CHAPTER TWO ♦ "now, we are trapped in a curse..."

« Maman, je te promets de passer ce soir... Oui, bien entendu... D'accord, embrasse papa pour moi. » Tout en raccrochant, Isaiah eut un soupir de soulagement, pas qu'elle n'aimait pas sa mère, mais cette dernière était vraiment très protectrice et pouvait l'appeler jusqu'à trois fois par journée. C'était encore pire du fait qu'elle ne lui avait rendu visite depuis maintenant près de deux jours. Elle qui avait cru qu'elle allait pouvoir faire une grasse matinée, il ne lui restait plus qu'à se préparer pour aller faire quelques courses. Que faire d'autres alors qu'il n'était que neuf heures à peine . Heureusement, elle pourrait passer à la boutique de son père pour lui faire un petit coucou, tout en le suppliant de convaincre son épouse d'appeler à des heures aussi matinales. Avec ses examens qui approchaient à grands pas, la jeune femme sentait le stress monter même si elle savait très bien que ses chances de réussite étaient plutôt élevées. Elle avait toujours eu des facilités avec les études et avait choisi de se tourner vers l'enseignement, même si cela n'avait pas été un rêve de petite fille. Contrairement aux autres enfants de son âge, elle se voyait courir le monde afin de le découvrir mais aussi venir en aide aux personnes qui en avaient le plus besoin, voir cette misère était tout bonnement insupportable pour elle. Une fois prête, elle quitta son petit appartement et prit la direction de la supérette qui n'était qu'à quelques pas. Il faisait bon aujourd'hui et il y avait encore peu de monde dans la rue, ce qui permettait de déambuler tranquillement sans être bousculé par quelqu'un de presser. C'était quelque chose qu'elle n'aimait pas, l'impatience, le pire défaut à ses yeux. Une fois arriver, elle prit un panier en plastique et commença à déambuler dans les rayons à la recherche de ce qui lui fallait. Voilà quelque chose qu'elle devrait faire, une liste afin de ne jamais rien oublier ou encore pour éviter de tourner en rond pendant près d'une heure, mais elle n'y pensait jamais... Sauf peut-être une fois dans le magasin. Tout en attrapant un paquet de céréales, son regard se posa sur une silhouette qui était loin de lui être inconnu et son cœur manqua plusieurs battements. Il était clair qu'elle ne s'attendait pas une seule seconde à le voir ici. Se décalant afin qu'il ne la voie pas, elle prit une grande inspiration avant de prendre le chemin inverse afin de ne pas croiser sa route, il ne fallait pas qu'elle tombe sur lui. Ce garçon, Isaiah le connaissait depuis toujours, ou tout du moins depuis aussi loin que ses souvenirs remontaient. C'était un beau garçon, il faisait se retourner un bon paquet de filles sur son passage et semblait s'amuser de sa popularité. Elle, comme une idiote, avait commencé à ressentir quelque chose pour lui de plus fort que de l'amitié il y avait de cela quelques années, tout en sachant très bien que jamais rien ne se passerait entre eux. Il était beaucoup trop bien pour elle. Donc elle faisait en sorte de ne pas le croiser, allant jusqu'à passer pour une idiote s'il le fallait, le ridicule ne tuait pas et c'était une bonne chose. Pratiquement arriver à la caisse, les yeux baisser sur le sol, son corps entra en contact avec une masse dure et elle se crispa en reconnaissant l'odeur si particulière émanant de ce corps. « Isaiah, je suis content de te voir. Comment vas-tu ? » L'avantage avec sa peau hâlée, c'est qu'il était assez difficile de voir quand elle rougissait, un bon point pour elle. Se raclant la gorge, elle redressa la tête et rencontra son visage si charmant. « Salut, je vais plutôt bien et toi ? » Il fallait bien qu'elle renvoie la politesse, mais la seule chose qu'elle avait envie de faire état de fuir très loin afin qu'il ne remarque pas son comportement encore une fois si idiot. Mais bon, il y avait déjà de grandes choses pour qu'il la considère comme folle, donc ça ne changeait pas grand-chose. Leur discussion prit quelques minutes et une fois ses achats réglés, elle quitta précipitamment le magasin afin de se réfugier chez elle. Une fois fait, elle attrapa le pot de glace à la vanille qu'elle avait achetée, une cuillère et s'installa sur son canapé afin de le déguster tranquillement tout en pensant qu'elle était vraiment la plus grande idiote que cette terre avait porter.