« - WYATT INNOCENT ! ON LE SAIT A 100 % ! LIBEREZ NOTRE AMI ! CE N’EST PAS UN ENNEMI ! »
Sans attendre la moindre réaction le barman changea de chaine mettant un match de foot. Plus loin un groupe de supporters hurla, prêt à faire la fête et à suivre le match tout en se chamaillant avec des fans adverses.

Nous sommes en pleine après-midi et avec un tel temps, soleil et ciel bleu, le playground allait vite se remplir. L’hungry dinner pouvait aller se faire voir, en été, on aime boire et fumer ! Adieu tasse de café matinale et hamburger, on préfère une bière et un soda assis confortablement sous un paravent à l’extérieur. D’ailleurs en voilà d’autres qui débarquent. Visiblement tous les habitants n’étaient pas tant intéressés pas le procès de cet après-midi. En même temps, ce n’était pas leurs oignons. Sérieusement, il fallait être réaliste, la justice savait ce qu’elle faisait et Regina Mills ne laisserait jamais un innocent mourir. Cette femme était trop extraordinaire pour salir sa réputation aussi bêtement. Le barman alla servir de thé glacé à l’extérieur avant d’aller servir un demi à un type assis seul dans le fond du bar. Avec cette chaleur d’été c’était rare que les gens restent dedans, en dehors des fans du foot.

Bon peu importe, il n’allait pas faire de chichis si un homme préférait être dans un coin plutôt qu’au soleil ? Si ? En tout cas, cette histoire de loup ne lui plaisait pas des masses. Quelqu’un qui vous suit la nuit et prétend tout connaitre de vous, c’est effrayant. Ce type doit sérieusement être barge pour faire des choses pareilles. Le plus étonnant c’était qu’il visait le maire de la ville. Alors là, si c’est pour nous faire un coup d’état à la con, non merci ! Voyant arriver un nouveau client le barman ne put s’empêcher de sourire ses grosses joues légèrement rosées.

« - Bonjour mesdames ! Installez-vous j’arrive tout de suite. »

Voilà qui s’annonçait comme une bonne journée pour le barman. Une moins bonne en réalité tant l’homme au fond le fixait lentement.

Sérieusement, que désirez de plus qu'un bon livre avec le soleil a haut ? Spencer n'était pas allé au procès, tout simplement parce que d'autres journaliste était sur place pour le journal et qu'il ne voyait pas pourquoi il y serait. Surtout qu'il se fichait pas mal de ce qui arriverait à Wyatt. D'ailleurs, c'était qui ce type ? Sans réellement se fatiguer il avait décidé de prendre une pause d'une heure ou deux, de laisser les manteaux dans le placard et d'aller boire un smoothie au bar de la ville. Parce que oui, bar unique de la ville, le proprio avait su attirer sa clientèle avec des choix plus que varier. Smoothie mangue sur la table, chapitre presque terminé et lunette de soleil sur le nez, Spencer était là, tranquillement et il se fichait pas mal de ce que la journée lui réservait.

Non, en fait, il était d'humeur à rester dans son coin. Il se cachait, comme d'habitude, sous ses traits et son attitude. Si il portait des lunettes de soleil, ce n'était pas tant pour les rayons, mais plutôt pour les cernes et les yeux explosé de ces nuits longues et tardive. Depuis sa rupture avec Jude il avait eu beaucoup de mal à vivre sans. C'était étrange et pourtant, c'était ça l'amour. C'était ce qui arrivait quand vous brisiez le coeur de gens et le vôtre aussi. Il devait tout prendre sur lui, fautif qu'il était. Il avait essayé de se raccroché au fait qu'elle lui avait menti, caché les choses, mais il fallait l'avouer, elle lui manquait. Terriblement.

Spencer, se rendit compte qu'il avait arrêté de lire pour penser. Il tenta de remonter à la ligne où il s'était arrêté, tout en tentant de prendre son verre. Maladroit, il fit tomber l'objet qui se fracassa sur le sol, laissant une belle tâche jaune sur la personne qui passait à côté. Automatiquement, Spencer jura.

« - Pardon, je suis désolé. »

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Manifestation, mouvements de groupe, tumulte et brouhaha … Très peu pour lui. Hadrien ne connaissait pas le sieur dont il était question dans ce fameux procès et s’en fichait éperdument. D’aucuns le diraient égoïste, sans doute … Mais lui se considérait surtout raisonnable. A quoi bon se mêler de la vie de tout le monde sans y avoir été invité ? Lui-même détestait qu’on interfère dans son quotidien, même par bonté d’âme, s’il n’en avait pas donné l’aval. Alors là … Il se contenterait de son quart d’heure de civilisation hebdomadaire par un détour au bar, effort suffisamment important pour être salué.

Néanmoins, la foule dans le coin manqua de lui faire faire demi-tour autant que le match de football retransmis à la télévision. Loin de l’intégrer davantage au monde, ces incursions dans la vie sociale de Taleville lui donnaient à chaque fois plus de raisons de continuer à jouer les ermites, ou peu s’en faut. La preuve, à peine avait-il passé le pas de la porte qu’une désagréable sensation d’éclaboussures lui parcourut le mollet, le tirant de sa recherche d’une place à l’écart pour siroter son cocktail. Et mince. Retenant difficilement un soupir, il leva ses yeux clairs vers le responsable. “ Pardon, je suis désolé. „ Ca lui faisait une belle jambe, sans mauvais jeu de mots … “ Pas de mal, embraya sobrement Hadrien, retenant le « le mal est fait » qui lui brûlait les lèvres. Je m’abstiendrai simplement de vous offrir un verre pour oublier ça tant que je ne serai pas assis, et par conséquent hors de portée de tout autre accident, bien sûr, Monsieur … ? „ Monsieur « il-ignorait-qui », d’ailleurs, ce qui faisait terriblement bien dans une si petite bourgade. Entre l’ironie et la volonté de ne pas faire de vague, le jeune homme louvoyait, regrettant tout de même de s’être laissé entraîner loin des sentiers battus par les rayons du soleil et la pureté du ciel.

Croisant un serveur, Hadrien le héla pour passer sa commande. Maintenant que sa jambe avait été arrosée, son gosier réclamait la pareille. Un afterglow, s’il vous plaît. „ Et trouver où s’asseoir, maintenant …

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Qu’est-ce qu’on en a à branler du loup, du maire et de Wallace… Wybie ? Wilfried… Wyatt ! Ouais, Wyatt. Franchement, qu’on les laisse dans leur merde et les hippopotames seront bien gardés. Les gens ont autre chose à foutre, surtout par une pareille journée ensoleillée. Je plains ces pauvres dindons qui suent sous leurs pancartes pour sauver la peau d’un type qu’ils ne connaissent pas, ou à peine. S’il était réellement innocent, pourquoi prendrait-on la peine de le juger ? À mon avis, le loup n’est qu’un geek prépubère qui regarde trop les séries girly. Un petit fouteur de merde en manque d’action. Moi je goûte à la vraie action ! Je suis pas loin de remporter le saint graal, mes frères. Je vais probablement goûter au plan à trois ce soir, si tout se passe bien, tarte tatin. Pour l’instant, je gère la chose. L’espace d’une minute, je songe à Ruben. Puis, je louche sur quatre seins. Les deux minettes à mes côtés sont des clientes régulières du cabinet vétérinaire. Elles vivent toutes les deux dans le même appartement et ramènent régulièrement leur chat pour le faire examiner. Je pense surtout qu’elles sont à fond sur mes bouclettes parce que les trois quarts du temps, Pickles n’a rien. « Mais si ! Je suis sûre qu’il a des puces je le vois se gratter sans arrêt ! » Ouais, et mon cul c’est du poulet. Elles étaient bien contentes que je leur demande leur numéro de téléphone à chacune. Aujourd’hui, en raison de la manifestation, très peu de citoyens travaillent. Moi, en grosse feignasse que je suis, j’en ai profité. J’ai pris ma journée, et je marche fièrement vers le bar, accompagné de deux belles plantes. Merci, si tu m’entends, petit Jésus.

« Bonjour mesdames ! Installez-vous j’arrive tout de suite. » Je les ai laissées passer les premières le seuil du Playground. Elles gloussent et échangent des regards amusés. Je glisse chacun de mes bras sur leurs épaules et lance un sourire félin au barman. « Ne vous inquiétez pas, elles sont entre de bonnes mains. » Eh ouais, chasse gardée mon gars. Je leur susurre d’avancer mais elles ont déjà envie de pisser. Sérieusement, les nanas ne doivent pas avoir de réservoir à pisse. Ce sont des machines à pipi. Elles s’éloignent en ricanant bêtement tandis que je fais signe au barman que nous serons installés sur la terrasse. Le foot, là maintenant, ça m’intéresse pas vraiment. Mais ça semble passionner le mec au fond du bar qui est tout seul. À moins qu’il regarde le barman… En tout cas dans notre direction, et ça me plait pas tellement. Plus vite je me casserais d’ici, mieux je me porterais. Il y a déjà pas mal de monde sur la terrasse, pas facile de choper une table. Je m’allume une clope et retrousse les manches de ma chemise, quand… « Pardon, je suis désolé. » Je tends l’oreille et suit cette voix. On dirait que ce mec est tendu, ou alors vraiment pas doué. « Laissez-moi vous aider messieurs. » J’attrape les serviettes de la table d’à côté –occupée, oui- et nettoie les chaussures cirées du barbu. Puis, en un sifflement de lèvres et claquement de doigts, je demande au barman une bière pour moi, et un autre smoothie pour le maladroit. Sourire colgate qui me réussit auprès des dames, j’en attends de même auprès de ces hommes. Que voulez-vous, j’aime la compagnie. Je fais glisser une chaise vide et m’assied dessus à l’envers, bras sur le dossier. Clope au bec, je fais signe au barbu de s’asseoir avec nous et reporte mon attention taquine sur l’autre. Les gens qui aiment lire, ça me fascine. « Qu’est-ce que vous lisez ? Qu’est-ce qui peut bien vous intéresser là-dedans pour manquer la manifestation ? »