NOM & PRÉNOM(S) : Pourquoi arborer un tel nom alors que je n'ai ouvert aucune boite ? Tout simplement car je suis un maux à part entière. Je suis la goutte de glace qui vous glace le cerveau et qui vous plonge dans une douce torpeur vous faisant oublier toute notion de froid. Certes il n'y a aucun rapport entre mes fonctions et mon appellation mais comment expliquer un nom ? Il m'en fallait bien un, non ? S'il ne vous plait pas, agenouillez-vous devant moi et appelez moi Reine des Neiges parce que j'aime me la péter. ♦ DATE DE NAISSANCE ET AGE : Personne ne sait à quel moment je suis venue à la vie ... Bien que je sache que je suis née lors de l'époque viking moyenâgeuse. Peut-être ai-je toujours existé ... Rien ne me pousse à penser le contraire. Une chose est sûre, je suis ici depuis bien plus longtemps que vous ne pouvez le penser. L'hiver n'a-t-il pas toujours été présent ? Dans ce cas, considérez que je n'ai pas d'âge. Si cela vous gêne de ne pas savoir, vous pouvez toujours me situer dans la trentaine ... après tout, je ne fais pas si vieille que ça ! ♦ ORIGINE(S) : I'm from Laponia au nord de la péninsule Scandinave ou plus précisément, en Suède Auriez-vous imaginé un autre pays ? Certes j'aurais pu être originaire du pole nord mais le destin en a décidé autrement. Et détrompez vous, je vous vois déjà venir avec vos grands sabots, le père noël n'est pas mon voisin ! ♦ EMPLOI ET/OU ETUDE(S) : Je ne pouvais qu'être assimilée à une place importante. Vous avez devant vous un éminent membre du conseil et la conseillère de Lady Mayor. Tremblez mortels ! ♦ STATUT : Vous pensez vraiment qu'avec un coeur de glace comme le mien l'on puisse faire des miracles ? J'ai certes compté bon nombre de courtisans barbares mais officiellement je suis célibataire.
A L'EPOQUE TU ÉTAIS : La Reine des neiges ♦ LE CONTE : La Reine des neiges by Hans Christian Andersen ♦ TON RÔLE DANS L'HISTOIRE : A participé au plan mis en place par la Reine Rouge car elle aussi souhaite plus que tout les fins heureuses pour les autres ... Kay est à elle, elle ne le laissera plus jamais filer une fois retrouvé ... ♦ DE QUEL COTE ES-TU ? : We're Evil ♦ TON DERNIER SOUVENIR : Tous sont intacts. La Reine des neiges fait parti du plan et peut donc, en conséquence, jouir de tous les souvenirs qui composent sa mémoire et ce depuis la nuit des temps ... Il y a peu, elle a rejoint l'illustre conseil en tant que membre à part entière et conseillère de Lady Mayor.
« Igor, ouvre la fenêtre ... DÉPÊCHE-TOI NON D'UN RENNE ALBINOS, J'AI CHAUD ! »
« Pardonnez-moi j'aurais dû y penser avant ... »
« Au lieu de te confondre en excuses, hâte toi et ouvre-moi cette SATANÉE FENÊTRE ! »
« J'accours ... j'accours ... par pitié ne vous fâchez point ! »
Le petit être avançait tant bien que mal à travers les couloirs du palais. Alors qu'il était en train de récurer les commodités de la princesse au rez-de-chaussée, il avait entendu sa voix criarde à travers le plafond de pierre qui les séparait. Tremblant, enlaçant ses doigts les uns aux autres avec nervosité, il avait laissé tomber sa tâche pour satisfaire une énième fois les caprices de la jeune Pandore aux longs cheveux blonds. Bon esclave qu'il était, il ne pouvait se rebeller face aux membres de la famille royale que lui et sa famille servaient depuis la nuit des temps. Il ne connaissait que le prénom de la jeune princesse mais ne s'autorisait jamais à l'appeler autrement que par l'appellation "maîtresse". Cela aurait été manquer de respect et alors qu'il s'apprêtait à franchir le seuil de la porte pour se ruer vers la fenêtre de la chambre de la jeune femme qui lui tournait le dos, assise sur son lit, tremblante, il se figea. À peine avait-il croisé le regard de la jeune femme qu'il s'était instantanément vu cloué au sol. La stupeur s'empara de son être tandis qu'il levait instinctivement ses mains à sa bouche bée. Les yeux écarquillés, il ne pouvait que contempler l'étrange spectacle qui lui faisait face ... ou plutôt, l'étrange créature qui lui adressait une moue d'impatience.
« Quoi ? Tu ne m'as jamais vue ? Allez hâte-toi avant que je ne te fasse couper la tête ! »
« mais ... maîtresse ... »
« IL N'Y A PAS DE MAIS QUI TIENNE, VA OUVRIR CETTE SATANÉE FENÊTRE ! »
Pandore ne comprenait pas ce qui se passait. Comment diable cet individu osait-il la regarder de la sorte ? Elle savait qu'elle était belle et qu'elle suscitait l'intérêt de bon nombre de jeunes chevaliers et courtisans venus de toutes les contrées les plus éloignées mais jamais elle n'avait fait cet effet à un homme ... et encore moins à un serviteur ! Se levant soudainement, agitée d'une rage qui lui montait petit à petit à la tête, elle s'avança vers l'être qu'elle dominait de trois têtes et leva sa main pour le frapper. Seulement, son geste se figea dans les airs alors qu'il lui semblait avoir perçu une anomalie au moment où elle levait son bras. Les yeux fixés dans le vide, elle réitéra le mouvement et arrêta son regard sur le bras, d'un blanc de neige, qu'elle agitait dans les airs. Tremblante, stupéfaite à son tour, Pandore ne put que constater les dégâts. Le petit Igor n'osait plus la regarder et lorsqu'elle lui tourna le dos pour s'avancer vers le miroir, il s'enfuit en courant et en criant. Elle sentait le moindre battement de son coeur à travers ses tempes et sentait un frisson glacé parcourir sa colonne vertébrale à mesure qu'elle s'avançait vers l'objet qui n'allait pas tarder à lui renvoyer son image. À quoi devait-elle s'attendre ? Elle n'osait y penser et retardait sans cesse le moment où elle verrait ce qui n'allait pas.
Quelque chose avait changé, elle en était maintenant certaine après avoir osé regarder son bras de nouveau. Elle n'osait plus s'observer directement, il lui faudrait encaisser le choc d'un seul coup, ce pourquoi elle attendait. Les minutes passèrent. Son corps s'était arrêté de vivre, sa longue robe blanche, aussi blanche que sa peau, laissait sa longue traine caresser le sol par acoup à mesure qu'elle faisait un nouveau pas. Déglutissant, elle fit le dernier pas et eut à peine le temps de voir son reflet que son père entra en trombe dans sa chambre.
« PANDORE ! Que t'arrive-t-il mon enfant ? Ton serviteur vient de me di ... »
Lui aussi se figea à son tour devant l'être qui se tenait devant lui. Il avait beau reconnaître le visage de sa fille, il n'osait cependant croire à ce qui se passait. Une larme, semblable à un fin morceaux de cristal pur, roula le long de la joue de la jeune princesse qui avait eu quelques secondes pour prendre connaissance de sa nouvelle apparence. N'osant faire le premier pas pour aller se réfugier dans les bras de son père, elle n'osait pas non plus croiser son regard de peur de lire toute la déception qu'il ressentait.
« Ne me dit pas que tu l'as fait ? ... »
La jeune fille, après un long moment d'hésitation, finit par hocher la tête de bas en haut, chose qui eut pour effet de provoquer la consternation de l'imposant homme qui lui servait de père. La jeune fille ne pouvait empêcher les larmes de rouler le long de sa joue tandis qu'elle se maudissait d'avoir osé faire l'impensable, se dirigeant vers le placard près de la fenêtre pour en sortir ... une tête ...
Il y avait de cela quelques jours, la jeune princesse avait décidé de mettre à l'épreuve ses compétences de guerrière. Depuis qu'elle était petite, son père l'avait soumise à un rude entraînement car plus qu'une future reine, elle serait une future reine chevalière capable de tuer à elle seule une dizaine de redoutables ours blancs des Balkans. Chaque jour elle voyait de nombreux chevaliers du royaume de son père accourir pour lui faire part de leur volonté de réussir l'une des nombreuses quêtes proposées pour mettre en avant leur courage, leur force et leur vigueur. Le jeune chevalier qui était arrivé ce jour là n'était autre que l'ami d'enfance de la belle princesse. Elle se souvenait encore avoir ressenti un long frisson en le voyant entrer dans la salle du trône. La quête qu'il avait choisie, si elle était accomplie, l'autoriserait à épouser la fille du roi qui avait estimé que cette quête était tellement difficile qu'elle méritait une récompense de taille. Las de voir sa fille repousser les tentatives de séduction des plus beaux hommes des régions avoisinantes, il ne lui avait pas laissé le choix et avait mis en place cette quête qui consistait à décapiter la sorcière maléfique vivant dans un château de glace.
Vladimir traversa la salle tête baissée et s'inclina devant le trône, adressant un regard noir à la jeune princesse. Pandore sut déjà qu'il avait échoué ... De tous ceux qui avaient tenté l'impossible, aucun n'avait réussi et alors qu'elle se réjouissait de voir son ami d'enfance, pour lequel il lui semblait ressentir plus que de l'amitié, se lancer dans cette noble quête, elle fut de suite envahie par un sentiment de désespoir. Si lui avait échoué, personne ne pourrait y parvenir ... personne à part ... elle-même.
Ainsi s'était-elle lancé, après avoir sous-entendu qu'elle tenterait bien l'aventure auprès de son père lequel s'y était farouchement opposé. C'est alors en toute discrétion qu'elle partit à la recherche de cette sorcière, la nuit qui suivi. À dos de renne, elle traversa la courte distance qui menait du château de son père à celui de glace de la sorcière que l'on disait folle et redoutable. Réajustant son épée dans son fourreau, elle s'avança, laissant les cliquetis de sa cotte de maille produire le seul bruit perceptible alentour. Ce bruit était d'ailleurs quelque peu rassurant et elle fut contente de l'entendre lorsqu'elle pénétra dans l'immense château translucide. Cette bâtisse était merveilleuse et elle s'éblouit devant tant de beauté. Cependant, l'heure n'était pas à la contemplation mais à l'exécution d'une quête que personne n'avait encore réussie. Tous ceux ayant tenté l'aventure étaient des hommes ... peut-être que ce qu'il fallait était une femme ?
Avançant prudemment au sein de ce lieu mystérieux, elle se laissait parfois distraire par son doux reflet qui lui était renvoyé par des blocs de glace ou par de magnifiques lapins des neiges qui gambadaient de-ci de-là. Arrivant à niveau de la salle du trône, elle sentit que quelque chose clochait ... Pourquoi n'avait-elle pas encore croisé la créature maléfique qui hantait les lieux ?
Observant d'un oeil expert le trône de glace, elle dégaina son épée et s'avança vers ce dernier. Ce qu'elle fit ensuite marqua la fin de son ancienne vie et le début d'un nouveau règne ... S'y asseyant, elle se sentit d'abord bien et laissa tomber à terre son épée sur le sol de pierre qui commença dès lors à se transformer en une piste de glace, faisant glisser l'épée vers le coin de la pièce. Stupéfaite, la jeune femme essaya de se redresser mais se rendit compte que tout mouvement lui était impossible. Seuls ses yeux se mouvaient. La peur monta en elle et l'attente commença ... Observant le ciel étoilé qui était visible à travers le plafond de glace sans bouger, son regard se tourna immédiatement vers la source du bruit qu'elle venait d'entendre. Même si sa tête ne lui permettait pas de bénéficier de la meilleur vue, sa vision périphérique était suffisante pour voir avancer vers elle une jeune femme au teint pâle, à la silhouette élancée et au regard perçant. Majestueuse, cette jeune femme vêtue d'une robe blanche que l'on aurait cru faite de flocons de neige avançait sur le sol glacé sans glisser. Sa longue chevelure blanche voletait dans son sillage. Pandore était émerveillée par tant de grâce et de beauté. Elle qui se croyait belle se remit alors en question. Comment pouvait-on être plus belle que cette femme ??? Alors que cette dernière esquissait un délicat sourire en s'approchant de sa prisonnière, elle laissa ses mains se poser sur celles de Pandore qu'elle avait auparavant laissées tomber sur les accoudoirs, par pur réflexe. Ce fut la première fois que la jeune princesse ressentit une telle sensation. Tout son corps était parcouru d'un frisson glacial, le sang coulant dans ses veines se gelait et sa vision se faisait plus qu'approximative. Ses yeux restaient rivés sur ceux de la belle sorcière. Cette dernière finit par arrêter son petit manège et lui tourna le dos. À l'instant où l'inconnu retira la paume de ses mains des siennes, Pandore sut qu'il lui était à présent possible de se mouvoir et elle se redressa sur son fauteuil, cherchant son épée du regard. La sorcière chuchotait dans son coin puis finit par prendre la parole d'une voix douce et délicate.
« Pandore ... c'est bien ça ? Je suis ravie de faire enfin ta connaissance. Tu sais, nous sommes bien plus liées que ton père ne l'admet ... »
Arquant un sourcil, la jeune princesse aux cheveux blonds se dressa sur ses deux jambes et manqua de trébucher alors qu'elle posait les pieds sur la glace, aussitôt rattrapée par la femme qui l'accueillit entre ses bras. L'échange de regard fut long ... Pandore ne pouvait plus détacher ses yeux de ceux de l'inconnue.
« J'aurais tellement aimé t'élever moi-même ... ma fille ... »
Stupéfaction ... Pandore sentit ses forces l'abandonner. Elle ne pouvait croire les paroles de la pauvre folle et pourtant ... La ressemblance entre les deux femmes était évidente mais cela, elle ne put le constater que lorsque cette dernière l'amena à observer le sol qui leur renvoyait leur reflet.
« Je ne peux vous croire ! Ce que vous avancez n'est que calomnie ! Ma mère est morte depuis bien longtemps ... »
« En es-tu vraiment sûre ? As-tu pris le temps d'écouter ton jeune ami une fois que celui-ci annonça l'échec de sa quête ?. »Pandore tiqua ... N'ayant pas pris le temps d'accueillir son ami d'enfance comme elle le devait, elle s'était empressée de se ruer dans sa chambre, Igor sur les talons, et, de s'y enfermer jusqu'à ce que ce qu'elle ne se sente plus vexée. Quel genre de révélation avait-il à lui faire ?
« Que voulez-vous dire ? »
« Que Vladimir t'as reconnu en moi et qu'il n'a ainsi pu se résoudre à me mettre à mort. Oses-tu nier l'évidence ? Regarde ... nous sommes semblables ... sauf que pour ma part ... »L'être se tenant à ses côtés esquissa une moue de mécontentement en s'observant.
« Si vous êtes ma mère, vous connaissez forcément le prénom de mon père ... »
« Ton père, mon ancien mari s'appelle Sergueï, il est le fils de Olga grande prêtresse du clan des Maltèk et souverain d'un royaume qu'il gouverne d'une main de fer. »
N'ayant pas songé un seul instant que la pauvre femme lui eut donné une réponse correcte, elle se retrouva alors prise au piège. Elle devait accepter l'évidence et pourtant, cela lui était impossible. Elle avait toujours grandi en croyant que sa mère était morte et la voir ressurgir de la sorte devant ses yeux était impensable ... Reculant, elle refusait de rester plus longtemps à côté de cette femme qui cherchait à la rendre folle tout comme elle l'était. La sorcière attrapa son bras alors que sa fille glissait de nouveau.
« Nies-tu toujours l'évidence ? Crois-tu que ce soit par simple caprice que ton père se soit autant opposé au fait que tu te lances à ma poursuite ? »
« Certes pas mais ... Je ne sais que penser ... Pour quelle raison vous seriez-vous retrouvée en ces lieux ? Pourquoi mon père souhaite tant votre mort ? »
« Je vais te répondre mais avant cela, assieds-toi ... »
Pandore obéit et trouva assez d'équilibre sur la glace pour se rendre jusqu'au trône et s'y asseoir de nouveau, prête à écouter le récit de la femme. Après tout, elle avait encore le temps et de plus, elle n'avait pas son épée. Elle était donc soumise à l'inquiétant personnage qui lui faisait face et qui avait certainement plus de pouvoir que ce qu'elle pensait.
« Sache que ton père et moi étions fous amoureux l'un de l'autre. J'aurais traversé le monde pour lui, marché sur l'eau, pousser des montagnes et même décroché la lune ... Cependant, nous sommes maudites de mères en filles Pandore ... sache-le. Ma mère avant moi a été condamnée à errer dans ce châteaux de glace à ma naissance et ce fut mon tour lorsque tu vins au monde. Cependant, mon heure a sonné ... tu n'es peut-être pas prête de devenir à ton tour Reine des Neiges mais tu devras l'accepter. Sache aussi qu'à l'origine, la beauté de nos ancêtres a rendue jalouse une horde de sorcières cherchant à atteindre la perfection. Ces dernières, souhaitant s'approprier notre beauté légendaire, nous ont jeté une malédiction nous condamnant à être ce que je suis aujourd'hui. Ainsi notre coeur se gela, notre peau blanchit tout comme nos cheveux et nos sentiments s'éteignirent. Nous ne pouvions vivre d'amour et d'eau fraîche et étions condamnées à nous entretuer car une seule reine des neiges pouvait gouverner. Une seule survivante devint Reine d'un royaume qui était auparavant prospère mais qui s'est éteint au fil des ans. Vois aujourd'hui l'état de notre royaume ... il n'y a plus que la glace et les animaux pour nous servir de cour. Cette malédiction est ... impossible à briser, sache-le. Ou bien nous n'avons pas encore trouvé la solution. Garde en tête que tu seras la dernière de notre lignée ... Auparavant, l'âme de reine des neiges enfouie en chacune de nos prédécesseurs se réveillait lorsque nous mettions au monde un enfant, faisant mourir la reine des neige qui régnait sur un royaume fantôme. Mon tour vint et ma mère mourut lorsque je te mis au monde Pandore ... Grâce, ou plutôt à cause de moi, cette hérédité ne sera plus jamais d'actualité. À l'heure ou je te parle, j'ai réussi à me donner la mort, je ne te dirai pas comment mais il ne me reste que quelques minutes à vivre ce après quoi tu pourras me couper la tête pour la porter à ton père qui n'a jamais pu accepter le fait que je sois maudite et qui m'a bannie du royaume. Mon plus grand désir était de te rencontrer ... Maintenant que tu es là devant moi, je peux mourir tranquille. Trouve comment briser la malédiction ou attend toi à vivre éternellement en tant que Reine des Neiges ... tu découvriras ... tous les inconvénients que ce ... nouveau statut t'apporte ... sois ...forte ... ma fille ... »
Puis elle s'éteignit. Là. Allongée sur le sol de glace, un sourire triste figé sur ses lèvres, une larme roulant le long de sa joue. Pandore avait assisté à tout cela sans rien dire et se sentait émue malgré elle ... Même si elle avait refusé d'accepter les faits avancés par cette "Reine", tant de choses qu'elle venait de dire n'avaient pu être inventées.
Le sol de glace fondit, laissant place au sol de pierre qu'il recouvrait et Pandore put enfin partir à la recherche de son épée pour accomplir le dernier geste qu'elle ferait en ces lieux ... ou plutôt le premier ... Ce fut avec grande émotion qu'elle leva son épée en vue de décapiter la jolie jeune femme qui retrouvait ses couleurs et la blondeur de ses cheveux. Le geste fut rapide et précis ... Pandore s'empara de la tête qu'elle glissa dans un sac de toile attaché à sa ceinture sans oser regarder le corps qui disparaissait comme par magie. Elle se précipita pour sortir de ce château de glace et s'arrête pour reprendre son souffle alors qu'elle n'avait pas courut aux portes de l'impressionnante bâtisse. Retrouvant son renne, elle reprit la route et rentra au palais, montant immédiatement dans sa chambre, cachant le sac dans un placard alors que les premiers rayons du soleil perçaient le paysage enneigé.
La révélation fut dure à encaisser pour le pauvre père qui, plongé dans une sombre déprime, renia sa fille et la bannit à jamais du royaume. Pandore fut contrainte d'abandonner les siens mais fut vite rattrapée par Igor qui lui avait promis allégeance. Ainsi, la sorcière qu'elle avait tuée était bien sa mère ... et elle était bien la nouvelle reine des neige ....
Alors qu'elle était plongée dans ses pensées, un ours blanc apparut devant ses yeux et, alors qu'elle se mettait en garde, elle constata que ce dernier n'avait nullement l'intention de l'affronter. Il se contenta de lui adresser un regard insistant et marcha paisiblement en direction du château de glace, la menant à la demeure qui serait désormais la sienne.
Pandore s'assit sur le trône et ainsi commença son long règne ... pas une ride ne s'empara de son visage, son corps resta inchangé. La faim, la soif, elle ne les ressentait plus et avait seulement soif de pouvoir et de vengeance. Allant à la rencontre d'une horde de vikings qu'elle pervertit à sa cause, elle les somma d'attaquer le royaume de son père qui tomba sous les assauts et les pouvoirs redoutables de cette nouvelle reine des neiges, animée d'une soif de vengeance intarissable. Souhaitant donner le coup de grâce elle-même, elle tua sans aucun remords ni hésitation son père et devint maîtresse d'un royaume qui aurait été le sien si elle n'avait pas été reniée. Tout rentrait dans l'ordre, elle avait même de vaillants sujets ... mais les effets secondaires n'allaient pas tarder à pointer le bout de leur nez ...
Seuls les vikings semblaient ne pas être affectés par ce qu'elle dégageait. En revanche, les villageois et serviteurs, hormis Igor, tombèrent les uns après les autres, transits de froid. Effrayés, les vikings fuirent à leur tour mais furent vite rattrapés par la Reine qui les tua un par un.
Pandore était devenue impitoyable et redoutable et cela n'alla pas en s'arrangeant au fil des ans jusqu'à ce qu'elle voit que tout le bonheur auquel elle aspirait allait à divers personnages devenant des héros ... La vie était bien trop belle pour ces ignares qui n'avaient pas connu le tiers de ce qu'elle avait vécu ... Alors qu'elle venait de subir un échec, perdant le petit Kay qui avait été une précieuse pièce sur son échiquier à cause de la petite Gerda, la vengeance l'anima de nouveau. Voyant fuir ces deux gosses, sévèrement agacée d'avoir préféré aller visiter des volcans qu'elle comptait bien glacer plutôt que de prendre soin de son petit Kay, elle se promit qu'un jour elle aurait sa revanche.
Ayant eut vent d'une certaine Regina, elle aussi lassée de toutes ces happy ends, elle partit donc à sa rencontre. Devant supporter les effets indésirables de la chaleur sur son corps, elle tomba plusieurs fois malade avant d'arriver à destination. Igor l'avait soutenue pendant tout ce voyage et elle l'estimait de plus en plus sans pour autant lui accorder de minutes de répit ... Elle fut accueillie à bras ouvert par cette femme et les quelques autres méchants souhaitant voir les choses changer. Cette femme au charisme indéniable l'impressionna tout d'abord puis laquelle elle finit par se mettre en accord avec elle et avec tous les autres "méchants" concernant un plan machiavélique qui séparerait tous les jeunes gens ayant osé leur faire face et contrecarrer leurs plans. Les méchants étaient-ils forcément ceux qui perdaient ? Pandore se plaisait à croire à cette idée et ainsi, faire perdre leurs souvenirs et leurs sentiments aux principaux concernés serait un pas en avant dans leur longue épopée vers un futur radieux. Peut-être que du statut de vilains ils passeraient à celui de héros à leur tour ?
- Marraine la Bonne Fée vient de mourir. De ma baguette. Enfin, de sa baguette que j’ai subtilisée. Si je vous ai réunis ici, c’est pour bannir les fins joyeuses. Pourquoi Blanche-Neige devrait se réveiller d’un baiser de son stupide prince charmant ? Pourquoi la pantoufle irait-elle à Cendrillon ? Il est temps de changer ça. Il est temps d’instaurer une nouvelle ère. Une ère où nous serons rois ! La méchante reine venait de s'adresser à ses partisans, tous assis autour d'une grande table. La malédiction n'allait pas tarder à être jetée sur tous ces innocents qui avaient pu vivre une vie de rêve. Pandore trépignait d'impatience et observait la Reine exposer son plan d'attaque tout en se délectant des images se dessinant nettement dans son esprit.
Me voilà dans mon nouveau chez moi et Igor vient de poser un magnifique piano juste à côté de la cheminée ... C'est étrange comme l'environnement me semble agréable, familier et pourtant ... il fait une chaleur à crever. J'ai beau ouvrir les fenêtres, me faire éventer par mon fidèle serviteur, rien n'y fait et pourtant je ne suis pas malade. J'ai pourtant toujours eu tendance à subir la chaleur plutôt qu'à l'accepter alors croyez-moi ou non, je suis plutôt heureuse de cette nouvelle condition. La Reine des Neiges a changée les amis et même si je suis méconnaissable, quelques tics de mon ancienne vie me trahissent parfois comme cette étrange et délicate manie que j'ai de vouloir prendre mes bains dans une gigantesque baignoire remplie d'eau gelée et de glaçons. Mon corps a toujours été adapté au froid, peut-être même oserai-je, maintenant que le chaud ne m'atteint plus autant, m'essayer au bain chaud ... Mais en attendant, je dois me préparer et vaquer à mes nouvelles occupations.
Ce qui est bien lorsque vous êtes le conseiller et collègue de Lady Mayor c'est que vous gardez un oeil sur tout ce qui se passe sur la ville en connaissance de cause alors que les citoyens la peuplant ont tout oublié. C'en est presque jouissif ... De voir la Belle et la Bête désunis, Cendrillon esseulée ou encore tous ceux qui ont eu le droit à une fin heureuse désemparés et seul est franchement risible. Je me complais souvent à me moquer de leur situation. Moi qui n'a jamais eu à partager mon royaume dépeuplé me retrouve maintenant l'une des investigatrices de la malédiction ayant touchée tous ces bados. Il nous en aura fallut du temps et de l'énergie mais nous y voilà enfin.
Alors que je descends la petite colline me séparant de la ville pour rejoindre le conseil duquel je fais partie, j'observe avec attention les habitants de cette ville. Moi qui ne les connait pas tous trouve ça tout de même fascinant de voir qu'il fut aussi facile que ça de briser leur ancienne vie seulement, comment gérer les nouveaux arrivants et perturbateurs de notre chère Taleville ? Les plus drôles sont tout de même les enfants de ces héros sans cervelle ... Ils errent en peine à la recherche des leurs, de la partie manquante de leur être qui leur empêche d'être heureux. Il est clair que je manque de compassion mais cela ne me fait ni chaud ni froid. Ça me distrait, voilà tout et tant que ça restera comme ça, mieux ce sera.
Mes talons claquent sur le sol, je réajuste mes lunettes de soleil sur mes yeux et reprends route vers la mairie. Bénéficiant de tous mes souvenirs, je me sens supérieure à tout ce qui m'entoure et mon désir de voir enfin le monde dénué de tout sentiment s'accentue à mesure du succès de notre plan imparable. En plus d'être incapables d'accéder au bonheur, ces créatures devront faire face à mes assauts répétitifs ayant pour but de glacer leurs sentiments. Ils ne seront plus que des coquilles vides une fois que j'aurai mis mon plan en route, avec bien entendu l'acquiescement de l'investigatrice principale de cette situation. Tiens la voici. Je vous laisse, j'ai à faire ...