— Assieds-toi, installes-toi et fais comme chez toi —

Cela faisait à présent une semaine que Nina avait pu quitter son lit d’hôpital pour rentrer chez elle. Les docteurs la pensaient apte à reprendre une vie normale, elle était forte, elle était courageuse, elle s’en sortirait. Sauf qu’ils avaient tord. Elle n’allait pas bien, loin de là. Carl était partit, plus aucune trace de lui, un départ sans au revoir, sans bagage … Nina ne voulait, ne pouvait pas y croire ! Il était loin d’être ce genre de personnes à quitter ses proches du jour au lendemain, il préférait combattre les problèmes plutôt que leur tourner le dos. Mais alors où est-il ?
Elle avait donc commencé à faire des recherches, à suivre les personnes qui pouvaient lui en vouloir mais rien ou sinon ils cachaient bien leur jeu. Elle en était même venue à espionner Rosie, après tout, elle était plus que concernée par le futur de Carl car elle entendait un enfant de lui. La Maire, elle aussi, était blanche comme neige, alors qu’elle connaissait chaque mouvement des habitants de sa ville en temps normal. « Mademoiselle Thompson ! Je ne sais rien, mais vous savez très bien que si j’avais appris la moindre information sur lui j’aurai été tenu par le secret professionnel » Nina détestait cet air hautain qu’elle prenait avec elle ! Elle sentit son regard supérieur la regarder de haut en bas avant de s’assoir dans sa voiture et de démarrer, sans un regard vers la jeune femme.
Que restait-il à faire ? Attendre ? Ne rien faire pour le retrouver ? Elle se sentait mal, son cœur battait comme s’il allait exploser, la tête lui tournait. Elle marcha, tant bien que mal, vers un banc et s’y laissa tomber avant de poser sa tête dans ses mains, tentant de retrouver une respiration normale. Et c’est à ce moment là, alors qu’elle relevait la tête, qu’elle la vit.

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Nina n’avait pas pu se résoudre à détourner les yeux de la jeune femme lorsqu’elle l’avait vu recroquevillé sur elle-même dans sa voiture, dans un demi-sommeil, tremblante. Elle ne connait toujours pas les raisons de cet acte, mais elle sentait qu’elle devait lui apporter son aide. Elle était allée la réveiller, s’était présentée et lui avait proposé de venir chez elle. L’inconnue avait d’abord hésité, tout bonnement pas à l’aise, et Nina lui avait laissé son adresse. Et cette jeune femme s’était finalement décidée à venir, craignant surement le froid de sa voiture, et se trouvait à sa porte, un doigt sur la sonnette. Nina se dépêcha de lui ouvrir la porte et la gratifia d’un de ses sourires les plus sincères. « Ravie de voir que tu as changé d’avis. Entres Calista, ne restes pas dehors ». Elle se poussa légèrement pour lui permettre d’entrer et ferma la porte derrière elle. Avant que la jeune femme ne puisse dire quoique ce soit, Nina prit la parole « Je sais, tu ne veux pas embêter et tu es là pour quelques jours seulement, mais saches que ça ne me pose aucun problème que tu sois là. Je me sens moins seule. » Brutus, le chien de la jeune Thompson, vient à leur rencontre et, lui qui détestait les nouveaux visiteurs, vint se poster à la gauche de Calie, frottant affectueusement son museau sur sa jambe. C’était bizarre, mais ce n’était pas plus mal « Et bien, il t’a déjà adopté. Tu es là première avec qui ça se passe bien dès le début. »

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