon capitaine. Le poison, c'est vicieux. » Une moue s'accroche à mon visage, comme le pauvre enfant qui ne veut pas se faire punir. Puis, tout à coup, j'écarquille mes yeux, prenant un air presque outré, entre la tristesse et la peur. « Tu veux me voir mourir à petit feu ? » Mourir avec toi, serait une belle mort. Une mort agréable, qu'elle soit longue ou non. Mourir maintenant, tout de suite. Être coincé dans l'éternité, dans cette scène et s'évanouir dans les bras de la faucheuse quelques secondes après. Parfaite façon de dire adieu au monde. Dire adieu à tout être vivant avec toi. T'es vraiment plus du tout sur terre, toi. Plus sur terre, sur aucun lieu existant au monde. Je me redresse un peu, histoire de finir bien assis, il reste assis sur mes cuisses. Puis mes mains passent sur son cou, mes pouces s'amusent à retracer les traits de son visage. Puis, à nouveau cette douce euphorie. « Ceci dit, c'est un peu crade le poison tu sais ? Enfin, ça dépend, soit tu meurs paisiblement, soit tu as des spasmes, tu gigotes de partout. On dirait que tu es un condamné et que tu te fais électrocuter ou bien, un épileptique. » Tout à coup, trembler, ne plus contrôler son propre corps, souffrir, tellement qu'on se met à supplier la mort pour qu'elle arrive vite. Attendre, attendre des secondes qui peuvent paraitre minutes, puis, tomber dans le vide. Noir, tout noir. Comme le terrier du lapin blanc, c'est tout noir, et à la fin, il y a cette lumière. Enfin, quoi que, moi cette idée de voir la lumière au bout du tunnel, j'y crois pas vraiment. Mon dieu, que c'est macabre. « J'accepte mon triste sort. Tu as le choix entre le poison doux et le poison ... Hm. J'ai même pas de mot pour le définir en plus. Ma pauvre vie est entre tes mains. » Jeu d'enfants, jeu innocent.
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyVen 13 Juil - 11:04


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    Il n'a pas osé faire ça, il n'a pas fait ça, il n'a pas fait ça. Si, il l'a fait. Bon dieu... Voilà qu'il se mord la lèvre, rien que d'y penser, ce contact, cette ligne qu'il s'était toujours interdit de franchir, ce petit moment où dans sa tête il n'y a eu que du vide, plus rien, il n'y avait même plus d'interdit. Ici tout est permis, on s'embrasse sur la bouche et on se dévore le cœur, on laisse les sentiments enflammer le corps. Pourquoi il ne réagit pas ? Pourquoi il n'y a pas de claque ? Pourquoi c'est si calme ? Ca en devient inquiétant. Et ça ne lui ressemble pas, pas à lui qui ne peut s'empêcher de matter la première fille qui passe, qui ne peut s'empêcher une remarque douteuse à son sujet, ce n'est pas lui. Et pourtant, quelque part où son cœur bat plus fort, il sait que ça lui a plus. Ses yeux louchent un peu sur ses lèvres, sa main autour de sa taille se resserre un peu, doucement. Il a empêché ce moment, il a toujours voulu le refouler dans un coin de sa tête, l'enfermer à double tour et ne jamais y penser. Et pourtant, ça ressort, ça l'attaque, ça ronge son cœur. Les regards ne se croisent pas, celui de March observe le plafond, et celui de Yaël observe ses lèvres. Un sourire. Et lui qui essaye de remettre toute les pièces du puzzle dans l'ordre mais c'est comme si quelqu'un s'amusait à les mélanger, rien que pour le faire chier, un peu. Il a l'impression que ce baiser a déclencher un effet papillon à l'intérieur de lui, à l'intérieur du cœur qui ne cesse de vibrer sans arrêt.
    « C'est toi le requin ? Capitaine aurais-tu viré cannibale ? » Il relève ses émeraudes vers lui, croise son regard, frissonne. Cannibale de March, oui. Il devrait prendre garde, dans quelques secondes il pourrait le dévorer et ne resterais de lui que ses peintures. Les peintures. Sur son visage, sur les murs, sur les toiles, partout, toute ces couleurs qui peignent petit à petit le cœur de Yaël, jamais lassé de s'émerveiller à chaque fois. Come take a walk on the wilde side. Les doigts de Yaël se lèvent, comme dans un rêve, redessinent la mâchoire de March, redessinent les millions de contours que la peinture a décidé de tracer, redessinent ses lèvres doucement. Let me kiss you hard in the pourring rain. « Capitaine, mon capitaine. Le poison c'est vicieux. » « Tes mots aussi. » réplique murmuré tout doucement, alors qu'il se mord la lèvre, ce n'est plus le capitaine qui joue, c'est juste le cœur de Yaël. Il n'y a plus rien mis à part lui, prêt à déchirer le torse, prêt à tout envoyé en l'air, prêt à tout faire exploser. Voilà où il en est. Mais l'air de March change la donne, son air d'enfant apeuré, son air triste, le cœur de l'écrivain se calme, le voilà qui doute d'un coup. Qu'a-t-il fait de mal ? « Tu veux me voir mourir à petit feu ? » Sous ses baisers. Ou n'importe quoi d'autre. Du moment qu'il reste assis là, du moment qu'il ne bouge pas. Que lui prend-t-il, pourquoi son cœur s'emballe comme ça ? Est-ce de la faute du petit bâton magique qu'il porte encore à ses lèvres ? Il ne lui a jamais fais ça avant. And i love you, i love you, i love you like never before.
    March se redresse, glisse ses mains dans son cou, comme s'il ne l'avait pas encore assez tué. Et voilà que le feu dans son ventre prend de l'ampleur, le dévore totalement, gronde, animal. You made a fool out of me. Et ses doigts glissent de ses lèvres, doucement, il soutient son regard, alors qu'un sourire commence à prendre place sur ses lèvres à lui, un peu fou, un peu béat. « Ceci dit, c'est un peu crade le poison tu sais ? Enfin, ça dépend, soit tu meurs paisiblement, soit tu as des spasmes, tu gigotes de partout. On dirait que tu es un condamné et que tu te fais électrocuter ou bien, un épileptique. J'accepte mon triste sort. Tu as le choix entre le poison doux et le poison ... Hm. J'ai même pas de mot pour le définir en plus. Ma pauvre vie est entre tes mains. » Quel dur choix, Yaël se débarrasse du joint fini dans un cendrier et passe doucement ses mains dans le cou de March, imitant sa position, sa main valide retraçant doucement son visage, jusqu'à son menton, alors qu'il se penche au-dessus de lui, front contre front, encore et encore. « Mon équipage rirait de moi si je devais choisir le poison doux. » Mais voilà que tu as empoisonné mon cœur, voilà que je t'aime trop pour te laisser mourir de façon violente. Alors sa main glisse doucement à ses côtés, attrape la couverture posée sur le canapé et d'un geste, les recouvre tout les deux. Plus d'ombre ici. « Au levé du jour les ombres partiront, et il emporteront notre grand secret avec eux, il vaut mieux se cacher, j'ai bien peur de perdre ma réputation. Je choisis pour toi, le poison doux. » Ses lèvres ne s'autorisent qu'à murmurer ces deux derniers mots, il semblerait que le Capitaine a finalement un grand cœur. Un coeur qui bat, qui s'écrase encore et encore contre sa poitrine, qui essaye de le détruire sans aucun doute. Il penche au-dessus de lui, c'est l'heure de la sentence, mais il a plutôt l'air de réaliser la sienne. C'est lui qui prend le poison, c'est lui qui va mourir, c'est son cœur à lui qui s'emballe alors que ses lèvres se déposent sur celles de March, une nouvelle fois, encore et encore, son cœur qui explose. With a taste of your lips i'm on a ride. Il ne se rend pas compte à quel point c'est dangereux, il n'a plus d'issues pour lui. Le voilà prit au piège, c'est le Capitaine qui se fait avoir, alors que ses yeux se ferment, alors que son cœur explose, son corps parsemé de décharges, électrisé par le contact de ses lèvres sur les siennes. You're toxic, i'm slipping under. Mais est ce que ça tue vraiment March, est ce que le poison est efficace ? Il en doute, c'est dangereux de jouer comme ça, c'est lui qu'il tue en fait. Et doucement il se redresse, son regard s'accroche au sien, ses lèvres restent auprès des siennes, les frôlent, il peut sentir le souffle du peinture contre lui, il peut se sentir défaillir doucement.
    De mille saveurs, une seule me touche, lorsque tes lèvres effleurent ma bouche.
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyVen 13 Juil - 12:14

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❝ Ce qui caractérise l'enfant, ce n'est pas tant qu'il passe sans effort de la réalité au rêve, c'est qu'il vit dans un monde sans communication possible avec le monde des adultes. Il n y a pas de mots pour rendre compte de ses tribulations ténébreuses. L'enfant avisé le sait et en accepte les conséquences inévitables. Quand ces conséquences commencent à lui paraître trop lourdes à porter, il cesse d'être un enfant. ❞

Juste ce joint pour que tout parte en vrille. Comme quoi, il suffit de peu pour qu'un minimum de vérité éclate au grand jour. Comme l'alcoolique et sa bouteille, l'enfant et son jouet. Plus les secondes passent, et plus je ne cesse de me dire que demain, tout sera oublié. Comme un mauvais souvenir, et au pire des cas, ce sera un : non c'est pas possible, ou bien, tout est la faute de la fumée, j'ai mal supporté. C'est prévisible et fataliste à la fois, pourtant, c'est la vérité, celle qui fait mal quand on y pense. Se dire que de toute manière, tout ça, ce n'est pas important, ce n'est qu'un petit égarement. Une simple fantaisie qui prend le dessus. Une fantaisie qui a l'effet d'une bombe en moi, et d'un calmant à la fois. Les humains ont des sentiments étranges, et pour tout dire, maintenant je découvre quelque chose de bien plus étrange. Se sentir bien dans les bras de quelqu'un, sourire bêtement et pas qu'à cause de la cigarette magique. Non, c'est plus tordu, plus vicieux que ça. Et le pire, c'est que je n'y connais pas grand chose. C'est trop confus, trop mal fait. Pourquoi c'est comme ça Yaël ? Dis-moi ? Explique moi ce que c'est, parce que moi, j'y comprends rien. Capitaine, il ne vous reste plus qu'à m'achever à coup de poison, de requin, de ce que vous voulez à vrai dire. Je crois pouvoir mourir en paix, disparaitre en cendre. Nous sommes nés poussière et nous redeviendrons poussière après tout. J'hausse les sourcils à cette pensée saugrenue. L'enfance amène le morbide en plus. Oh monde étrange, pourquoi est-ce que je dois subir ça dites-moi ? Une grande poisse ? Surement. Je reste assis, m'amuse à refaire les traits de son visage, sans m'en lasser. C'est un amusement quelconque, une occupation futile. Mais, je suis ailleurs, ma tête me dit et me fait faire des choses que je ne devrais pas faire. Oh, mais de toute façon, ce sont que des bêtises. D'ici quelques jours, tout sera oublié. Mais, moi je veux pas oublier. Pas tout de suite. Comme l'enfant capricieux qui veut tout maintenant, quoi que, je serais presque pire. Pas oublier, pas oublier. Je regarde alors la fumée voleter dans l'air, et j'essaie de m'imaginer la pièce dans sa totalité. Juste de la fumée et deux personnes assises. Un beau tableau, un peu comme chez la chenille. Mais, en surement bien pire. Parce que la chenille, réussi à rester debout après le narguilé, et moi, je ne sais pas. Ni trop droit, ni pas assez. Je suis coincé entre deux lieux. Parfois je monte en haut ou bien je retombe gentiment. Ce n'est pas vraiment agréable, je vous l'accorde, mais c'est le prix pour pouvoir être dans cet état d'esprit. Faire le vide d'une certaine façon. « Mon équipage rirait de moi si je devais choisir le poison doux. » Je papillonne des yeux, comme foncièrement étonné. Un capitaine se doit de garder une étiquette, comme quelqu'un de fier et sans vergogne. Et pourtant, il y a le caractère Yaël qui ressort, ce côté un peu perdu, ce côté qui ne veut pas faire réellement du mal - même si parfois, il n'hésite pas à montrer sa force dans le visage de son frère. Le poison c'est lent, très lent. Comme toi Yaël, c'est s'insinuer dans ma tête, dans ma peau comme un tatouage. Lentement, mais surement. Jusqu'à s'écrouler à terre complètement, mourir tout à coup. Similaire oui, mais peut-être plus dévastateur, plus douloureux. Toucher ce paradis étrange, l'apprécier un moment puis en fin de compte se retrouver plus bas que terre. Bonheur, paradis et ces bêtises, ça a un prix. Qu'importe, il sera toujours conséquent. Assis l'un face à l'autre, le silence qui nous entoure. Puis, tout à coup, c'est le noir. Se cacher, disparaitre aux yeux du monde. N'exister que pour sa propre personne. J'essaie de distinguer quelque chose. Mais, la nuit n'aide pas vraiment. C'est léger, tout léger, j'arrive tout juste à pouvoir voir son visage enfantin. « Au levé du jour les ombres partiront, et ils emporteront notre grand secret avec eux, il vaut mieux se cacher, j'ai bien peur de perdre ma réputation. Je choisis pour toi, le poison doux. » Grand secret. Oh oui, c'est si bien choisi. Un secret, oui, à partir de demain, cette soirée sera considérée comme un grand secret à garder pour ne pas ternir une étiquette, un idéal. C'est triste à dire et l'air de rien, je m'en rends bien compte. Après tout, c'est juste dépasser une barrière, briser quelque chose, c'est rien que des lèvres qui se touchent. C'est rien, pas vrai ? Même moi je n'arrive pas à me faire à cette idée que tout ça, ce n'est que pour s'amuser. S'amuser, s'amuser. Non, c'est plus étrange que ça. Je n'arrive pas à mettre le doigt dessus mais, ça a l'effet d'une claque dans la figure.
Mes mains restent où elles sont et de là, j'arrive à sentir son coeur battre contre mes mains. Doucement, puis tout à coup, rapidement. C'est étonnant, fascinant. Poison doux qui s'incruste par l'intermédiaire des lèvres. Mes yeux se ferment, profiter, il ne reste plus qu'à profiter de ça. Bon sang. Et ça claque à nouveau, mon coeur ne fait qu'un tour. Pourquoi se faire du mal comme ça ? C'est masochiste, c'est un cercle vicieux qui continuera encore et encore. Pourtant, quelque chose fait du bien dans tout ça, je ne pourrais pas dire quoi exactement. Mais, c'est comme ça et malheureusement pas autrement. March t'es qu'un enfant perdu dans la fumée, tu es paumé, paumé, tu y connais rien à tout ça. Le coeur qui claque et qui fait mal. Ton esprit humain va te pousser à ta perte. Et ça revient. Toujours cette voix intérieure qui me pousse à croire que de toute façon, tout sera perdu et à la fin, il ne restera plus rien, surement les ténèbres. Esprit humain, corps humain. Ne rien connaitre ce de monde, comme à la naissance, pauvre page vierge qui apprend petit à petit les vices et les vertus de la vie ici. Là, ça coince, ça tire beaucoup vers le vice. Yaël est un vice. Tout s'arrête, à nouveau. Mes yeux clos, je pince presque avec nervosité ma lèvre inférieure. « Perdre ta réputation mon capitaine ? C'est pas très courageux d'avoir peur de ça, dis-moi. » Rire en coin, rire enfantin. J'ai l'impression de retourner loin dans mes souvenirs d'ici - même s'ils sont faux. C'est comme s'amuser dans un coin d'herbe, se construire une cabane et se cacher des méchants qui attendent dehors. Mais, rester à deux, se couper du monde, des problèmes, des soucis. J'ai cette même impression en regardant autour de moi, le noir, que le noir et les bruits de la nuit. Nos nez se touchent, nos lèvres s'effleurent, comme une hésitation. Un baiser, à nouveau. Bon dieu, bon dieu. C'est que ça s'emballe tout ça, c'est que ça continue sans s'arrêter. Comme un nouveau besoin, une envie qui ne veut pas partir. Pourquoi ça hein ? Pourquoi, pourquoi, pourquoi ? Trop de questions tout à coup, aucune réponse qui s'impose. Je me retire alors, décide de m'incruster dans ses bras, mes mains glissent sur son dos. Je le serre contre mon corps, contre mon âme, contre mon coeur. Mes yeux clos, j'écoute sa respiration. Une part de moi plus ou moins lucide, prend le dessus. « Tu crois vraiment que c'est mal ce qu'on fait, Capitaine Yaël ? » Simple murmure. Je retourne à mes dix ans, je retourne à l'enfant trop inquiété pour peu. L'enfant que j'étais ici, l'enfant trop imaginatif pour tout le monde. Mal ou pas, de toute façon, tout est fait maintenant, c'est trop tard pour retourner en arrière. Autant aller de l'avant, profiter du moment avant que l'effet du joint s'estompe complètement. « Je crois que le poison agit bien là. Si ça se trouve je vais mourir maintenant, ici, et tu vas devoir porter mon corps vide. Ah, comme c'est triste, on dirait presque une tragédie grecque. » Rire à nouveau, évitant de virer dans l'euphorie complète et délirante. Prendre les choses avec légèreté, ne pas penser au lendemain. Pour l'instant.
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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyVen 13 Juil - 13:14


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    Et d'un coup, le vide. Plus rien dans la tête de Yaël, les millions de bulle ont éclatées, il ne reste plus que le néant, il ne reste plus que le regard vide planté sur le mur derrière le canapé. Son cœur bat beaucoup trop vite pour retrouver un rythme normal, jamais tout ne redeviendra comme avant, c'est ce qu'il semble lui faire comprendre à force de cogner. Et il pense, il se rappelle. Le Pays des Merveilles. Il est censé être qui encore dedans ? Un jumeau qui raconte des histoires tout le temps, et lui ? Un lièvre, c'est ça ? Quelque chose comme ça sans doute, un animal en tout cas. Les animaux et les humains, ça ne se mélangent pas, ça ne s'aiment pas, même si c'est dans un autre monde, les humains mangent les lièvres, non ? Il n'aime pas ce monde, il ne peut pas venir de là-bas, il ne peut pas être dans un endroit où March et lui ne seraient pas... March et lui. Les lièvres ça n'a pas de lèvres, ça ne peut pas embrasser, ça n'a pas de mains, ça ne peut pas caresser, ça ne peut pas serrer dans les bras, ça ne peut pas étouffer d'amour. Ce monde est trop triste pour Yaël, il préférerait encore en créer un autre, il ferait mieux que cette Alice. « Perdre ta réputation mon capitaine ? C'est pas très courageux d'avoir peur de ça, dis-moi. » La voix le ramène à la raison, doucement ses yeux se plantent dans les siens, l'observent longuement, son cœur s'accélère toujours, le trahit. March peut le sentir battre, s'affoler contre ses doigts lorsque ses lèvres effleurent les siennes, que leurs regards se croisent, ou qu'il l'appelle mon capitaine. Courageux, hein, mais Yaël est lâche, il se cache derrière ses histoires, il se cache derrière un autre monde pour ne pas dire que ça lui plaît, pour ne pas avouer que, peut-être, il n'est pas si attiré par les femmes que ça, peut-être que leurs chutes de reins n'est rien comparé au sourire de March. Oh vraiment ? C'est l'ironie pure, ce sentiment qui glisse dans son cœur, qui s'insinue doucement dans son esprit, qui lui dévore la raison. Serait-ce vraiment ça ? Maël aurait réussit à mettre le doigt dessus ? Cet imbécile pianiste, celui qui joue des notes de musique, celui dont les mots transpercent son corps comme des couteaux, lui ? Il aurait trouvé en plein dans le mille, parce que c'est sa moitié, il est la partie complémentaire, il est le double, il sait, il l'a vu, et c'est ça qui l'effraie. Autant que Yaël l'est.
    Il se redresse doucement, fait bouger la cabane de couverture, dangereusement, comme un géant, et pourtant il se sent tellement petit, comme un enfant. Ses doigts se glissent dans son cou, l'enlace doucement, il a envie de venir se blottir contre lui et ne jamais changer de place, toujours rester là et s'endormir, vivre, sourire, toute la nuit. Now we're standing side by side. Il n'a pas peur de voir le jour se lever, voir les ombres partir, parce que dans le fond elles sont toujours là, accrochées à leurs doigts, à leurs cœurs, elles vivent comme eux. As your shadow crosses mine. Et c'est comme si March entend l'appelle, c'est comme si la connexion se fait, sans parler, parce qu'il attire son corps au sien, les lient, étroitement, et voilà Yaël qui pose doucement son visage contre le sien, son front sur le sien, sa main valide entourant son cou et son cœur qui bat contre le sien, qui essaye de déchirer la cage thoracique pour retrouver l'autre. Retrouver la moitié, la pièce du puzzle qui manque, se lier à jamais. Ne jamais être demain, ne jamais arrêter ce moment, ils peuvent rester indéfiniment sous la couverture, sous la protection, ici il fait toujours nuit sur eux. « Tu crois vraiment que c'est mal ce qu'on fait, Capitaine Yaël ? » La question tombe, doucement, comme une prière d'enfant, et le pauvre écrivain se sent redevenir le gosse du bac à sable, celui qui jetait du sable dans les yeux des autres enfants et soulevait les robes des filles pour rigoler un peu. Celui qui mangeait le sable parce qu'on lui faisait des gâteaux de sable et qu'il était trop poli pour refuser, celui qui clamait haut et fort avoir une chérie avec des longs cheveux blonds et des grands yeux bleus, une heure après une jolie brune aux yeux verts. Il est redevenu tout petit dans les bras de March, et il se blottit encore plus contre son cœur, il a un peu peur de la réponse, la part de lucidité dit que c'est que pour le jeu, parce qu'il n'aime pas les hommes, c'est pas attirant. Et le cœur, la folie, tout ce qui est dans le coton, bat plus fort, essaye de faire comprendre qu'il y a quelque chose là. But there's a side to you that i never knew, never knew, chante la raison au cœur, qui se rend compte doucement. « Je crois que le poison agit bien là. Si ça se trouve je vais mourir maintenant, ici, et tu vas devoir porter mon corps vide. Ah, comme c'est triste, on dirait presque une tragédie grecque. » Pitié, non, ne meurs pas. L’émotion tue le reste de Yaël, le reste de force qu'il a, son cœur se serre, son ventre se tord, s'entremêle comme une bobine de fil et ses yeux brillent, comme s'il y avait des larmes prêtent à l'attaquer, prêtent à couler. Non, pas maintenant, pas de pleurs, mais lorsqu'il touche son visage du bout des doigts, il se rend compte, il sait, comprend. I set fire to the rain, watched it pour as i touched your face.
    « C'est sans doute parce que c'est mal que tu es condamné à mourir. » murmure-t-il finalement, voix tremblante sous l'émotion, alors qu'un léger sourire se dessine, alors que ses doigts glissent doucement sur la peinture qui recouvre son visage. Et demain il va laisser tomber son cœur, il va l'enfouir à nouveau tout au fond de lui, il va lui interdire de parler, in va lui interdire de se remontrer, il va l'abandonner. Il ne veut pas que la nuit s’arrête, ni que l'effet se dissipe, ni que March s'en rende compte, se rende compte de ce qu'il se passe, qu'il envoi bouler Yaël, loin très loin, lui qui s'applique chaque jour à avoir sa dose de macho. Oh why, don't even make you cry ? Il a perdu les mots, il ne sait plus quoi dire, il aimerait juste quitter cette terre, quitter ce monde, avec March, rester encore un peu plus longtemps. « Je veux prendre le poison aussi. » lâche-t-il d'un coup, un peu trop rapidement, comme si son esprit venait de réfléchir pendant longtemps, comme si d'un coup, il avait trouvé : mourir avec lui, tant qu'à faire. Dans son esprit il n'y a plus rien, il n'y a plus toute ces pensées, toute ces interdictions, pas ce soir, ce soir on se laisse aller, on dit n'importe quoi, on fait n'importe quoi. Le regard presque affolé. I can't believe it, it's so beautiful. « On tourne version Roméo et Juliette, maintenant, n'est ce pas ma Juliette ? Tu fais semblant de mourir en fait, mais j'ai tellement peur que ce soit pour de vrai que je veux aussi, donne moi du poison. » Il n'est pas fou, ou alors si, fou d'amour, ou quelque chose qui s'y rapproche alors qu'il l'embrasse à nouveau, avec plus de passion, profité de cet instant à tout jamais, ne jamais l'arrêter. Et finalement il rompt le baiser pour fermer ses yeux, poser son front contre le sien, est ce la fumée magique qui le fait partir si loin, qui le fait dérailler, ou juste la peur de le perdre ? Les mots sortent comme s'il ne réfléchissait plus, comme s'il essayait tout pour le garder avec lui. « C'est pas mal ce qu'on fait, rien n'est mal, il y a juste toi et moi, et je trouve que c'est très bien comme ça. » there no gravity boy in my mind tonight.
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March L. Richter
MARCH HARE si ton cerveau déraille, c'est fini.

March L. Richter

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MessageSujet: Re: protect me from what i want.   protect me from what i want. EmptyVen 13 Juil - 14:04

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❝ Ce qui caractérise l'enfant, ce n'est pas tant qu'il passe sans effort de la réalité au rêve, c'est qu'il vit dans un monde sans communication possible avec le monde des adultes. Il n y a pas de mots pour rendre compte de ses tribulations ténébreuses. L'enfant avisé le sait et en accepte les conséquences inévitables. Quand ces conséquences commencent à lui paraître trop lourdes à porter, il cesse d'être un enfant. ❞

Fermer les yeux, s'endormir là tout de suite. Oh oui, belle façon de s'endormir pour toujours. Mort agréable ou peut-être pas. Il ne nous reste que quelques heures avant que tout s'effondre, que le voile étrange qui nous tombe dessus, s'évanouisse en cendre. Puis, que tout revienne à la normal. Cette idée me turlupine depuis quelques minutes, c'est troublant. Oui, très. De vouloir garder dans un seul état d'esprit une personne. Pourquoi est-ce que je ne veux pas que ça s'arrête maintenant ? Pourquoi ? Je n'en sais rien. Ma tête dit des choses, mon âme murmure des paroles et mon coeur, il part en vrille, tout doucement. J'ai envie de rire, de changer d'humeur à chaque fois. D'être ailleurs avec Yaël. Loin, très loin, pouvoir continuer à être à moitié dans les vapes, dire des paroles saugrenues, avoir des gestes étranges. Si seulement. Mais ce n'est qu'un rêve minute, une apparition sous les yeux qui a disparu aussi vite qu'elle est apparue. Un masque s'effondre, le côté trop fier de Yaël fond petit à petit, laissant paraitre quelqu'un d'autre, sans pour autant vraiment être une complète autre personne. Mais, demain, demain, ce masque sera réparé. Il sera comme avant. Avant, après, maintenant, tout de suite, un jour peut-être. On ne peut pas changer les gens, on peut essayer de mettre cette différence, mais elle fini toujours par disparaitre. Parce que tout prend le dessus, parce que le Yaël considéré comme coureur de jupons, est toujours là quelque part, il est juste en train de dormir pour le moment. Dormir, simplement dormir. Bizarrement, j'ai quelque chose qui me pince le ventre. Comme une petite boule désagréable. L'anxiété peut-être, les pensées qui prennent le dessus. Je suis l'enfant qui pleure pour peu, qui a peur de tout, du méchant loup dans le placard. Je suis celui qui s'inquiète pour n'importe quoi, qui se pose trop de questions. Bon dieu. Je déglutis alors, tente de récupérer un peu de coton, de nuage, de quelque chose. « C'est sans doute parce que c'est mal que tu es condamné à mourir. » Mal, c'est si mal oui. C'est casser une interdiction, briser une loi qui était vitale. Mal pour lui, mal pour moi. Pour nous deux en somme. C'est comme se jeter du haut d'un pont, en sachant pertinemment qu'il n'y aura que l'eau à la fin, puis la noyade. La simple mais terrible mort. Pourquoi se faire du mal ? Allez savoir, c'est l'excitation du moment, la tête réfléchissante qui disparait, l'envie de se surpasser. De laisser ses idées fourbes prendre le dessus. Loin, toujours plus loin et plus haut. Retomber sur terre, c'est un autre cas de figure, c'est là que le coup de jus vient vous réveiller, vous dire : mon cher, tu ne sais que faire des conneries. « Je veux prendre le poison aussi. On tourne version Roméo et Juliette, maintenant, n'est ce pas ma Juliette ? Tu fais semblant de mourir en fait, mais j'ai tellement peur que ce soit pour de vrai que je veux aussi, donne moi du poison. » Pardon ? Mes sourcils se haussent avec surprise. Ah Shakespeare qui s'amuse du malheur des autres, dieu des tragédies, des histoires qui finissent mal. Roméo et Juliette, sincèrement ? Pas le temps de rire, de dire quelque chose, il attaque à nouveau, et y'a cette fougue dedans qui me fait presque tomber en arrière. Yaël s'emporte, se laisse partir gentiment, petit à petit. Il y a un sourire niais qui s'accole à mon visage. Enfant bidon, enfant carton. « C'est pas mal ce qu'on fait, rien n'est mal, il y a juste toi et moi, et je trouve que c'est très bien comme ça. » Oh si c'est mal Yaël. Tellement mal. Mais, après tout, il vaut mieux se voiler la face non ? Après tout, c'est le mieux à faire dans cette situation.
Juste lui et moi, très bien comme ça. Je dois avouer que sur cette phrase, je ne peux pas le contredire, je ne peux pas dire le contraire. Je tente de le cerner dans ce noir. Mais, rien ou plutôt pas grand chose. Ce noir, ça m'étouffe. Je plisse mon nez, relâche l'étreinte sur lui, me recule tout juste pour pouvoir enlever un minimum la couverture. Nos deux visages à découvert, la lune éclaire la pièce, danse avec la fumée. Pauvre appartement. Je le fixe un instant avant de froncer les sourcils. « J'ai une tête de Juliette ? » Seigneur, quel affront. « Entre nous mon cher, tu rentrerais mieux dans la peau de demoiselle. » Un peu de maquillage et le travail est joué. C'est vrai, maintenant que j'y pense, Yaël pourrait très bien rentrer dans la peau d'une femme. Ses traits de visage sont fins, et s'il le voudrait, il pourrait facilement faire porter à confusion quiconque. « Tu as les cheveux plutôt longs en plus, moi faudrait que je mette en perruque. Puis, en toute franchise, une Juliette avec de la peinture sur le visage, c'est pas super. » Je me met à rire à nouveau, passe une main dans ses cheveux avant de les ébouriffer. Taquiner, toujours chercher sur ce terrain, mais rarement être sérieux. C'est vrai, à quoi bon l'être ? Parler sérieusement, c'est soit avoir mal, soit être à la limite de pleurer. Le sérieux, c'est pour les autres, pas pour moi, pas pour lui. Pour ceux qui désespèrent, nous ? Je crois que nous tenons encore la route. Je crois oui. Et tout à coup, mes yeux pétillent, c'est comme un éclair de génie. Même si le mot génie, est vraiment mal pour ça. Je me recule, tente de prendre le dessus sur la chose, plus ou moins. Yaël fini assis sur le canapé et moi à genoux. J'attrape ses mains puis, boum. Poussé en arrière, moi à quatre pattes au dessus de lui, je lui colle une petite pichenette sur le bout du nez. « Yaël ça te va mieux que Juliette en fait. » Juliette, Juliette. J'imagine le visage qui pourrait coller à une femme ayant ce nom. Je vois des cheveux dorés, des yeux clairs et un sourire hallucinant. Yaël lui, c'est différent, c'est mieux qu'une Juliette. Mes mains dans les siennes, je le fixe, ne cesse de le détailler. C'est comme arrêter de respirer, arrêter de vivre un instant pour pouvoir regarder. « Ceci dit, les tragédies, c'est trop déprimant. J'aime pas pleurer. Autant rire de la mort, tu crois pas ? » Rire du poison qui s'installe, qui nous ronge de l'intérieur. Poison, poison. Il agit comme lui, et comme antidote à la fois. Comme c'est drôle. Un mal fait un bien, deux mondes qui s'attirent. Et j'ai réussi à oublier, l'espace d'un long moment, le pays des merveilles. Pour me concentrer sur un visage, sur des paroles, des rires.
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